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Jean-Pierre Bemba : Zone de turbulences pour un retour très encadré

 

C’est en principe ce mercredi 1er août que Jean-Pierre Bemba Gombo doit rentrer à Kinshasa. Un mois après avoir été acquitté et libéré par la CPI suite à son procès pour crime de guerre et crime contre l’humanité, il avait annoncé son retour lors d’une conférence de presse à Bruxelles. C’est dire si ce come-back dans le pays qu’il n’a pas revu depuis au moins une décennie constitue un événement. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que pour l’ancien pensionnaire de Schveningen, ce retour annoncé en fanfare risque fort de se transformer en périple semé d’embûches.

 

 

Déjà, il avait dû reporter son départ et modifier le plan de vol de l’avion qui devait d’abord l’amener dans son fief Géména mardi où il devait se recueillir sur la tombe de son défunt père, le sénateur Jeannot Bemba Saolona, décédé en juillet 2009 pendant sa détention à La Haye. Première zone de turbulences donc.

 

L’avion à bord duquel il devait voyager n’ayant pas eu l’autorisation de survoler cette ville de la province du Sud-Ubangui, il devrait mettre le cap aujourd’hui même sur Kin-La-Belle. Mais là aussi, risque de turbulences, car si tout se passe normalement dans les airs, c’est une fois qu’il aura atterri sur le tarmac de l’aéroport N’Djili qu’il aura des nouvelles du pays. En effet, alors que, le lundi 30, tous les détails de ce retour qui s’annonce triomphal semblaient réglés avec les autorités, plusieurs points de blocage sont apparus subitement mardi sur la feuille de route des organisateurs de l’événement. Jugez-en vous-même :

 

d’abord il sera interdit à Bemba de quitter son véhicule pour prendre un quelconque bain de foule. De plus, le quartier administratif et diplomatique de la Gombe sera une zone rouge interdite. Il n’est pas jusqu’à la vitesse du cortège qui n’ait été imposée, celle-ci ne devant pas être en dessous des 30 à 40 km/h ; ce qui obligerait donc le revenant à passer furtivement alors qu’il aurait bien voulu prendre beaucoup plus de temps dans des effusions avec ses militants dans ce qui apparaît aussi comme une démonstration de force politique. Pour tout dire, si le pouvoir congolais consent au come-back de l’ancien vice-président, il ne lui laisse pas les coudées franches, preuve peut-être que, même après plus de 10 ans d’absence, il continue de faire peur. N’oublions pas non plus que l’arrivée de Bemba s’effectue alors que le dépôt des candidatures à la présidentielle du 23 décembre 2018 doit se clore le 8 août prochain.

 

Or à 5 mois de cette échéance, le groupe d’études sur le Congo de l’université de New York a publié les résultats de sondages qui affirment que si le scrutin devait se tenir actuellement, Moïse Katumbi d’Ensemble, Félix Tshisekedi de l’UDPS et Jean-Pierre Bemba du MLC arriveraient en tête avec des scores compris entre 17et 19% contre seulement 9% des intentions de vote à Joseph Kabila s’il devait se représenter. Reste à savoir quel crédit on peut accorder dans nos pays à de telles statistiques déjà sujettes à caution dans des pays à démocratie avancée. Enquête d’opinion pour enquête d’opinion, encore faut-il que Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi puissent se présenter à cette présidentielle eu égard à leurs ennuis judiciaires.

 

 

 

H. Marie Ouédraogo

 

Dernière modification lemercredi, 01 août 2018 19:41

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