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Une Lettre pour Laye : L’Obs. primé à Stockholm

 

Cher Wambi,

 

Le 29 juin dernier, la chambre de première instance du tribunal militaire de Ouagadougou a entamé l’audition des accusés dans le dossier du putsch manqué de septembre 2015. C’est le sergent-chef Lahoko Mohamed Zerbo qui a ouvert le défilé à la barre. A ce jour, une quinzaine de personnes ont déjà été auditionnées.

 

 

Trois semaines après le début de cette instruction à la barre, que peut-on retenir ?

 

On retiendra, cher cousin, que, de façon globale, les accusés plaident coupables de l’infraction d’atteinte à la sûreté de l’Etat ; par contre, ils refusent de reconnaître les autres charges qui pèsent sur eux comme les meurtres, les coups et blessures volontaires, la dégradation de biens et l’atteinte à la discipline militaire.

 

Selon ce qui a été dit à la barre, cher Wambi, tout serait parti du sergent-chef Roger Koussoubé, dit Le Touareg, qui aurait informé l’adjudant-chef major Eloi Badiel de ce que le général Gilbert Diendéré aurait donné l’instruction d’arrêter les responsables de la Transition. A partir de cet instant, le major Badiel est devenu le chef d’orchestre de l’opérationnalisation de ces  arrestations qui se sont muées en coup d’Etat dès le lendemain 17 septembre 2015 avec la proclamation de l’avènement du Conseil national de la démocratie (CND).

 

En effet, cher cousin, à la lumière des débats, on peut dire que c’est le major qui a déployé les équipes opérationnelles sur le terrain à la présidence et dans la ville de Ouagadougou. C’est en tout cas la conclusion qu’on peut en tirer puisque tous ceux qui sont déjà passés à la barre ont affirmé avoir reçu leurs instructions du major Eloi Badiel. Les différentes équipes opérationnelles étaient dirigées par des hommes comme Roger Koussoubé, dit Le Touareg, Moussa Nébié, alias Rambo, Lahoko Mohamed Zerbo, Jean Florent Nion et Amadou Diallo.

 

L’instruction à l’audience a également laissé percevoir que l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) était traversé par de fortes contradictions internes. Ces divisions auraient favorisé l’apparition de courants avec différentes factions : les pro général Djibril Bassolé, les pro général Yacouba Isaac Zida et les fidèles au corps pour ne pas dire ceux qui roulaient pour le général Gilbert Diendéré.

 

Cette information a intrigué plus d’une personne. Si on peut comprendre que Zida et Diendéré, parce que issus du RSP, eussent des hommes de main dans l’ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré, on peut difficilement comprendre que Bassolé, qui est un gendarme, soit-il général, eût des éléments du RSP qui lui aient été dévoués et lui rendaient compte. Le premier et unique général de gendarmerie du Burkina Faso, quand il sera appelé à la barre, apportera des éclaircissements sur cette question ou simplement la réfutera vigoureusement.

 

Avec ces différentes auditions, il n’y a plus de doute, cher cousin, le procès du putsch est définitivement lancé. Mais cet envol est intervenu le 29 juin, soit à un jour des vacances judiciaires, qui ont débuté le 1er juillet et s’étaleront jusqu’au 30 septembre. Du coup, nombreux étaient ceux qui se demandaient si le procès allait pouvoir se tenir en dépit de ces vacances. Mais le président de la chambre de première instance, Seidou Ouédraogo, y avait répondu en indiquant que le procès allait se poursuivre et qu’on pourrait, au besoin, aménager l’agenda de sorte que les uns et les autres puissent souffler un peu.

 

C’est dans ce sens que le jeudi a été institué comme jour de repos puisque l’audience ne se tient pas les jeudis. Pour permettre aux uns et aux autres de souffler plus longuement, le président Seidou Ouédraogo vient de décider que l’audience sera suspendue du 28 juillet au 16 août 2018. Donc dans une semaine, on prendra un repos du côté de la Salle des Banquets de Ouaga 2000.

 

 

 

Cher Wambi, pour rester dans le volet de la justice, je voudrais t’informer que Me Mamadou Savadogo a terminé son mandat de Bâtonnier de l’ordre des avocats du Burkina. Il a officiellement passé le Bâton à son successeur, Me Paulin Salembéré, le samedi 14 juillet dernier. Ce jour-là, les deux Bâtonniers, accompagnés de leurs conseils respectifs, ont fait le point de la gestion du Barreau et l’équipe sortante a transmis à celle entrante les dossiers en instance.

