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Présence militaire américaine en Afrique : Le tank, cheval de Troie pour des objectifs inavoués ?

On savait leur présence assez importante en Afrique, mais pas à ce point. Avec les révélations de The intercept, un magazine d’investigation américain, on mesure maintenant l’ampleur du maillage militaire américain du continent.

 

Le journal en ligne a en effet recensé en tout pas moins de 34 installations de l’US Army dont 5 sites au Niger et en Somalie, 4 au Kenya, 2 au Cameroun et au Mali, sans oublier les bases en Ouganda, au Botswana, au Tchad, en Tunisie, en Libye et à Djibouti. C’est donc un véritable quadrillage en règle du continent africain qu’opère le Pentagone dont les militaires, agents de renseignements et autres espions ont rarement été aussi nombreux qu’aujourd’hui.

Tête de pont de cette terrible armada en terres africaines, le camp Lemonnier de Djibouti qui abrite quelque 4000 GI's. Mais cette présence djiboutienne, la plus grande base au monde, ne serait rien par rapport à ce qui est en train d’être érigé à nos portes, notamment au Niger où les boys ont déposé massivement leurs paquetages.

Du Sahel à la Corne de l’Afrique en passant par le bourbier libyen, les soldats yankees  participent activement à la lutte contre le terrorisme, particulièrement dans la bande sahélo-saharienne, et contre les Shebabs à l’est du continent. Le plus souvent dans l’ombre.

Officiellement, Washington n’a jamais communiqué sur les effectifs réels des troupes, généralement désignées par le vocable « conseillers militaires », et dont l’objectif avoué serait notamment de renforcer les capacités des partenaires locaux. Louable intention s’il en est, mais on se demande bien si c’est juste par charité chrétienne que l’Oncle Sam s’investit tant dans les dunes nigéro-maliennes ou dans le bazar à ciel ouvert qu’est devenue la Libye depuis la chute mortelle de Kadhafi en 2011.

Cette question, on se la pose d’ailleurs au sujet des autres puissances, grandes ou moyennes, qui ont fait depuis quelques années du continent noir leur terrain d’entraînement favori, après le Moyen-Orient, qu’il s’agisse de la Chine, de la Russie ou bien sûr de nos ancêtres les Gaulois.

Il n’est pas interdit de penser en effet que les tanks pourraient être d’extraordinaires chevaux de Troie pour atteindre des objectifs beaucoup plus intéressés comme la sécurisation de l’approvisionnement en matières premières, pétrolières et minières principalement, dont regorge tant le sous-sol africain.

Mais quand bien même ce serait le dessein secret de ces nouveaux gendarmes, peut-on véritablement leur en vouloir quand les Africains, englués dans d’inextricables difficultés de tous ordres, sont incapables d’assurer eux-mêmes leur propre sécurité ?

Tout au plus, peut-on s’étonner que bien que le berceau de l’humanité soit autant plein de treillis militaires à grand renfort de drones Predator, Reaper, et de tous ces joujoux électroniques de la guerre moderne, on ne parvienne toujours pas à guérir de ce cancer qui ronge et tue nos  Etats à petit feu.   

 

Hugues Richard Sama

Dernière modification lemercredi, 05 décembre 2018 21:28

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