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Les élucubrations de Toégui : Je te déteste moi non plus

 

En ayant quitté l’hémicycle au moment du vote de la nouvelle loi portant code électoral, l’Opposition Burkinabè à marqué avec force son opposition à cette loi. Cet acte de protestation restera à jamais dans les esprits. Mais en attendant, la polémique se perpétue hors de l’hémicycle et a pris même de l’ampleur. Il est à se demander si chacune des parties ne nous cache pas quelque chose, avec la carte consulaire comme le nœud du conflit.

 

 

Que gagne l’Opposition si un grand nombre de Burkinabè de l’étranger participent à l’élection présidentielle en usant ou non de la carte consulaire biométrique ? Et que perd-elle si à contrario un grand nombre de Burkinabé de l’Etranger étaient exclus de l’élection à défaut de la carte consulaire ?

 

De même, que perd la Majorité si un grand nombre de Burkinabè de l’étranger participent au vote en usant de la carte consulaire ? Et que gagne-t-elle, la Majorité, si un grand nombre de Burkinabé de l’Etranger ne participent pas au vote avec la carte consulaire ?

 

A la réponse à ces questions, il y a anguille sous roche. Comme si chaque camp détenait un plan B minutieusement concocté et gardé au secret.

 

Tout en gardant le secret, dans un jeu de ‘’je te déteste moi non plus’’ on s’étrille à boulets rouges. Chaque camp est persuadé d’avoir le beau rôle est bien décidé à pousser l’autre dans ses derniers retranchements. Tout a été dit et redit par l’un et par l’autre. Les meilleurs beaux parleurs des deux camps sont descendus dans l’arène.  Seul Noufou Ouédraogo a manqué à l’appel.

 

J’ai découvert de nouveaux beaux parleurs que je ne connaissais pas. C’est qui le Monsieur Lassané Sawadogo du CDP qui donnât la réplique à Stanislas Ouaro et Ousséni Tamboura à CONTREVERSE ? Pas mal le gars. Assurément on ne peut pas dire que nous manquons de beaux parleurs. Ils sont même plus nombreux que les malcauseurs.

 

Je parle, je parle mais ce n’est pas pour me plaindre. Bien au contraire, on s’est régalé. A chaque chaine télé son émission de débat. Comme je disais, nos malcauseurs nous les connaissons déjà. Mais les beaux parleurs il y a du neuf. La polémique sur le vote des Burkinabè de l’étranger leur à donné l’occasion de se révéler.

 

La principale attraction on l’a eue le vendredi 3 août. C’est ce jour que le gouvernement, le gouvernement ou le MPP, c’est du pareil au même, c’est ce jour où le gouvernement a envoyé en mission le ban et l’arrière ban. Le « Monsieur Vote des Burkinabè de l’étranger », pardon de Côte d’Ivoire c’est Siméon Sawadogo. Tout le monde le sait. Mais il n’y a pas que lui. Ce vendredi 3 Août, en plus de Siméon Sawadogo il y a eu Stanislas Ouaro, il y a eu Jacob Olivier, il y a eu Arouna Kaboré, il y a eu Vincent Dabilgou, il a eu Eric Bougouma et j’en passe. L’organisation du travail était impeccable. L’un chez Moustapha, l’autre chez Sidnaaba. L’un chez Nékré l’autre chez Ludo Thierno et ainsi de suite.

 

C’est la première fois que j’ai entendu le ministre Jacob Olivier parler d’autre chose que d’agriculture. Mais il s’y connait aussi en vote des Burkinabè de l’étranger. Ils sont organisés, Roch et ses gars.

 

Et Ouaro Alors ? Stanislas Ouaro, je vais vous dire quelque chose mais ne le lui répéter pas, je vous en prie. Il a une tête d’étudiant.

 

On m’avait déjà parlé de Ouaro. Avant qu’il ne soit Ministre. Un jour, en le voyant à la télé quelqu’un me l’a montré du doigt en disant :

 

- Toégui, tu vois ce gars-là ? Il est très fort

 

Très fort en quoi, il ne me l’avait pas dit. A l’époque Stanislas n’était que professeur d’Université. Depuis son entrée au gouvernement il va de micro en micro, de plateau télé en plateau télé mais il ne parlait que d’Université et d’étudiants. Voilà que ce vendredi 3 Août il a fait la preuve qu’il s’y connait en vote des Burkinabés de l’étranger. Face à Diomdioda, un vieux de la vieille il n’a pas montré le moindre complexe bien au contraire.

 

Je vais arrêter ici de parler du vote des Burkinabè de l’étranger. J’ai d’autres élucubrations à fouetter. Comme la débaptisation de l’Hôpital Blaise Compaoré.  Comme la conférence des Première Dame ou, pas une seule fois on n’a parlé de karité et de mangue au carbure. De riz récolté en Thaïlande il y a 10 ans. De poisson pêché dans la mer de Chine il y a 15 ans. J’arrête parce que ma page 6 n’est pas extensible. Et même si elle était extensible 10 pages 6 ne suffiraient pas parce que le sujet sur le vote des Burkinabè de l’étranger est un sujet sur lequel l’Opposition et la Majorité se chatouillent pour rire à tour de rôle. Et puis quand je parlais du vote des Burkinabè de l’étranger personne n’est venue à la rescousse. Vous m’avez laissé polémiquer tout seul. Et nous y voilà.

