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Allégations de fraude concours des instituteurs : Ouaro et Séni se déchargent, le Courrier confidentiel recharge

Le ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, Stanislas Ouaro, et le secrétaire général de son collègue de la Fonction publique, Ouéguin Sompougdou, ont donné un point de presse conjoint le 10 août 2018 à Ouagadougou. Le sujet objet de cette sortie : les allégations du journal Le Courier confidentiel dans sa dernière parution, faisant état de cas de fraude dans l’organisation du concours direct de recrutement d’instituteurs adjoints certifiés, session 2018. Selon les conférenciers, « aucune irrégularité telle que décrite par le journal n’a été décelée », s’appuyant sur des enquêtes menées par une commission ad hoc. Cette sortie n’a cependant fait qu’enfler la polémique, notamment sur les réseaux sociaux, le canard étant revenu à la charge sur sa page Facebook.

 

 

Des « irrégularités » et d’éventuelles « combines » dans l’organisation du concours direct de recrutement de 1500 instituteurs adjoints certifiés pour le compte du ministère de l’Education nationale : c’est ce qu’évoquaient nos confrères du Courier confidentiel dans leur parution du 25 juillet. Au total, ce sont plus de 27700 candidats qui se sont inscrits à ce concours, dont les épreuves écrites ont eu lieu le 3 juillet. A l’issue de ces épreuves, 2000 candidats ont été déclarés admissibles, ce qui les autorisait à prendre part à un test oral après lequel les résultats d’admission ont été publiés. Mais selon les révélations du journal, certains candidats n’ayant pas participé aux épreuves écrites « ont curieusement pris part aux épreuves orales ». « D’autres qui avaient échoué aux épreuves écrites auraient également reçu un coup de pouce et ont ainsi été déclarés admissibles aux épreuves orales. Selon nos sources, des individus tapis dans le circuit d’organisation du concours auraient proposé leurs services contre rémunération, pour faciliter l’accès à la Fonction publique à ces candidats », a rapporté le canard.

 

« Aucune irrégularité telle que décrite par le journal n’a été décelée »

 

Faisant suite à ces allégations, les départements de l’Education nationale et de la Fonction publique ont annoncé le 30 juillet la mise en place d’une cellule de vérification, invitant toute personne disposant d’éléments de preuves à les transmettre aux cabinets. Et le ministre Ouaro d’ajouter que le lendemain de la mise en place de cette cellule, une séance de travail s’est tenue entre les responsables  des deux ministères et ceux du journal. Puis une autre entre la cellule de vérification et l’auteur de l’article, quelque trois jours plus tard, au cours de laquelle il a été question de confronter la liste des candidats admissibles à celle de ceux qui ont pris part aux épreuves orales.

Et à en croire ce représentant du gouvernement, « après ces vérifications, il s’est révélé qu’aucune information relative à ces cas supposés de fraude n’a été enregistrée. Nous n’avons pas constaté de cas de candidat ayant échoué aux épreuves écrites et qui a pris part au test oral. Ni des candidats n’ayant pas pris part aux épreuves écrites et soumis au test oral », a expliqué le ministre, évoquant tout de même des irrégularités révélées par les différentes investigations, « qui pourraient s’apparenter à des tentatives de fraude » : « quatre personnes ont fourni dans leur dossier des diplômes appartenant à d’autres personnes » et « ces quatre ont été retirés de la liste et leurs cas transférés à la Gendarmerie, qui se charge de poursuivre les investigations nécessaires », a dit monsieur Education.

 

Le canard sort de la mare

 

Rassurer l’opinion, c’est donc la raison de la tenue de cette conférence conjointe. Pourtant, cette sortie n’aura pas levé le doute, puisque quelques heures après, le journal est revenu à la charge par un post sur sa page Facebook, qualifiant la conférence d’« opération de communication teintée de contrevérités ». Selon la réplique du canard, ni le journal, ni l’auteur de l’article n’a été associé aux travaux de la cellule de vérification mise en place par les deux ministères. « Nous n’étions pas membres de la cellule et nous n’étions pas présents lorsqu’elle effectuait ses vérifications. Nous ne savons pas comment elle a travaillé et nous n’avions pas non plus connaissance des résultats de ses vérifications avant la conférence de presse », a-t-on appris du post, dans lequel on peut lire également : « Que le ministre Ouaro, flanqué du Secrétaire général du ministère de la Fonction publique, affirme que le journal et le journaliste ont été associés à la cellule de vérification est un pur mensonge. »

 Et si les conférenciers affirment qu’« aucune irrégularité telle que décrite par le journal n’a été constatée par la cellule de vérification », c’est du revers de la main que le Courier confidentiel balaie ces propos, indiquant à travers le post  que la confrontation des listes, comme le préconisait l’article, a produit des résultats : « Le 2 août, le ministre de la Fonction publique nous a contactés par téléphone. Il a affirmé ceci : ‘’Notre service technique a fait le travail ; on a pu déceler des choses. On en reparlera après’’. »Pour le journal, Ouaro et Seyni ont voulu « se faire une santé politique » par cette sortie, qu’il considère comme une incartade. « Mais c’est complètement raté », estime-t-il.

Ces conclusions n’ont visiblement pas été du goût du chef de l’un des conférenciers, Stanislas Ouaro, qui a vite réagi sur son compte Facebook, affirmant être « surpris de la réaction du journal », tout en soutenant la thèse de la participation de l’auteur de l’article aux travaux de la cellule de vérification. C’est tout naturellement que les commentaires vont bon train sur les réseaux sociaux, les uns s’indignant de la situation, les autres appelant à plus de lumière.

Bernard Kaboré

(Stagiaire)

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