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Enlèvement jeunes filles à Dapchi : Qui avait dit que le Chacal avait perdu ses griffes ?

 

Quatre jours après, l’attaque n’avait toujours pas été revendiquée. Mais comment ne pas y voir la griffe du Chacal Abubakar Shekau, le gourou de Boko Haram, qui sème la terreur et la mort depuis de nombreuses années au Nigeria.

 

 

Il y a en effet comme un remake de ce qui s’est passé dans la nuit du 14 au 15 avril 2014 à Chibock dans l’Etat de Borno au nord-est du pays. Ce jour-là, 276 jeunes filles étaient enlevées dans leur lycée par la secte islamiste, suscitant une vague d’indignation et de colère à travers le monde, portée notamment par le mouvement « Bring back our girls ». Comme pour narguer tout ce beau monde, Abubakar Shekau promettait de marier de force ses captives à ses soldats et de les transformer en esclaves sexuelles.

 

Si, au fil du temps, certaines lycéennes ont pu respirer de nouveau l’air frais de la liberté en prenant elles-mêmes la fuite ou en étant libérées par des opérations de l’armée, nombreuses sont celles toujours portées disparues.

 

Quatre ans après Chibock, c’est donc à Dapchi, dans l’Etat de Yobé, que ce sombre scénario s’est de nouveau écrit le lundi 19 février 2018 avec l’attaque de l’internat par de présumés membres de la secte.

 

Combien étaient-elles au juste ? Combien ont été libérées et par qui ? Les nombreuses questions que suscite ce rapt en masse restent pour le moment sans réponses et les autorités se contredisent sur le nombre de lycéennes qui manquent à l’appel : 111, selon la police, une cinquantaine si l’on en croit le gouverneur de l’Etat de Yobé Ibrahim Gaidam. Des contradictions et des zones d’ombre qui sonnent comme un échec pour les autorités et l’armée nigérianes, qui disaient récemment à qui voulait l’entendre avoir réduit la capacité de nuisance des terroristes, suite notamment à des opérations menées dans la fameuse forêt de Sambisa, réputée être le repère du Chacal.

 

Hélas, la bête vient encore d’administrer la preuve à Dapchi qu’elle a et malheureusement toujours les crocs suffisamment acérés pour les planter quand et où elle veut.

 

Ce nouveau coup de force de Boko Haram est aussi et surtout un échec personnel pour le président Muhammadu Buhari. Le grabataire d’Aso Rock n’avait-il pas battu campagne sur la promesse de liquider en deux temps trois mouvements cette nébuleuse qui est devenue un véritable fléau non seulement pour le pays le plus peuplé d’Afrique mais aussi pour certains de ses voisins tels le Cameroun et le Niger ?

 

Trois ans après sa prise de fonction, soit le 29 mai 2015, force est de reconnaître qu’il est loin d’avoir tenu cette promesse électorale.

 

Entre ses multiples allers retours à l’étranger pour se soigner, le « général Buhari » a-t-il encore seulement le temps et la force de mener et gagner ce combat contre le monstre hideux qui ronge ce géant aux pieds d’argile qu’est le Nigeria ?

 

 

 

Hugues Richard Sama

 

Dernière modification ledimanche, 25 février 2018 19:54

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