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5 gendarmes et un civil tués à Ougarou : Terrain miné à l’Est

La menace terroriste est parfois sous terre. Alors en mission d’escorte du personnel de la société minière SEMAFO, un pick-up de la gendarmerie a roulé, le samedi 11 août 2018, sur une mine sur l’axe Ougarou-Boungou, à une centaine de kilomètres de Fada N’Gourma. L’embuscade a été fatale à cinq maréchaux des logis (MDL) et  à un gendarme à la retraite, employé de la mine de Boungou. 48 heures après les faits, on en sait un peu plus sur le drame.

 

 

Selon les informations que nous avons pu recueillir, le convoi attaqué vers 13h était composé de trois voitures. Un peu plus tôt dans la journée, l’équipe d’escorte avait accompagné un Canadien et deux Burkinabè à Fada. C’est durant le trajet retour que l’implacable piège s’est refermé sur les pandores 22 kilomètres après Ougarou.  Une mine dont la commande  étaient entre les mains d’hommes armés planqués dans les hautes herbes, était en effet enterrée sur leur chemin.  Au passage du véhicule de tête, les assaillants enclenchent l’engin de mort, réduisant en tas de ferraille le pick-up. Les cinq occupants sont tués sur le coup : quatre gendarmes, les MDL Tiémoko Traoré, Elysé Kaboré, Serges Sanou et Blaise Minoungou, ainsi que le chauffeur, Amado Kafando, un pandore à la retraite embauché par la mine.

Le conducteur du second véhicule, où se trouvaient à l’aller le Canadien et les deux Burkinabè, parvient, lui,  à  prendre la clé des champs.

Présent dans la voiture qui fermait la marche en compagnie d’un chauffeur civil, le maréchal des logis Inoussa Bayiré riposte. Il est abattu au cours de l’échange de tirs.

Avec ce lourd bilan, ce sont six nouvelles vies fauchées qui viennent s’ajouter à la liste déjà interminable des victimes de la pieuvre terroriste qui étend  peu à peu ses tentacules. Après l’Ouest, où a eu lieu le baptême feu et de sang à Samorogouan, le Nord où ils se sont sanctuarisés, les attaques sporadiques contre la capitale au Centre, les forces du mal ont ouvert depuis le début de l’année un front à l’Est qu’elles alimentent de façon violente régulièrement. Petite revue.

Dans la nuit du 13 au 14  février 2018,  une patrouille des éléments du poste de contrôle de la police nationale à Natiaboani est prise pour cible, faisant un tué et deux blessés.

Le 16 juin, le poste de contrôle de l’Office national de sécurité routière (ONASER) de Tindangou, dans la Kompienga,  le commissariat de police et la brigade de gendarmerie de Comin-Yanga dans le Koulpelogo subissent le feu nourri d’assaillants. Le bilan fait état d’un policier tué.

Le 1er août dernier, les FDS parviennent à repousser une attaque qui visait de nouveau le poste de Natiaboani. Quatre flics sont blessés.

Passe encore quand c’étaient des bâtiments sécuritaires qui étaient pris pour cibles par des « individus armés non identifiés », selon la formule bien connnue, mais que des mines soient enfouies dans le sol, cette guerre déjà bien sale prend  encore une tournure pernicieuse. C’est à la limite si chacun  n’est pas obligé de contrôler  désormais là où il met le pied.  Des moyens de nuisance en progrès, mais pas que. Ceux qui nous veulent du mal semblent également être mieux renseignés. Tout laisse à penser en effet que les malfaiteurs de Boungou connaissaient à la lettre le programme et l’itinéraire des gendarmes qui assuraient la sécurité de la mine. Ils n’avaient plus qu’à tisser leur toile et attendre que les gendarmes s’y jettent.

Cette nouvelle embuscade prouve à souhait que l’Est est en passe de devenir aussi dangereux que le Sahel, où les forces de l’ordre sont présentes en nombre. Il est donc primordial de déployer dès à présent  les mêmes efforts  dans la partie orientale du pays si on ne veut pas se retrouver avec une autre poudrière sur les bras.

 

Hugues Richard Sama

 

Deux individus armés arrêtés au camp Lamizana

 

Le week-end écoulé a décidément été tumultueux pour les FDS. Alors qu’un pick-up de la gendarmerie roulait sur une mine à l’Est, à Ouagadougou deux individus ont tenté de franchir les barrages menant au camp Sangoulé-Lamizana, à Gounghin. Ils ont réussi à franchir le premier poste  de contrôle avant d’être interpellés et arrêtés au second en possession de kalachnikovs. Ces deux  personnes, dont on ne connaissait ni l’identité ni les intentions au moment où nous tracions ces lignes, sont désormais entre les mains de la gendarmerie de Boulmiougou.

H.R.S.

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