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Mariage du fils du président Roch : Sous très haute surveillance

Le 11 août 2018, Dominique Wilfried, fils du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a dit oui à sa dulcinée Sonia Baruxaski, une Ivoiro-Guinéenne.  A la cathédrale de Ouagadougou et à la mairie centrale où leur union a été célébrée en présence  du  chef de l’Etat, de presque tout le gouvernement, ainsi que d’une poignée d’invités triés sur le volet, on n’a pas lésiné  sur les moyens pour que les épousailles « présidentielles » se déroulent sans anicroche. C’est sous très haute sécurité que se sont tenues les noces du cadre de banque et du manager. 

 

 

Quand un président marie son fils ou sa fille, forcément ça prend l’allure d’une affaire d’Etat, un carnet rose dans les dossiers de la République. Le tout-Etat présent aux célébrations, cela impose logiquement un dispositif sécuritaire particulier. Le mariage du fils du chef de l’Etat burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, n’a pas dérogé à la règle. A la paroisse cathédrale, la sécurité déployée autour  du bâtiment en brique de terre crue impressionne. Mais dans l’enceinte de l’église, les agents se font plutôt  discrets entre les rangées de « fidèles ». Dans les rues aux alentours, des forces d’intervention sur des Pick-up sont postées. Le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, le Premier ministre,  Paul Kaba Thiéba, des membres du gouvernement, des élus nationaux, des diplomates, diverses personnalités…, il y avait du beau monde qui se tenait aux côtés du Président du Faso pour cet évènement heureux.  Pour un éclat plus particulier de la cérémonie, le président du Conseil constitutionnel, Kassoum Kambou,  y était aussi pour marier sa fille Safiatou Oro Kambou à un autre Kaboré.

La nef ornée de bouquets de fleurs et de tissus est pleine. Vu la « qualité » des deux tourtereaux,  on s’attendait à ce que le lieu de culte refuse du monde, même si on  est loin des phénomènes planétaires qu’ont été les deux derniers mariages princiers britanniques. Un proche de la famille explique  que le président, fidèle à sa réputation,  a voulu que cette union soit célébrée dans  la discrétion et la sobriété totale. Pas de tapage. D’ailleurs jusqu’aux derniers instants, l’alliance de Dominique et Sonia était le secret le mieux gardé de la République. On raconte même que la chorale qui devait prester ignorait jusqu’à la veille l’identité des époux. Mais ce choix de faire dans la simplicité s’est révélé un pari risqué.  Avant que le couple ne se dise oui, des organisateurs avaient sur le dos certains membres de la famille qui auraient aimé avoir le précieux carton d’invitation. « Nous avons des problèmes avec certains parents qui se plaignent de n’avoir pas été invités. Nos tympans vont exploser », rapporte notre source. Nul doute, on l’imagine, vu la longue liste de déçus, qu’il faudra également régler quelques « incidents diplomatiques » après avoir sabré le champagne.

Pendant que certains fulminent, les heureux élus  attendent, eux, dans l’église l’entrée des nouveaux mariés. Le tournoiement des brasseurs fixés bien haut  n’empêche pas quelques gouttes de sueur de tacher costumes, boubous et  robes qui valent sans doute le prix d’un mariage présidentiel. Quelques dames ont la parade à la chaleur qui commence à monter : des épouvantails qu’elles agitent frénétiquement.

D’hésitation en hésitation, d’aventure en aventure, l’amour du jeune couple s’est consolidé et les voilà devant Dieu et les hommes pour sceller leur union. Conduits à bord d’une Mercedes devant la porte centrale de l’église vers 9h,  les tourtereaux, main dans la main, avancent  à pas feutrés accompagnés par le chant de la chorale. Dominique Wilfried Kaboré, d’un physique athlétique et aussi élancé que son géniteur est drapé dans un costard noir à un bouton  avec une chemise blanche et un nœud papillon noir. La ressemblance avec son paternel saute aux yeux. La bien-aimée, une nymphe au teint cuivré, elle, est dans une robe de mariage blanche des plus classiques.  Une dizaine de photographes dont trois Européens couvrent le  couple vedette d’un nuage de  flashes. Le Président du Faso, aux premières loges en compagnie de son épouse, ne manque pas de sortir son Smartphone pour immortaliser lui aussi l’instant.

Le sacrement du mariage est  donné par un prêtre béninois. Dans son sermon, il multiplie les exhortations et les conseils. « Si vous fondez votre maison sur le roc, la tempête des mauvais jours s’abattra sur votre foyer. Mais votre maison ne tombera pas. Il faut vous faire confiance. Une confiance sans espionnage. Cela passe par la fidélité », conseille le célébrant, avant de bénir les deux couples qui venaient de se passer les bagues au doigt.

Après cette célébration religieuse, le cortège des époux d’Etat s’est ébranlé vers la mairie de Ouagadougou, suivi de celui du président. Le maillage sécuritaire est redéployé à  l’hôtel de ville et dans ses environs. Si l’entrée de l’église n’a pas été filtrée,  il faut montrer patte blanche sous le hall avant d’amorcer les escaliers. Dans la salle des fêtes, le message d’Armand Roland Pierre Béouindé, ceint de son écharpe, est à peu près dans le même registre que celui du prêtre. « Quand on se marie, c’est pour la vie et ses aléas », a-t-il rappelé à Dominique et Sonia. Puis, il leur enseigne d’être tolérants l’un envers l’autre, de se témoigner respect mutuel.  « L’amour reste le ciment de votre foyer », a-t-il conclu.

Le mariage du fils du président prévu pour se tenir à 11 heures 30 à la mairie a débordé, contraignant un autre couple dont l’union était programmée pour midi à patienter plus qu’il n’en faut : plus d’une heure.  « Avec la présence du président, il faut s’assurer que tous les paramètres sécuritaires sont pris en compte  avant qu’il ne vienne. Cela a pris du temps », explique un agent de la sécurité. Le couple qui s’impatientait de s’enfiler les alliances devant l’officier de l’Etat civil a dû prendre son mal en patience jusqu’aux environs de 14 heures. Le mariage du fils du président vaut bien quelques désagréments !

Autant par souci d’économie que d’exemplarité pour la réception à l’hôtel Laïco où l’effervescence nuptiale a atteint son pic, 458  couverts ont été dressés.

 

Lévi Constantin Konfé

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