Demande d’extradition de François Compaoré :L’épilogue ?
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« Aujourd’hui, c’est aujourd’hui ! » C’était le titre de notre éditorial du mercredi 13 juin 2018, date à laquelle la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris devait rendre son délibéré sur la demande d’extradition de François Compaoré formulée par l’Etat burkinabè depuis le 5 mai 2017 pour son implication présumée dans l’assassinat de Norbert Zongo et de ses trois compagnons le 13 décembre 1998.
Il faut croire que nous étions allé vite en besogne car de décision judiciaire ce jour-là, il n’y en eut point.
En effet, à cette audience, trois attitudes s’offraient à la justice française :
- Ordonner l’extradition de François Compaoré ;
- Rejeter la requête de l’Etat burkinabè ;
- Faire patienter les différentes parties.
C’est finalement la dernière hypothèse qui s’est confirmée le mercredi 13 juin dernier. Puisqu’elle a exigé de la partie demanderesse que lui soient fournis les éléments suivants :
- Des précisions sur la nouvelle convention judiciaire entre les justices burkinabè et française ;
- Des précisions sur les aménagements de peine pour les condamnés à perpétuité (la peine de mort étant abolie depuis le 31 mai 2018), qui est donc la peine que risque François Compaoré ;
- Des précisions sur les éléments nouveaux apparus dans l'affaire, ayant permis la réouverture du dossier Norbert Zongo après l'insurrection, justifiant l'émission d'un mandat d'arrêt international contre François Compaoré ;
- Des éléments matériels précis permettant d'établir la culpabilité de François Compaoré, la Chambre de l'Instruction considérant ne pas disposer d'éléments suffisants concernant l'implication de François Compaoré dans cette affaire.
L’Etat burkinabè avait donc quatre bons mois pour accéder à la requête des juges français.
Aujourd’hui devrait donc être enfin aujourd’hui.
En tout cas, sauf nouveau surprenant report, la machine judiciaire étant réputée pour son rythme qui n’est pas celui des justiciables, le « petit président », comme on désignait naguère le frère cadet de Blaise Compaoré, devrait être situé sur son sort.
Vingt-quatre heures avant, à moins d’être dans les secrets de Thémis, déesse de la justice dans la mythologie grecque, il était difficile de savoir vers quel côté pencherait la balance.
Mais depuis le dernier ajournement, chacune des parties voyait midi à sa porte.
Le célèbre « wanted » et ses avocats, au premier plan desquels Me Olivier Sur, y lisaient la preuve de la vacuité du dossier, craignant même que l’Etat burkinabè fasse entre-temps usage de faux pour faire prospérer sa requête.
Mais pour Anta Guissé et ses confrères, si la demande d’extradition était si mal fondée que le prétend la défense, la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris aurait, sans autre forme de procès, rejeté la prétention de l’Etat burkinabè. Point barre !
Sauf tremblement de terre à la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris, on devrait, aujourd’hui 3 octobre 2018, connaître l’épilogue d’un si passionnant dossier.
Arrêté le 29 octobre 2017 à l’aéroport Charles-de-Gaulle de Paris, le frère cadet de l’ancien président Blaise Compaoré a comparu pour la première fois le… 13 décembre 2017 en audience préliminaire.
Débattue dans le fond le 28 mars dernier, l’affaire, qui devait être vidée le 13 juin, est finalement renvoyée à la date d’aujourd’hui.
Le compte à rebours judiciaire est déclenché.
Alain Saint Robespierre
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bonhomme....
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