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Une Lettre pour Laye : Tahirou et les enquêteurs de l’ASCE

 

Cher Wambi,

 

Certainement comme d’autres organes de presse de la place, le journal de ton oncle Nakibeuogo, « L’Observateur Paalga », a reçu le mardi 17 avril 2018 à 8h 40, par l’intermédiaire de son rédacteur en chef, le message suivant : « Salut ! Le PM reçoit ce matin à 10h l’association des maires de la province du Soum et à 11h l’association de femmes élue. Merci de couvrir. »

 

 

Pas besoin d’être un géomancien du Gulmu pour savoir que, concernant la première audience, la question sécuritaire serait au centre de cette rencontre. Et pour cause !

 

Séance tenante, le destinataire du SMS a dépêché deux journalistes à la Primature pour un compte rendu le lendemain dans les colonnes du canard. Mais moins de trente minutes après l’heure indiquée de l’entrevue entre les édiles du Soum et le chef du gouvernement, le commando médiatique de L’Obs. rappelle la hiérarchie pour dire que la réunion a été annulée, selon le service de communication du Premier ministère, alors que les maires y étaient effectivement en compagnie du ministre de l’Administration territoriale. Malgré tout, ordre a été donné aux deux envoyés spéciaux de L’Obs. de faire le pied de grue dans l’espoir d’arracher un mot à la délégation venue du Soum.

 

Peine perdue. « Nous ne pouvons pas parler car le sujet est très délicat », a lancé un des élus locaux avant que le ministre de l’Administration en personne ne les raccompagne à pied vers son cabinet, situé à quelques encablures de là.

 

Cher cousin, je ne cesse de me poser cette question : pourquoi convier les hommes de médias à une audience pour ensuite leur opposer l’omerta, la loi du silence ?

 

Sans pour autant prétendre être dans le secret des dieux, je sais que la rencontre à la Primature n’était certainement pas loin d’un conseil de guerre, au regard de la détérioration de la situation sécuritaire dans le nord du Burkina. Comme en témoignent ces derniers temps ces enlèvements dont celui d’un enseignant et l’exode des instituteurs menacés par les groupuscules djihadistes en passe de dicter leur loi dans la localité.

 

Mais, cher Wambi, il n’y a pas que les écoles et les services de l’administration qui se vident de leurs occupants : en effet, selon une source locale, les commissariats de police sont aussi touchés par le phénomène. Dernier cas en date : le commissariat de police de Tongomayel ; entre-temps occupé par les éléments de la Brigade anticriminalité (BAC), lesquels ont levé depuis le camp, le poste est aujourd’hui désert, les policiers en faction ayant également disparu, plongeant davantage les populations dans le désespoir.  

 

Et ce n’est pas tout, car du côté des militaires en charge de la lutte contre le terrorisme dans cette partie du pays, le moral ne serait pas au beau fixe.

 

A l’origine de cette espèce de spleen qui a gagné les forces de défense et de sécurité, encore une affaire : selon une source bien introduite, lors de sa visite aux différents camps stationnés au Nord en début janvier dernier, le chef d’état-major général des armées, Oumarou Sadou, en présence du ministre de la Défense, Jean-Claude Bouda, avait promis une augmentation de 30 000 à 90 000 francs par mois la prime de compensation à compter du 1er janvier. Mais depuis, pas le moindre kopeck n’est venu s’ajouter au montant initial. Le malaise serait beaucoup plus profond au camp de Yesen où les FDS auraient manifesté l’intention de ne plus effectuer les patrouilles tant que le CEMGA n’aura pas honoré sa parole de général.

 

Cher Wambi, je ne veux pas jouer les Cassandre mais à l’allure où vont les choses, il faut craindre que les groupes djihadistes qui écument cette partie du pays ne finissent par s’y sanctuariser.  

 

A Allah ne plaise !

 

 

 

Cher Wambi, te souviens-tu de Tahirou Barry, le ministre de la Culture qui a claqué la porte du gouvernement avant de retrouver son siège à l’Assemblée nationale ?

 

Selon un post publié sur les réseaux sociaux, quelque chose se préparerait contre lui au moment où les rumeurs font état du lancement prochain d’un parti politique dont il serait l’inspirateur.

 

Contactée au téléphone, une source interne audit ministère m’a fait savoir qu’une équipe de trois auditeurs de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a, dans un rapport provisoire, estimé que les subventions issues des Fonds de téléphonie mobile et  affectées au monde de la culture et du tourisme sont « sans base légale ». Ils ont alors ordonné à l’ancien ministre de rembourser ces allocations dont le montant ne m’a pas été communiqué.

 

Ce mécanisme de financement de projets culturels et touristiques qui existerait au département de la Culture depuis de très longues années aurait servi sous Tahirou Barry à soutenir des activités comme les Kundé, les Récréatales, les Nuits atypiques de Koudougou, à réhabiliter la mosquée de Dioulassoba, les tombes sacrées des rois de Ouahigouya et les palais royaux de Fada et Zorgho ou à lancer le projet de mémorial Thomas Sankara.

 

Contacté, Tahirou Barry s’est refusé pour l’instant à tout commentaire, se contentant d’afficher sa sérénité.