 

Mais ma position est toujours la même : le vote des Burkinabè de l’étranger ce sera du gâchis. Un gros gâchis avec ou sans biométrie. Même si tous possèdent une CNIB ce serait du gâchis. Même si tous possèdent un passeport se serait du gâchis. Du gâchis qui va nous coûter cher, très cher. Ça me paraît si évident que je me demande si nous ne sommes pas tombés sur la tête en persistant pour y aller. Au prétexte d’une promesse de compagne. Au prétexte que le Mali le fait ou que le Niger le fait. Ça me fend le cœur.

 

Est-ce que vous savez ce que c’est que d’aller voter à l’Ambassade ou au Consulat ? A vous entendre c’est comme si pour aller au Consulat il suffit de traverser la rue en face.

 

Est-ce que vous savez que les citoyens Américains ou Canadiens qui ont passé un certain temps hors du pays n’ont pas droit au vote ? Pourquoi ? Pour la raison qu’on estime qu’ils sont déconnectés des réalités du pays. C’est aussi simple que ça. Etre déconnectés des réalités de son pays d’origine après seulement 10 ans d’absence. Ils sont vraiment bêtes ces Américains et ces Canadiens ! Et chez nous ? On dit qu’il y a des Burkinabé qui ont fait 10, 20 ans à l’extérieur sans remettre les pieds au pays et qui vont voter. Il y en aurait même qui sont nés chez les Esquimaux et qui veulent choisir le Président de leur pays d’origine.

 

Moi qui vous parle, moi Toégui, je suis né dans mon pays, je réside dans mon pays depuis toujours. Je ne suis pas du peuple mouton mais je suis du bas peuple. Je ne suis pas déconnecté mais c’est comme si j’étais déconnecté. Je ne sais pas faire la différence entre le parti politique Panafricain et le parti politique Africain. Il y a des partis Centristes de gauche et des partis Centristes de droite mais je prends l’un pour l’autre. Je n’arrive pas à distinguer un parti Sankariste de la Majorité d’un parti Sankariste de l’Opposition. Zeph est de l’Internationale Liberal, Ablassé est de l’Internationale Liberal mais je n’arrive pas à comprendre pourquoi les deux ne peuvent pas s’abriter sous le même baobab. Pourrais-je malgré tout participer à une présidentielle ? 

 

Je vais boucler. Comme vous êtes gentil je vais vous conter une histoire.          

 

Ayez une pensée pieuse pour Adama Fofana.

 

Adama Fofana et moi nous nous sommes rendus une fois à une conférence. Il y avait du monde. Du très beau monde. Avant le début de la conférence, j’aperçus une  personnalité que tout le monde connait et que je connaissais donc. Il y avait moins de 10 jours il avait donné une conférence au cours de laquelle il avait plaidé pour le vote des Burkinabè de l’étranger. C’est un personnage connu de tous parce que c’est un grand personnage mais je ne vous dirai pas son nom par obligation de réserve. Vous pensez sans doute à Laurent Bado. Ce n’est pas Laurent Bado. Mais il est aussi illustre que Laurent Bado. Vous pensez à Sy Cheriff. Ce n’est pas Sy Chériff mais il est aussi illustre que Sy Chériff. Vous pensez à Ouali. Ce n’est pas Ouali. Mais il est aussi illustre que Ouali je ne vous dirai même pas s’il a été ministre ou pas, vous sauriez qui c’est. Après sa conférence, dans les élucubrations du mardi qui s’en suivit j’avais pris le contrepied de ses propos affirmant que le vote des Burkinabé de l’Etranger était du gâchis. Lorsque je l’aperçus, je soufflai à Fofana de ne point me présenter à lui de peur qu’il ne me tire les oreilles. Connaissant bien Adama Fofana, farceur comme il était, j’aurais dû me taire. Fofana m’amena a lui et lui dit en riant.

 

- Je te présente Toégui l’élucubreur. Il a écrit mardi passé que ton plaidoyer pour le vote des Burkinabè de l’étranger était irréfléchi.

 

Le monsieur me fixa et je crus qu’il allait me donner un coup à la gueule. Il déclara :

 

- Monsieur Toégui, vous avez raison. Ce vote des Burkinabè de l’étranger c’est une sottise, j’en conviens.

 

Je vous ai déjà dit que beaucoup de personnes pensent que dans mes élucubrations je raconte parfois des mensonges. Me croyez-vous capable de mentir sur Adama Fofana, alors qu’il n’est plus des nôtres ? Le vénérable Adama Fofana ?

 

Repose en paix, Fof…

 

Charles GUIBO

 

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