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Sept gendarmes et militaires tués à Fada : De l’urgence de bétonner le front Est

 

«Terrain miné à l’Est». Telle était notre manchette du lundi 13 août 2018, après la mort de cinq gendarmes et d’un militaire à la retraite dont le pick-up avait sauté sur une mine sur l’axe Ougarou-Boungou, à une centaine de kilomètres du chef-lieu de la région. On ne pensait pas si bien dire, car deux semaines après le drame d’Ougarou, sept autres éléments des forces de défense et de sécurité ont perdu la vie tandis que six autres étaient blessés dans ce Gulmu de tous les dangers.

 

 

Un mode opératoire identique au premier. Cette fois la cible était un renfort parti de Fada N’Gourma en direction de la brigade de Pama, à une centaine de kilomètres de là, attaquée dans la nuit du 27 au 28 août 2018. Là aussi le véhicule de tête du convoi a sauté sur un engin explosif improvisé placé, dit-on « dans un nid-de-poule pour qu’il ne soit pas visible » des éventuels convois militaires ou des simples usagers de cet axe routier fréquenté aussi par des véhicules particuliers et des transports en commun.

 

Dans quelques jours, leurs familles, leurs  frères d’armes ainsi que les responsables politiques et administratifs vont les inhumer, après les avoir décorés, probablement dans le carré militaire du cimetière municipal de Gounghin qui va finir par manquer de place au rythme hallucinant où vont ces tragédies. Pas plus tard que vendredi dernier, c’est le préposé des Douanes Jean de Dieu Bado, tombé dans la nuit du 21 au 22 août à son poste de Batié, et l’assistant de police Sandofini Aristide Bonzi, tombé avec sa patrouille dans une embuscade la nuit du 22 au 23 août 2018 sur l’axe Sollé-Titao, qui ont été accompagnés à leur dernière demeure.

 

Faut-il donc en arriver à banaliser ces actes terroristes qui, depuis trois bonnes années maintenant, ont fait des dizaines et des dizaines de victimes aussi bien civiles, militaires que paramilitaires ? Des morts qui s’amoncellent dans l’impuissance de l’Etat.

 

Certes, en raison de grands renforts en moyens humains, logistiques et financiers déployés principalement dans la province du Soum où la menace terroriste était prégnante, le Sahel est aujourd’hui relativement calme. Mais tout se passe comme si l’épicentre de la crise sécuritaire s’était déplacé vers l’Est, où les attaques se multiplient à un rythme infernal. Et le pire dans tout ça, c’est l’évolution du mode opératoire qui inclut désormais ces horribles et meurtriers engins explosifs improvisés. Et à l’allure où vont les choses, le Gulmu pourrait devenir, si l’on n’y prend garde, un vaste champ de mines. D’où l’urgence à bétonner ce front de l’Est pour éviter que la région, connue pour ses paysages verdoyants, ses campements de chasse et ses parcs nationaux devienne le terrain de chasse privilégié ou, pire, le sanctuaire de ces criminels abusivement appelés jihadistes.

 

Mais on ne le dira jamais assez, cette sale guerre que l’ennemi invisible nous impose ne sera pas gagnée sans une franche collaboration des populations qui, sont après tout, les premières bénéficiaires de la paix, de la sécurité et de la stabilité.

 

 

H. Marie Ouédraogo

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