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Plateforme d’enrôlement : « Nous la rejetons, quels que soient les résultats de l’expérimentation » (Moussa Zerbo de l’UPC)

Le 9 octobre, le président de la Commission nationale électorale indépendante (CENI) rendait visite aux responsables de l’Union pour le progrès et le changement (UPC). Après cette visite, certaines personnes auraient compris que le parti du Lion approuvait la plateforme d’enrôlement proposé par la CENI et le Code électoral. Il n’en est rien, et c’est justement pour apporter un démenti à ce sujet que les responsables de la deuxième force politique du pays ont animé, le 11 octobre 2018, une conférence de presse au siège du parti. Une rencontre au cours de laquelle Moussa Zerbo a martelé que la plateforme d’enrôlement sera rejetée, peu importent les résultats de son expérimentation.

 

Décidément, ce n’est pas pour demain la fin du désaccord qui oppose la CENI à l’UPC. Ceux qui ont très vite cru que la récente visite de Newton Hamed Barry aux responsables du parti avait permis de trouver un terrain d’entente se sont trompés lourdement. La rencontre du 9 octobre n’a pas permis de dissiper le brouillard : «Nous avons reçu le président de la CENI à sa demande. L’objet de la rencontre, c’était essentiellement le fait que nous avions dit qu’il était un danger pour la démocratie. Il a estimé avoir été personnellement pris à parti.  Nous avons expliqué qu’il faut qu’on dissocie l’individu de l’institution. Nous n’avons pas de problème particulier avec Newton Barry en tant qu’individu. C’est parce qu’il est président de la CENI que nous lui faisons des observations. Et il a compris», a longuement expliqué le deuxième vice-président de l’UPC, Adama Sosso, ajoutant que c’est simplement sur ce sujet qu’ils se sont expliqués et que l’équivoque a été levée.

Mais d’après Moussa Zerbo, après les échanges, le président de la CENI a demandé s’il restait toujours un danger pour la démocratie, et il lui a été clairement dit que compte tenu des points de discordance «il reste un danger pour la démocratie jusqu’au lendemain des élections» ; une déclaration qui montre à suffisance l’existence de points de discordance.

En effet, des points de divergence existent, et le parti du Lion reste figé sur sa position : rejet catégorique de la plateforme d’enrôlement et non au code électoral. Adama Sosso argue que «l’enrôlement par SMS et par appels téléphoniques ouvre la voie à une fraude électronique massive. La plateforme, testée ou pas, ne nous inspire pas du tout confiance. Nous la rejetons fermement». Quant au code électoral, il réaffirme aussi que le parti le rejette, notamment en ses dispositions traitant du fichier électoral et en ses dispositions excluant la majeure partie des Burkinabè de l’extérieur.  

De l’avis de Moussa Zerbo, un autre animateur de la conférence, l’UPC n’est pas dupe pour ne pas comprendre que lors des élections, généralement les fraudes se passent de façon électronique. Et c’est ce danger, poursuit-il, que les responsables ont senti. «Nous lui avons dit que nous n’avons pas confiance à la plateforme qu’il propose (...) Mais le président de la CENI nous a dit que c’est un projet qui serait expérimenté et que quand la plateforme serait finalisée, deux semaines d’expérimentation  vont suivre, et une évaluation sera aussi faite. Et si les résultats ne sont pas concluants, la plateforme sera mise de côté pour revenir au mode traditionnel», a déclaré l’honorable député, tout en soulignant que le président de la CENI est libre de faire son expérimentation   puisque «quels que soit les résultats de l’expérimentation, nous disons tout simplement que la méthode utilisée n’est pas bonne et que nous n’allons pas nous y reconnaître ».

Hadepté Da

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