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Candidature à la présidentielle sénégalaise : Jamais sans mon fils !

Pauvre Madicke Niang ! Il a dû faire machine arrière pour rentrer dans les rangs et tenter de retourner dans les bonnes grâces du pape du Sopi (changement en wolof).

 

En effet, le fidèle lieutenant d’Abdoulaye Wade ancien ministre de la Justice se serait rendu coupable d’un crime de lèse-majesté à l’encontre de la dynastie Wade, lui qui s’est permis d’envoyer une « lettre confidentielle » à l’ex-président dans laquelle il tente de faire passer l’idée d’un plan B face à la candidature problématique de Karim Wade à la présidentielle de février prochain. Il n’en fallait pas plus pour que Gorgui sorte de ses gonds et se fende d’une missive incendiaire dans laquelle il évoque la trahison de son homme de confiance. Pour lui, « Compte tenu des relations que nous avions entre nous, j’étais en droit de penser qu’il n’aurait jamais choisi la forme du coup de poignard dans le dos ». Stupeur au sein du parti et incompréhension pour l’ancien garde des Sceaux, qui s’est dit « profondément malheureux » de constater que malgré toutes les épreuves qu’il a traversées à ses côtés et les nombreuses marques d’affection pour la personne de son mentor, celui-ci ait pu autant se tromper sur son compte.

Au cœur de ces tensions, la figure du fils Karim Wade, désigné alors qu’il était encore pensionnaire de la prison de Rebeuss pour porter les couleurs du parti à la présidentielle de 2019. Condamné en mars 2015 par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) à 6 ans de prison et 200 millions d’euros d’amende, il avait, on se rappelle, été gracié en juin 2016 par le premier magistrat sénégalais avant d’être expédié nuitamment au Qatar sur fond de tractations souterraines. Maintes fois annoncé, son retour est de plus en plus hypothétique, surtout après le rejet par les instances suprêmes de sa candidature et même de son inscription sur les listes électorales.

Exilé à des dizaines de milliers de kilomètres de Dakar, celui qui fut jadis ministre du ciel et de la terre de son président de père et qui se présente désormais comme le « candidat du peuple » n’a plus d’autre moyen d’expression que les messages sous toutes leurs formes. Dernier en date, celui de la Tabaski dans lequel il prédit une « crise politique qui augure des lendemains électoraux difficiles, susceptibles de mettre en danger la stabilité du pays ».En attendant, c’est la stabilité de son propre parti qui est en danger tandis que la césure entre les partisans du plan K et ceux du plan B se fait de plus en plus ressentir. Amour paternel, quand tu nous tiens !

 En tout cas, même si l’impertinent a dû ravaler pour l’instant son chiffon rouge, on aperçoit déjà les prémices d’une crise au sein du parti qui ne s’est toujours pas remis de sa défaite de 2012. Un parti qui, à l’approche de l’échéance, devra bien définir une stratégie. Se résoudre à trouver un plan B ; appeler à voter pour un candidat de l’opposition ou alors engager un bras de fer avec le pouvoir, soit pour imposer le candidat d’Abdoulaye Wade ou à défaut appeler au boycott. Mais une chose est sûre, c’est que le choix sera très difficile, voire extrêmement périlleux, pour les partisans du Sopi.

H. Marie Ouédraogo

Dernière modification lemercredi, 12 septembre 2018 22:29

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