 

Mais à vrai dire, cher cousin, le nouveau patron du Barreau est déjà imprégné de l’essentiel des dossiers puisque, durant un an, il a occupé le poste de Dauphin du Bâtonnier. Ce poste a été institué dans la loi portant harmonisation des règles de la profession d’avocat dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). En vertu de cette loi, le futur Bâtonnier est élu un an avant la fin du mandat de son prédécesseur. Et durant ces 12 mois, le Dauphin participe au conseil de l’Ordre mais il n’a pas de voix délibérative même s’il est souvent consulté par le Bâtonnier. En procédant ainsi, on évite une cassure au sein de l’Ordre et la succession se fait en douce.

 

Cher Wambi, le nouveau patron des avocats, Me Paulin Salembéré, est un ténor du Barreau qu’on ne présente plus et qui a étudié à l’Université de Ouagadougou. Il est de la promotion 1994-1995 du CAPA (Certificat d’aptitude à la profession d’avocat). Me Salembéré a été inscrit au Grand Tableau de l’Ordre le 30 mai 1997. Avec Me Anna Ouattara/Sory, il a fondé la Société civile professionnelle d’avocats, « SCPA Ouattara/Sory et Salembéré » le 8 août 2003.

 

La cérémonie solennelle d’installation du Bâtonnier Salembéré aura lieu dans la première quinzaine du mois d’octobre prochain.

 

Pour finir, il faut noter qu’au Burkina Faso en 2018, le Tableau affiche 177 avocats et 28 avocats-stagiaires.

 

 

 

Cher Wambi, à la crise encore latente au Conseil supérieur de la communication (CSC)   née  des bisbilles entre l’actuel président intérimaire, Désiré Comboïgo, et la titulaire du fauteuil, Nathalie Somé, sur fond de mise en examen de cette dernière va-t-il succéder une autre au sujet  du renouvellement des conseillers ?  En tout cas ceux qui espéraient une nouvelle ère pour l’institution risquent d’en être pour leurs frais.

 

En effet, cher cousin, quelques semaines après leur nomination en Conseil des ministres, le collège des conseillers s’est réuni hier à Ouaga 2000 pour élire son bureau, notamment son président. Hélas, ils se sont quittés en queue de poisson et doivent en principe se retrouver aujourd’hui pour aplanir les divergences. En cause, le choix du président ou de la présidente. Outre Mathias Tankoano, avocat et conseiller spécial du président du Faso, qui a les faveurs de Kosyam et du MPP, Victor Sanou  était aussi candidat. Les autorités auraient bien aimé que tout cela se fasse par consensus au profit de leur poulain,  mais c’est raté, certains  préférant aller aux votes pour départager les prétendants. Constat de désaccord. Vont-ils finir par trouver un terrain d’entente ou, comme il se susurre, Victor pourrait-il aller jusqu’à  claquer la porte pour ne pas cautionner cette façon peu démocratique de faire alors qu’on chante sur tous les toits depuis l’insurrection populaire et le renouveau démocratique que plus rien ne sera comme avant ?

 

En fait, cher Wambi, depuis  que le nom de Tankoano a commencé à fuiter, dans les milieux de la presse et de la communication, certains étaient vent debout contre une telle idée. Car  d’Adama Fofana  à Nathalie Somé en passant par Luc Adolphe Tiao et Béatrice Damiba, tous les présidents  de cette institution sont en effet toujours sortis de la profession. Et même s’ils n’ont rien contre le candidat de Roch et Simon,  beaucoup ne voient pas pourquoi ça devrait  changer. « Vous avez déjà vu un journaliste être par exemple membre à plus forte raison président du Conseil supérieur de la magistrature ou de l’Ordre des avocats ? » éructent ceux pour qui les journalistes devraient faire bloc pour que Tankoano ne passe pas.  

 

Mais si le blocage devait  persister, pendant que les deux postulants se battent, pourquoi ne pas chercher un  troisième larron ou une larronne pour mettre tout le monde d’accord ? Jeanne Coulibaly qui a et l’âge et l’expérience pourrait bien faire  l’affaire !