 

 

 

Cher Wambi, à présent, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

 

 

- Finalement, le député-maire MPP Albert Bamogo a cédé à la pression d’un groupede militants de son parti en renonçant à son siège à l’Assemblée qu’il occupait après la mort de Salifou Diallo dont il était le suppléant. Mais ce choix ne semble pas du goût de certains conseillers municipaux de l’arrondissement 9 de Ouagadougou qui caressaient le secret espoir de voir le cumulard abandonner son fauteuil de maire. Les voilà donc Gros-Jean comme devant.

 

 

 

- Qui a dit que notre expertise nationale ne s’exporte pas ? Si cela était vrai il y a quelques décennies, tel n’est plus le cas de nos jours : la preuve, le professeur B. Serge Auguste Bayala vient de décrocher avec brio le poste de Directeur général du CESAG (Centre africain d’études supérieures en gestion) dont le siège est à Dakar au Sénégal. Que ceux à qui ce nom ne rappelle pas grand-chose sachent que l’heureux élu n’est autre que l’ancien Directeur général des œuvres universitaires (Cenou), dont les étudiants ont fini par avoir la tête en octobre 2016 après des actions multiformes pour décrier sa gestion. Comme quoi, on n’est jamais prophète chez soi.

 

 

 

- Décès le samedi 14 avril d’un des pionniers des officines pharmaceutiques de notre pays, Joseph Dieudonné Ouédraogo, affectueusement appelé Westmorland par ses condisciples Dakar Fann des années 60.

 

Après en effet Mme Diawara de la pharmacie du même nom, Paul Balkouma de la pharmacie du Sud, Amadou Traoré de la pharmacie Nouvelle, Séré Sina de la pharmacie Keneya, il a ouvert son officine sous le premier label de pharmacie Tibo (en souvenir de son père, Bernard Tibo, enseignant et homme politique) puis récemment de pharmacie Bernard. Il fut également ministre durant les premières années du renouveau démocratique.

 

L’inhumation a eu lieu mercredi dernier au cimetière municipal de Saint-Léon, communément appelé « Nassar yaado » ou cimetière des Blancs, première nécropole organisée de la ville de Ouagadougou.

 

 

 

- Importante conférence-débat sur la crise des valeurs dans l’éducation, organisée le samedi 21 avril de 8h à 12h au centre national cardinal Paul-Zoungrana par le SEPAFAR (Service pastoral pour la formation et l’accompagnement des responsables).

 

Le panel multidisciplinaire et multiconfessionnel chargé de se pencher sur les causes, les responsabilités et les solutions durables à ce phénomène est composé comme suit :

 

- L’imam Ismaël Tiendrébéogo du CERFI ;

 

- Maxime Compaoré, éducation traditionnelle ;

 

- Le pasteur Silon Ramdé, communauté protestante ;

 

- L’abbé Hubert Kiemdé, enseignement catholique ;

 

- Elizabeth Ouédraogo et Catherine Passéré, éducatrices.

 

Modérateur : André Eugène Ilboudo.

 

La conférence sera placée sous la présidence de l’évêque de Manga, Gabriel Sayogo, et aura comme invités d’honneur le ministre de l’Education nationale, les directions des enseignements catholique, protestant, franco-arabe et, bien sûr, l’Union nationale des parents d’élèves.

 

Entrée libre.

 

 

 

- Grandes retrouvailles coutumières, fraternelles et amicales ce week-end à Saponé : le Naaba Siguiri dudit canton célèbre la deuxième fête coutumière de son règne le samedi 21 et le dimanche 22 avril.

 

Ambiance joyeuse garantie sur les terres de Naaba Kouda.

 

 

 

- A l’occasion de la célébration des 60 ans de l’école primaire publique de Lanfièra (province du Sourou) qui aura lieu le 12 mai 2018, des rencontres hebdomadaires ont lieu chaque samedi à 16h à la Maison des jeunes et de la culture de Ouagadougou à côté de la mairie centrale.

 

Tous les anciens élèves de ladite école sont vivement conviés à ces rencontres pour permettre la bonne préparation et la réussite de l’événement.

 

Pour de plus amples renseignements, contacter le comité d’organisation au 70 23 88 53 / 70 84 00 63. 

 

 

 

- Demain samedi 21 avril, la paroisse Saint-Paul de Moaga, dans le diocèse de Tenkodogo, célébrera son jubilé de coton (10 ans). A cet effet, en communion avec Monseigneur Prosper Kontiebo, évêque de Tenkodogo, l’équipe presbytérale et les fidèles chrétiens organisent une messe d’action de grâces à partir de 9h00.

 

 

 

- Du 27 au 29 avril aura lieu au musée national la 2e édition du festival international de la parenté à plaisanterie. La présente édition sera tenue sous le patronage du ministre de la Culture, la présidence du ministre du Commerce et le parrainage du ministre des Finances.

 

Des stands pour exposition, restauration et maquis sont disponibles.

 

Contacts : 51 98 25 55 / 64 81 17 31.

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

Dernière modification ledimanche, 22 avril 2018 20:34

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