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Echangeur du Nord : Ça roule depuis hier

 

L’échangeur du Nord a été ouvert à la circulation hier 15 novembre 2018 à Ouagadougou. C’était à l’occasion d’une cérémonie ayant drainé un monde des grands jours. Au-delà des présidents d’institutions, des députés, des maires, des autorités coutumières et du chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, les habitants de cette partie de la ville ont voulu être les témoins privilégiés de l’acte symbolique ouvrant les voies de la 4e merveille de Ouagadougou. C’est une infrastructure dont la finalité est de décongestionner les axes routiers, d’accroître la sécurité routière et de désenclaver la zone concernée.

 

 

Finis les embouteillages auxquels étaient confrontés les populations de Tampouy, de Kilwin, de Bassinko et plus généralement tous ceux qui empruntaient les voies dans cette partie de Ouagadougou. Plus de longues files d’attente pour rejoindre le centre-ville ou rentrer chez soi. Le calvaire est terminé. C’est du reste le sens qu’on peut donner à l’inauguration de l’échangeur du Nord, dont les travaux de construction ont été lancés en décembre 2015. Trois ans après, l’infrastructure fait la fierté des hommes, femmes, jeunes et vieux, voire des enfants, qui ont dû se conformer aux multiples déviations et détours afin de permettre à l’entreprise SOGEA SATOM d’accoucher du plus grand échangeur de la capitale. C’est tout naturellement qu’ils n’ont pas marchandé leur participation au ‘’baptême’’ de la 4e merveille de Ouagadougou (après les échangeurs de Ouaga 2000, de l’Est et de l’Ouest). A défaut de se trouver une place au rond-point de Tampouy, certains n’ont pas manqué de se mettre sur des bâtiments en construction dans les parages, dans le seul but d’avoir une vue sur l’aire de spectacle. Une piste animée par des marionnettes et des artistes tels Sana Bob ou Alif Naaba, le prince aux pieds nus.

 

Après l’arrivée du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, place aux choses sérieuses. Il est revenu au représentant des autorités coutumières, le Naaba Kiba, chef de Tampouy, de dire un mot au nom des bonnets rouges, fortement mobilisés. Il s’est dit tout simplement fasciné par la beauté de l’ouvrage au point d’affirmer qu’il n’en avait jamais vu de pareil malgré ses tournées en Afrique et en Europe. «Je connais sept ou huit pays d’Afrique. Il y a certes beaucoup de merveilles là-bas, mais je n’ai jamais vu un joyau pareil. De plus, grâce à des amis, j’ai fait cinq ou six pays d’Europe, j’ai vu des trains se déplaçant dans des trous (ndlr : tunnels). Ils peuvent parcourir 25 km mais quelque chose du genre, je n’en ai pas vu», a indiqué le chef de Tampouy sous les ovations de l’assistance.

 

Lui a succédé au pupitre le maire de la capitale, Armand Roland Pierre Béouindé. Le bourgmestre, après avoir souhaité la bienvenue à ses hôtes, a présenté les sincères excuses de la municipalité à toute la population, conscient que ce joyau n’a pas été enfanté sans difficultés. L’édile faisait allusion aux désagréments occasionnés par les travaux de construction et croit que «la beauté et l’utilité de l’infrastructure dissiperont les perturbations que nous avons connues». Son vœu est que l’ouvrage puisse contribuer davantage au rayonnement économique et social de la commune à statut particulier qu’est Ouagadougou. Il invite tous les usagers à considérer cet échangeur, tout comme les trois autres, comme un outil fragile et à en prendre grand soin. Il a annoncé d’ores et déjà que les dispositions nécessaires ont été prises afin de sécuriser les réserves foncières dégagées par cet ouvrage sans précédent. «J’engage les maires d’arrondissements concernés à veiller à ce que ces espaces dédiés à des équipements communautaires soient véritablement sauvegardés. J’engage la police municipale, nationale, pour une tolérance 0 à l’occupation anarchique des abords de l’échangeur», a martelé le premier magistrat de la ville.

 

 

 

La 13e inauguration du président Kaboré

 

Après un intermède musical, le directeur régional Afrique de l’Ouest de SOGEA SATOM, Manuel Carpraux, a remercié les différents acteurs, grâce à qui les travaux ont été bien menés (les concessionnaires, la police, les chefs traditionnels, les riverains, la BOA, les partenaires sous-traitants, la mission de contrôle, entre autres). «Nous sommes fiers d’avoir accompli ce travail ensemble, ce furent trois ans de travail, 1200 personnes en moyenne sur le chantier, aucun accident grave après six millions d’heures de travail. Nous sommes encore fiers d’avoir utilisé les standards internationaux en termes de technique, de méthodologie, de qualité environnementale et d’avoir respecté nos engagements. Le chantier s’est réalisé dans le coût prévu (70 milliards de francs CFA) », a indiqué le directeur régional de l’entreprise. Il a bon espoir que la réalisation de cet «ouvrage d’exception» en appellera d’autres et se dit prêt à relever de nouveaux défis aux côtés de l’Etat burkinabè.

 

Et les défis, ce n’est pas ce qui manque, à écouter le ministre des Infrastructures, Eric Bougouma, qui annonce que les projets de voiries urbaines à Ouagadougou vont se multiplier dans les jours à venir. «Au moins 13 km de nouvelles voiries vont démarrer très bientôt à Karpala, à Toudoubwego, à Rimkiéta, à Nagrin, entre autres », a-t-il déclaré. Profitant de la perche à lui tendue, le «Bulldozer du président» a fait une mise au point : la conception de ce projet, tout comme les autres échangeurs de la ville, remonte au temps où Roch Marc Christian Kaboré était ministre des Transports. « Je le dis car très peu de gens le savent. C’est à ce moment qu’il a été imaginé, pour la mobilité urbaine et la sécurité routière, de construire des échangeurs aux points stratégiques du pays. On entend par-ci par-là que ce projet est d’une autre époque. Oui mais le président Roch Kaboré a pris l’engagement de le construire et c’est devenu une réalité. Même si les travaux ont été lancés le 5 décembre 2015, c’est en mars 2016 qu’ils ont effectivement débuté», insiste-t-il en précisant qu’il s’agit de la 13e inauguration du chef de l’Etat depuis qu’il a accédé à la magistrature suprême.  

 

Passé le discours officiel d’inauguration, Roch Marc Christian Kaboré se place devant un ruban qu’il coupe : c’est l’acte symbolisant l’ouverture des voies de l’échangeur du Nord avant d’embarquer pour une visite express.

 

 

 

Aboubacar Dermé

 

 

 

Encadré :

 

Composantes de l’échangeur du Nord

 

 

 

·       Carrefour central à 4 nœuds ;

 

·       un carrefour à l’intersection avec la RN 22 en échangeur de type trompette ;

 

·       deux passages supérieurs sur la voie ferrée Ouaga-Kaya ;

 

·       l’interconnexion de 10 ponts ;

 

·       4 ouvrages hydrauliques ;

 

·       22 km de voirie urbaine revêtus en béton bitumineux ;

 

·       12,5 km de voies piétonnes en pavés ;

 

·       5 passerelles de 30 à 45 mètres ;

 

·       877 mètres linéaires de dalots ;

 

·       10,5 km de caniveaux ;

 

·       115 mètres de déversoir prolongé par 600 mètres de canal d’évacuation de 42 mètres de large ;

 

·       1260 mètres de digues de protection pour les barrages no 1 et 2     

 

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