 

 

 

MBappé, le plus jeune acteur, la coqueluche et la grande révélation du Mondial 2018 en Russie comme  le  fut soixante ans plus tôt, c’est-à-dire en 1958, le « roi Pélé » en suède ! Tu veux savoir si ce jeune prodige du ballon  rond a quelque affinité parentale avec  l’imparable  bombardier de l’ORYX de Douala des années 60, je veux parler du célèbre MBappé Lépé, l’avant-centre particulièrement  arqué du pied droit dont les boulets de canon  crucifiaient à tous les coups les meilleurs  gardiens de but de son pays et du continent ?

 

Eh bien, renseignement pris, il s’avère que le jeune MBappé n’est  personne d’autre que le petit-fils de l’autre dont se  souviennent encore  comme hier  les Voltaïco-Burkinabè d’un certain âge.

 

Dans le cadre des  festivités du 11-Décembre (en1964), il s’est en effet illustré au stade  municipal de Ouaga, dans le cadre d’un match amical opposant notre équipe nationale  à l’ORYX de Douala en partance pour le Ghana où il devait disputer  au mythique  Ashanti Kotoko la coupe d’Afrique des clubs champions.

 

Eh bien cet après-midi-là, il a foudroyé du centre du terrain, je dis  bien du centre, Benoît Sanou, le plus grand  « goal keeper » burkinabè de tous les temps.

 

Notre équipe, si je ne  m’abuse, a été  étrillée par 6 buts à 1, l’unique réalisation voltaïque étant l’œuvre de Yaya Konaté. L‘addition eût été plus salée si, durant la mi-temps, les officiels camerounais  n’avaient  « parlé » à leurs joueurs.

 

En effet, les présidents Ahidjo du Cameroun et Yaméogo de Haute-Volta étaient présents et c’eût été diplomatiquement incorrect de saler davantage le score.

 

Il est vrai qu’à l’époque notre football était encore dans les limbes.

 

Des sociétaires de notre  Onze national de l’époque sont encore parmi nous  comme « André 3q » et Bernard Kébé Kébé qui pourraient me rafraîchir la mémoire au cas où je me serais  gouré dans les chiffres et certains autres détails.

 

 

 

Cher Wambi, à présent, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

 

 

- «Mouvement Tengembilum Tamassira» (MTT) ou chemin de la citoyenneté en français. C’est la nouvelle organisation du Pr Augustin Loada, portée sur les fonts baptismaux hier jeudi 19 juillet 2018 sur le coup de 16h au CBC. Selon ses promoteurs, le MTT, « association apolitique », a pour seule ambition de « contribuer à promouvoir la conscience,  l’engagement citoyens et la culture démocratique au Burkina Faso ». Mais déjà, nombreux sont ceux qui prêtent à l’ancien directeur exécutif du CGD des ambitions politiques cachées. Selon certaines sources, l’agenda tout aussi caché des précurseurs du Mouvement serait de se lancer plus tard dans l’arène politique avant d’effectuer une jonction avec l’UPC de Zéphirin Diabré.

 

 

 

-Etudiant à l’université de Ouagadougou dans les années 70, il fut à la  proue des luttes de l’AEVO (1), ce qui lui coûta l’interruption de son cursus de Sciences physiques et son  affectation d’office comme prof de CEG à Dori.

 

Dans la capitale  du Sahel, il s’illustrera  dans le SUVESS (2) tout en s’activant clandestinement dans le PCRV (3). Ce qui lui vaudra d’être interpellé en avril 80, gardé à vue, transféré à Ouaga au camp CRS puis à la MACO et enfin jugé et condamné à un mois d’emprisonnement.

 

Par la suite, il bouclera sa maîtrise de Sciences physiques à l’Université d’Abidjan avant de se lancer comme promoteur  de plusieurs écoles privées dont le cours Marie Curie et l’école supérieure polytechnique Excelle de Ouagadougou.

 

A ce titre, il prendra la tête du Syndicat national des employeurs de l’enseignement privé libre (SYNEPEL), aujourd’hui UNEEP-L (Union nationale des établissements d’enseignement privé laïc).

 

Après une escapade dans la politique comme membre fondateur de l’UDS (Union des sociaux-démocrates), il s’est recyclé dans le Conseil national du patronat burkinabè (CNPB) dont il est aujourd’hui le porte-parole. Lui, c’est Harouna Touguyeni. Il vient d’immortaliser son riche parcours par un ouvrage qui se lit comme un roman : « En quête de  progrès social, combat d’un militant », Editions Ceprodif. L’auteur est joignable au 70 26 76 60, en attendant qu’on en sache davantage sur lui et son œuvre dans l’une ou l’autre des éditions de L’Obs.

