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Accusation de Damiss : Droit de réponse de Me Kam

Mercredi dernier, l’accusé Adama Ouédraogo, dit Damiss, a affirmé devant le tribunal militaire que Me Guy Hervé Kam aurait reçu 100 millions de francs CFA de Yacouba Isaac Zida pour l’aider à asseoir son pouvoir. Des allégations reprises par nombre de médias de la place.

Mais pour des raisons qui lui sont propres et qu’il explique, c’est seulement à L’Observateur Paalga que le mis en cause a choisi d’envoyer le droit de réponse ci-après.

 

 

Monsieur le Directeur de publication,

 

Dans son édition n° 9710 du jeudi 11 octobre 2018, votre journal publie en page 2 un article intitulé : « Procès du putsch manqué : « Si on me pousse à bout, je vais parler et certains seront obligés de quitter le pays. » A la page 4 de ladite publication, vous publiez une photo de moi et celle de Yacouba Isaac Zida, ex-Premier ministre du gouvernement de la Transition, au-dessous desquelles vous écrivez : « L’inculpé a déclaré que Me Guy Hervé Kam aurait reçu 100 millions de F CFA en vue d’aider le lieutenant-colonel Yacouba Zida à asseoir son pouvoir. » A la même page, vous publiez un encadré intitulé : « Me Kam a reçu 100 millions de francs CFA ». Même utilisant le conditionnel, le contenu de ces articles est sans équivoque.

Bien que l’information soit fausse et constitue une diffamation à mon égard, j’aurais préféré ne pas réagir en raison de la considération et du respect que j’ai pour votre journal, tant pour l’ensemble de son œuvre dans notre pays qu’en raison du profond respect que j’ai pour son fondateur et Directeur de publication, le doyen Edouard Ouédraogo. Mais la récurrence de la diffusion, par votre journal, d’allégations diffamatoires à mon égard m’oblige au présent droit de réponse.

Il vous souviendra, en effet, que dans votre publication du 17 juillet 2015, sous la rubrique « une lettre pour Laye », vous avez publié l’allégation selon laquelle les honoraires perçus par mon cabinet d’avocats dans l’affaire ayant opposé le CDP à l’Etat du Burkina devant la Cour de justice de la CEDEAO, dans l’affaire du Code électoral, s’élevaient à 500 millions. Cette allégation mensongère et grotesque, tant le montant avancé n’a aucune commune mesure avec ce que le cabinet a réellement perçu, a été le début d’une cabale contre ma personne. Contre L’Observateur Paalga je n’ai rien entrepris, j’ai encaissé, les dents serrées, pour les raisons ci-dessus évoquées.

J’ai encore un souvenir très douloureux des accusations graves et sans fondements dont j’ai été l’objet dans votre livraison du 13 avril 2017, encore sous la rubrique « Une Lettre pour Laye ». Dans cette livraison, Tipoko l’Intrigante posait la question de savoir « pourquoi les fonds revenant à Guiro ne lui ont pas été remis après le jugement de 2015 ». Elle poursuivait en expliquant que, selon des spécialistes du droit « …déduction faite des 900 millions, objet de la condamnation, le reste des sommes devait être restitué à Guiro après l’audience de 2015… Il nous revient en tout cas que l’avocat ayant demandé la mesure de réintroduction de l’argent n’est autre que maître Guy Hervé Kam, par ailleurs porte-parole du Balai citoyen… En tout cas cette attitude paraît inédite dans le milieu de la Justice, selon plusieurs de ses acteurs ». L’insinuation est ici aussi sans équivoque. Pour cette raison, je m’en suis ouvert au fondateur du Journal, car la succession de publications aussi grotesques que mensongères me paraissait relever plus du harcèlement que de l’information. Je n’en fis pas plus.

Certes, comme L’Observateur Paalga, beaucoup d’organes de presse ont diffusé, sans la moindre précaution, et peut-être de bonne foi, les fausses informations lancées par M. Ouédraogo Adama Damiss, lors de son interrogatoire devant le Tribunal militaire le 10 octobre 2018. J’aurais pu, ou peut-être dû, adresser le présent droit de réponse à tous les organes de presse qui ont publié cette allégation. Mais si j’ai choisi seulement votre journal, c’est non seulement en raison de son statut de doyen de la presse libre du Burkina et même de la sous-région, mais aussi parce que Ouédraogo Adama Damiss, était le chef du desk politique de votre rédaction pendant l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014, évènement historique sur lequel il s’appuie pour me diffamer, et pendant le putsch de septembre 2015 pour lequel il est poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre et coups et blessures volontaires.

Monsieur le Directeur de publication, si votre journal avait pris la peine de vérifier l’information, vous vous seriez très vite rendu compte que monsieur Ouédraogo Adama Damiss, ne détient aucune preuve de ce que « Me Kam a reçu 100 millions de francs CFA. » La raison en est bien simple, je n’ai reçu aucun centime dans le cadre des événements des 30 et 31 octobre 2014 et nul ne peut prouver un fait qui n’a jamais existé. M. Ouédraogo Adama le sait. C’est sans doute pourquoi il a préféré se cacher derrière son statut d’accusé, qui lui confère le droit de mentir à l’audience sans prendre aucun risque, notamment de poursuite judiciaire pour diffamation. Après tout, en tant que journaliste, il pouvait bien imaginer que la presse se chargerait de propager son ignoble mensonge au-delà de la salle d’audience. Votre journal est malheureusement tombé dans le piège, comme de nombreux autres médias de la place.

Si M. Ouédraogo Adama dit Damiss, soutient le contraire, qu’il publie ses preuves, non pas pour moi, mais pour son « honneur ». Car ne pas le faire serait la preuve la plus évidente qu’il a menti, juste pour ternir l’honneur d’un citoyen.

Monsieur le Directeur de publication, attenter à l’honneur d’un homme est aussi grave que le tuer. L’honneur est comme la vie, il ne s’achète pas. Le mien a été profondément touché par l’écho que la presse a donné aux allégations mensongères de M. Ouédraogo Adama dit Damiss.

Je ne me fais aucune illusion. En raison de mon engagement et du contexte actuel, de telles attaques pleuvront. Mais rien ne pourra me dévier ni de mon engagement ni des valeurs pour lesquelles je suis engagé. Ceux qui espèrent, par ces moyens déloyaux, obtenir ma déstabilisation feraient mieux d’assumer leurs actes. Dans la vie chacun doit assumer ses actes.  

Monsieur le Directeur de publication, la publication de ce droit de réponse ne sera sans doute pas une juste réparation ; au moins, elle sera justice de la part de votre journal.

Dans cette attente, je vous prie d’agréer mes salutations respectueuses.

 

Kam Guy Hervé Rommel

Porte-parole du Balai citoyen

70 24 90 74

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