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Campagne présidentielle au Cameroun : Paul Biya descend enfin dans l’arène

Evènement dans l’évènement de la campagne présidentielle au Cameroun : Paul Biya est enfin descendu dans l’arène. C’était samedi dernier à Maroua, dans l’extrême nord du pays, où il a présidé un important meeting.

 

Critiqué pour son absence dans cette campagne où se joue pourtant sa réélection, le président sortant, à une semaine du scrutin, s’est déplacé en personne dans une région du pays qui a beaucoup souffert des attaques de Boko Haram et où l’électorat est réputé fidèle à son parti, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC).

 

Pourquoi cette offensive électoraliste tardive ? Pour trois raisons principales, selon les observateurs :

-         Primo, Biya veut rassurer sur son état de santé et réaffirmer aux yeux de l’opinion nationale et internationale sa capacité à continuer de tenir le gouvernail du Cameroun, à plus de 85 ans. Ce meeting de Maroua a été programmé pour donner la preuve que Paul Biya n’est pas grabataire et que son absence physique de la campagne n’est pas liée à un problème de santé ;

 

-         Secundo, pour ce 7e mandat, que d’aucuns qualifient de mandat de trop, Paul Biya voudrait gagner la présidentielle avec la manière, c'est-à-dire avec un score honorable. En effet, si sa réélection à ce scrutin à un tour est plus que probable, un score étriqué pour le président-candidat, en dessous des 50%, avec en outre un faible taux de participation, serait un mauvais signe pour les tenants du pouvoir à Yaoundé : celui de la désaffection des populations camerounaises vis-à-vis du RDPC ;

 

-         Tertio, Paul Biya, en s’investissant personnellement dans la campagne, indique qu’il est encore le seul capitaine à bord du navire RDPC et que l’heure n’est pas aux chicaneries entre seconds couteaux et partis alliés, comme l’a laissé entrevoir le début de cette campagne présidentielle.

 

Quoi qu’il en soit, au meeting de Maroua le stade était comble et Paul Biya pouvait tenir un discours de circonstance, promettant que « les anciens barrages hydroélectriques seront remis à niveau. D’autres entreront en service. Les installations solaires viendront les compléter. Vous disposerez ici de l’énergie indispensable à l’électrification des zones rurales et au fonctionnement de vos industries ».

Comme toutes les promesses électorales, celles de Maroua n’engagent que ceux qui y croient. De fait, que peut encore faire Paul Biya pour le Cameroun après 36 ans à la tête de l’Etat, où il a plus régné que gouverné, et cela dans une mal gouvernance qui a fini par détricoter l’unité nationale ?

Et s’il y a une chose pour laquelle on peut applaudir le premier discours de campagne du roi fainéant de Yaoundé, c’est  la  claire conscience qu’il a de cette unité à vau-l’eau de son pays : « Il nous reste évidemment à restaurer la paix dans nos régions du nord-ouest et du sud-ouest, meurtries par les exactions des sécessionnistes, en apportant à nos compatriotes de ces deux régions toutes les satisfactions qu’elles sont en droit d’attendre…», a-t-il déclaré devant des milliers de partisans.

On suivra Paul Biya pour voir s’il patronnera d’autres meetings avant la fin de la campagne, histoire de se convaincre que l’homme a encore les forces physiques nécessaires pour   succéder à lui-même.

 

La Rédaction

Dernière modification lemardi, 02 octobre 2018 09:43

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