 

 

 

-De la ferveur religieuse, de l’effervescence populaire et des retrouvailles le samedi 21 juillet à Dédougou. C’est ce jour en effet qu’aura lieu l’ordination épiscopale de Son Excellence Monseigneur Prosper Bonaventure Ky, nouvel archevêque de Dédougou. Il sera investi de sa nouvelle mission par le Cardinal Philippe Ouédraogo,  assisté de Monseigneur Paul Ouédraogo, archevêque métropolitain de Bobo-Dioulasso, de Monseigneur Jean-Gabriel Diarra, Evêque de San au Mali, et de Monseigneur Piergiorgio Bertoldi, Nonce apostolique au Burkina Faso.

 

Fils d’Edmond Ky, ancien ministre de l’Economie et des Finances sous le CMRPN, Prosper Bonaventure a été ordonné prêtre en 1994. Professeur au petit séminaire de Nasso, puis vicaire de la paroisse de Nouna, il fut, de 2000 à 2003, directeur du petit séminaire Saint-Paul de Tionkuy et directeur diocésain de l’Enseignement catholique de Dédougou. Il est auteur d’une thèse de doctorat sur le thème : « Le burn-out des prêtres au Burkina Faso : une analyse psychosociale ».

 

 

 

-Le Programme Afrique Centrale et Occidentale de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN/PACO), Partenariat Régional pour la Conservation de la zone côtière et Marine en Afrique de l'Ouest (PRCM) et le Partenariat Régional de l’Eau de l’Afrique de l’Ouest (GWP-AO) ont rendu publics ce jour 19 juillet 2018 les noms des lauréats de la troisième édition du concours de journalisme « Eau et Environnement » sur le thème « Gestion des ressources en eau : exemples de bonnes pratiques basées sur la nature ».

 

Le premier prix est revenu à notre confrère  Abdou Karim Sawadogo pour son reportage : «Le lac Boukou à Bourzanga - un poumon économique menacé d’asphyxie» publié dans le quotidien «L’Observateur Paalga» du 29 mai 2018.

 

Le deuxième prix est revenu à Constant Tonakpa du Bénin pour sa caricature intitulée « La mangrove au secours de nos berges» publiée le 31 mai 2018 en page 9 du n°5342 du quotidien LE MATINAL.

 

 Le lauréat Abdou Karim Sawadogo prendra part à la prochaine Semaine mondiale de l’eau à Stockholm, Suède,  du 26 au 31 août 2018 sur le thème «L’eau, les écosystèmes et le développement humain».

 

 

 

-Après le CEP et le BEPC, la session du « Bac 2018 » a livré ses résultats depuis peu. Et une lauréate aura particulièrement  retenu l’attention : Christvi Elija Sawadogo qu’elle s’appelle, 18 ans, élève au lycée Saint-Viateur, a en effet réussi la prouesse d’obtenir le Bac D avec la note, tenez-vous  bien, de 18,13 sur 20. Sous réserve de confirmation officielle par les organisateurs de ce premier diplôme universitaire, elle doit être la première sur l’ensemble du territoire et si ma mémoire est bonne, elle doit aussi battre le record dans l’histoire récente du baccalauréat dans notre pays.

 

Christvi Elija qui a, pour ainsi dire, rendu une copie presque parfaite et ambitionne de faire  des études d’économie du développement à la Sorbonne n’est autre que la fille du journaliste Songré Etienne Sawadogo, actuel DG de l’Office national du tourisme burkinabè (ONTB) et la petite-fille du regretté Pasteur Pawentaoré Ouédraogo, ancien président des Assemblées de Dieu du Burkina, alors connu pour ses  conseils avisés  dans l’émission « Banguin’paassé » à CVK. 

 

Vivement que l’Etat, dans sa politique de promotion  de l’excellence et du genre, l’accompagne dans cette noble ambition. Félicitations  et bon vent à Mlle Christvi Elija Sawadogo.

 

 

 

-Demain samedi 21 juillet aura lieu le lancement des activités de l’Alliance pour le développement humain durable et l’intégration sociale (ADHIS) sous la présidence de naaba Tanga de Zogona.

 

Après le cross populaire « Foulée de la fraternité » dont le départ sera donné à partir de 7h30 sur la rue 13/18, un dassandaaga sera organisé à partir de 10h sur la rue « Luili Péendé ».

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

 

 

Dernière modification ledimanche, 22 juillet 2018 20:22

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