Corridors ouest-africains : Les pratiques anormales ont la peau dure
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Les corps de contrôle et les routiers étaient réunis en atelier le 29 mai 2018 à Ouagadougou afin de prendre connaissance des conclusions du rapport 2017 de l’Observatoire des pratiques anormales (OPA) sur les corridors ouest-africains. Les uns et les autres ont été sensibilisés à mettre chacun du sien pour réduire ces pratiques qui entravent la fluidité du transport et renchérissent les prix des marchandises.
Surcharges, perceptions illicites et contrôles intempestifs sont des pratiques anormales courantes sur les corridors ouest-africains. Des pratiques qui nuisent au processus d’intégration des Etats membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Ce processus, au-delà des déclarations politiques, doit se réaliser par l’intégration des peuples et l’interpénétration économique à travers l’accroissement des échanges commerciaux. Malheureusement, sur les corridors de la sous-région, les entraves réunies sous le vocable des «tracasseries policières» sont légion tout comme les manquements aux règles et exigences du transport de la part des routiers.
Pour endiguer et enrayer ces entraves sur nos corridors, l’Observatoire des pratiques anormales (OPA) a été mis en place il y a déjà une décennie de cela. Ainsi, des indicateurs de performance sont mesurés et portent sur le nombre de contrôles aux 100 km, les perceptions illicites (en FCFA) aux 100 km par camion et par voyage, les retards ou temps de contrôle (en minutes) aux 100 km par camion et par voyage.
Du rapport 2017 de l’OPA, il ressort que le nombre de postes de contrôle aux 100 km est fluctuant mais reste globalement supérieur à la norme communautaire qui est de 3 postes de contrôle le long des corridors.
Quant aux perceptions illicites, elles varient de 124 500 FCFA en moyenne sur l’axe Dakar-Bissau à 63 519 FCFA sur l’axe Bamako-Ouaga via Hérémakono, 15 875 FCFA sur le tronçon Ouaga-Lomé et enfin 10 625 FCFA sur le corridor Cotonou-Niamey.
A propos du temps de contrôle, sur 100 km, le rapport de l’OPA indique les durées suivantes : 49 mn (Dakar-Bissau), 10 mn (Téma-Ouaga), Abidjan-Ouaga (11 mn) et Ouaga-Lomé (13 mn).
A l’ouverture de l’atelier de restitution de ce rapport 2017 de l’OPA, Paul Koffi Koffi, commissaire de l’UEMOA, a souligné que ces pratiques anormales, ajoutées aux surcharges et à l’insécurité routière, ne favorisent pas les échanges intracommunautaires et mettent à mal la compétitivité. C’est aussi l’avis de l’Union européenne, bailleur de fonds des OPA. Son représentant à cette cérémonie, Thierry Barbe, a déclaré que ce programme participe à la gouvernance des transports.
Pour sa part, le ministre des Transports, Vincent Dabilgou, a invité les corps de contrôle et les routiers à être patriotes et à jouer leur partition de sorte à réduire les pratiques anormales sur nos corridors.
San Evariste Barro
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