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Opposition congolaise: De quoi accouchera le conclave de Bruxelles ?

Va-t-on vers une candidature unique de l’opposition à la prochaine présidentielle du 23 décembre 2018 en République démocratique du Congo ? C’est en tout cas le souhait de nombreux Congolais, parmi lesquels on espère bien, ses six leaders de l’opposition que sont  Jean-Pierre Bemba, Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe, Moïse Katumbi, Adolphe Muzito et Antipas Mbusa, qui se sont retrouvés hier mercredi à Bruxelles pour des conciliabules. Après plusieurs heures de concertation, ils ont en effet  émis les vœux suivants : «Les leaders de l’opposition ont convenu de s’accorder en vue de la désignation irréversible, dans les meilleurs délais, sur une vision partagée et un programme harmonisé, du candidat commun de l’opposition à une élection présidentielle crédible, dans le souci de maximiser les chances de la gagner et de répondre aux attentes de la population de vivre une véritable alternance».

Ils ont également exigé le retour des opposants politiques exilés, certainement un clin d’œil très amical à l’un d’entre eux, Moïse Katumbi, qui n’ose plus mettre les pieds en RDC avec cette menace d’être alpagué à sa descente d’avion. Cette fois-ci, la paix des braves semble signée et les cœurs à l’unisson, si on compare la mobilisation dans la capitale belge aux deux précédentes qui se sont tenues à Kinshasa. Lors de la première, Vital Kamerhe et Adolphe Muzito étaient aux abonnés absents. Lundi dernier, c’est Félix Tshisekedi qui a fait faux bond.  L’idée de la Belgique a été finalement la bonne et on peut oser cette antienne : la mobilisation a été au rendez-vous.  

Si l’escapade belge a pu faire bouger quelque peu les lignes, il n’en demeure pas moins que ce serait de l’angélisme que de conclure que l’union des cœurs est scellée. Jusque-là, l’on se demande si les opposants congolais pourront transcender leur ego et parvenir à un accord. Rien n’est moins sûr. Et pendant qu’on y est, quelle stratégie adopteront-ils ? Boycotter si leurs exigences ne sont pas prises en compte par le pouvoir en place ou aller vers une candidature unique ? Du reste, pour tout compliquer, la disqualification des uns, à l’image de Moïse Katumbi et de Jean Pierre Bemba, qui sont des poids lourds du landerneau politique dans la patrie de  Lumumba, fait les affaires des autres, il faut le dire.

A la sortie de la rencontre, ils n’ont pas voulu donner le nom de l’heureux élu, si candidat commun il y a. Pour des raisons de sécurité, entre autres, ont-ils avancé.  Et pourtant, il y a urgence : le 23 décembre est vite arrivé. Ils ont intérêt à avoir une vue commune au plus tôt pour pouvoir appliquer leur stratégie. Sans compter que le pouvoir ne dort pas. Il travaillera certainement à les diviser pour encore mieux régner et pour longtemps, d’autant plus que l’expérience a démontré que face aux échéances électorales, les candidats de l’opposition dorment souvent dans le même lit sans avoir les mêmes rêves.

 

Issa K. Barry

Dernière modification lejeudi, 13 septembre 2018 22:22

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