Inhumation de Kofi Annan : Des hommages à l’aune de son aura
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Au terme d’hommages funèbres de trois jours, Kofi Annan a été inhumé dans l’intimité familiale hier après-midi au cimetière militaire d’Accra. Le caractère privé et la sobriété de cette cérémonie d’inhumation ont tranché avec les hommages de sommités mondiales rendus à l’ancien Secrétaire général de l’ONU durant les funérailles nationales organisées en sa mémoire au Ghana. Pas moins de 10 chefs d’Etat et d’autres grandes personnalités comme la reine Beatrix des Pays-Bas où la veuve de Nelson Mandela, Grace Machel, ont fait le voyage à Accra pour s’incliner sur la dépouille mortelle de l’illustre disparu.
Avant eux, des Ghanéens anonymes par milliers, des diplomates, des ministres…ont fait le déplacement au Centre de conférences d’Accra où le corps de celui que d’aucuns considèrent comme le plus grand des Secrétaires généraux des Nations unies a été exposé trois jours durant.
Grand diplomate, grand Africain, grand homme sont les qualificatifs panégyriques couramment entendus de partout pour caractériser l’infatigable apôtre de la paix que fut Kofi Annan. En effet, celui qui aura passé 40 ans, soit la moitié de sa vie, dans la maison de verre de Manhattan, le siège de l’ONU, dont il fut le 7e Secrétaire général entre 1996 et 2006 passe pour avoir été un homme d’une grande aura, un illustre parmi les plus illustres comme Nelson Mandela, Martin Luther King, Desmond Tutu ou Kwame Nkrumah. Comme ces icônes de la promotion des droits humains, notamment de l’égalité des peuples, Kofi Annan aura passé l’essentiel de son parcours terrestre à travailler pour la paix dans le monde.
A ce propos, on rappellera à bon escient que lors de la deuxième guerre civile en République démocratique du Congo (RDC) en début 2000, il a été au charbon pour circonscrire et éteindre l’incendie ; le règlement du différend frontalier entre le Cameroun et le Nigeria au sujet de la presqu’île de Bakassi, c’est encore lui ; la résolution de la crise postélection au Kenya en 2007- 2008, entre Mwaï Kibaki et Raila Odinga, sur fond de rivalités ethniques, c’est encore et toujours l’œuvre de l’honorable Kofi Annan. Ce travail de Colombe, portant le rameau de la paix partout dans le monde, sera couronné en 2001 par le prestigieux prix Nobel de la paix, reçu conjointement avec l’Organisation des Nations unies.
Ce diplomate hors pair a donc été enterré avec tous les honneurs dignes d’un grand Africain, que dis-je, d’un grand citoyen du monde. Comme hommage rendu au grand homme, le Ghana, son pays natal, s’est illustré en lui organisant des funérailles nationales grandioses. Celui qui n’aura pas voulu être président du Ghana y a reçu des éloges dignes d’un chef d’Etat.
En effet, après sa retraite de fonctionnaire international, beaucoup espéraient, y compris ses compatriotes, qu’il se porterait candidat à la magistrature suprême du Ghana. Il n’en fut rien. Pourtant avec l’expérience qui était la sienne, son carnet d’adresses, ses moyens financiers, il pouvait se faire élire très facilement. Il faut croire que la politique politicienne n’était pas sa tasse de thé. Il se sentait plus utile dans la résolution des crises sociopolitiques dans le monde et la promotion de la bonne gouvernance, de la démocratie aux côtés d’autres personnalités de grande aura comme Jimmy Carter, Aung San Suu Kyi, John Jerry Rawlings et autres. Sur ce registre, il manquera à l’Afrique et au monde.
Qu’il repose en paix, dans la félicité des âmes bénies par leurs œuvres de bienfaisance !
Zéphirin Kpoda
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