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Extradition François Compaoré: Les Burkinabè entre joie et scepticisme

Beaucoup de Burkinabè avaient les yeux rivés hier sur la Cour d’appel de Paris, où devait se jouer le sort de François Compaoré, principal suspect dans l’assassinat du journaliste Norbert Zongo. Arrêté à l'aéroport parisien Roissy-Charles-de-Gaulle en octobre 2017, François attendait que la justice française se prononce sur son extradition. Les juges de la Chambre de contrôle de la Cour d’appel de Paris ont finalement autorisé l’extradition du frère cadet de l’ancien président Blaise Compaoré. Malgré cette décision, qui tombe à quelques jours du 20e anniversaire de la disparition brutale du fondateur de L’Indépendant,  l’opinion burkinabè est partagée entre la joie de voir enfin le « petit président » répondre à la justice et le scepticisme sur son renvoi effectif au pays.

 

 

Mariam Zoungrana, commerçante

«Enfin justice à Norbert Zongo ! »

 

 «Vraiment, la France fait bien de nous ramener ce monsieur, car enfin l’on connaîtra la vérité sur les circonstances de l’assassinat de Norbert Zongo. Je suis contente qu’il vienne. Justice sera faite à Norbert Zongo»

 

Sayouba Compaoré, agent commercial

«François est au cœur de tous nos maux »

 

« Mon souhait est que François Compaoré vienne afin que les autorités sachent quelles démarches adopter pour la bonne marche du pays. Car il est à l’origine de tous les problèmes de ce pays. Pour dire vrai, rien de ce que le Burkina traverse comme difficultés ne surprend François. Il est au courant de tout et au cœur de tous nos maux. Si on l’a aujourd’hui, on aura la lumière sur tout. C’est chez lui ici, qu’il vienne pour  qu’on discute afin de construire ensemble le pays ».

 

Inoussa Bonkoungou, libraire

« La mère de Norbert s’en est allée dans la soif de justice »

 

 « S’il peut venir pour qu’on le juge, c’est mieux. Car, lorsque tout le monde reconnaît ta culpabilité, tu dois toi aussi reconnaître ton tort, demander pardon, et si on peut te pardonner, on le fait. Sinon, si tu fautes et tu t’excuses superficiellement, les familles des victimes ne peuvent pas être clémentes et accepter tes excuses. Par contre, si vous reconnaissez votre culpabilité et demandez pardon ouvertement, vous ne pouvez qu’être excusé. La mère de Norbert Zongo s’en est allée dans la soif de justice ».  

 

Mahamadi Sanfo

« Laissons tomber les anciennes querelles »

 

 « Que François vienne ou pas, je ne vois pas ce que cela peut changer. Moi je ne vois pas ce qu’il a fait pour que les gens veuillent qu’il vienne. Laissons tomber les anciennes querelles afin qu’il y ait la paix. Tout cela met le pays en retard. Y a combien de procès en cours qu’on n’a pas encore vidés ? Et vous voulez en ajouter. La mère de Norbert, de son vivant, s’en est remise à la justice de Dieu. Pourquoi vous voulez encore le juger ici bas ? Laissez Dieu donner son verdict ».

 

Mamadou Tietiembou, parker

« A défaut de la peine de mort, la prison à vie»

 

« C’est une bonne nouvelle. S’il est accusé, il faut qu’il vienne répondre de ses actes. François Compaoré doit être jugé pour ce dont il est accusé. A défaut de la peine de mort, qui a été abolie il y a peu, il mérite la condamnation à perpétuité pour la mort de Norbert Zongo, un grand journaliste qui est resté incorruptible. Il a accepté de mourir pour que justice soit faite dans l’affaire David Ouédraogo, et je me rappelle encore le jour où il a été assassiné. Je suivais la télé lorsque la journaliste Jeanne Coulibaly a annoncé la nouvelle avant de fondre en larmes.

A mon avis, Blaise Compaoré et Alassane Ouattara vont user de leur poids pour éviter son extradition. C’est difficile de dissocier les affaires judiciaires de la politique. Quoiqu’on dise, il y a toujours une main à côté. Mais en ce qui me concerne, j’ai confiance en toutes les justices du monde, du moins jusqu’à ce qu’elles montrent des failles. Donc on attend de voir la suite ».

 

Jacques Paré, agent à la SONATUR

« Je ne pense pas que François reviendra au Burkina »

 

« Vous m’apprenez la nouvelle. Je n’étais pas au courant de cela,  et j’en suis vraiment surpris. Sincèrement, j’en suis heureux. Tout ce qu’on souhaite, c’est qu’il vienne répondre de ses actes. C’est tout à fait normal même si je conçois difficilement son retour au pays. Vous-même connaissez la justice. On va nous tourner de gauche à droite et au final, on va retourner à la case départ ».

 

Oumarou Guigma, fonctionnaire de l’Etat

« Si la justice a pris cette décision, c’est qu’il va venir »

 

« On a eu l’information à travers les réseaux sociaux. C’est une affaire de justice et nous pensons que ce sont des acteurs indépendants qui font leur travail. Nous, on ne fait qu’apprécier et dans ce cas précis on prend acte. Mais si la Cour d’appel de Paris a donné un avis favorable, à quoi ça sert de se demander s’il viendra effectivement ou pas ? On va attendre de voir, d’autant plus qu’on a aussi appris que des recours ont été introduits. Si de nouveau on examine et on dit que l’avis favorable est devenu défavorable, on constatera aussi. Tout ce qu’on peut dire est que la justice fasse son travail de façon professionnelle, c’est tout. »

 

Siriki Zou, élève à l’Ecole normale supérieure de Koudougou

« On veut la vérité »

 

«  C’est une bonne décision, ça va nous permettre de connaître la vérité. Si la justice française donne son accord, cela suppose que François va revenir au pays pour se défendre. Nous, ce qu’on veut, c’est savoir la vérité, on veut qu’il apporte des éclaircissements sur tout ce qu’on a bien pu dire sur lui ».

 

Pierre Nikièma, fonctionnaire à la retraite

« C’est une surprise »

 

« C’est une surprise pour moi. J’avoue que je n’y croyais pas du tout. D’abord je ne croyais pas que François Compaoré, après son départ du Burkina, pouvait être un jour interpellé. Je ne croyais pas non plus que la justice française allait être favorable à son extradition. J’avais appris qu’il avait été arrêté, on avait confisqué ses passeports, il était assigné à résidence jusqu'à décision de la justice. S’ils ont décidé de l’extrader, je trouve que c’est une bonne chose. Il viendra répondre. S’il est innocent, il n’y a pas de problème. Selon moi, François Compaoré est le seul suspect dans cette affaire, son frère aîné n’y est pour rien».

 

Maurice Ouédraogo, commerçant au grand marché

« Notre justice est capable de rendre justice »

 

« Ça va nous faire plaisir qu’il soit là, mais il ne sera jamais là ! François Compaoré n’est pas le seul suspect, c’est un groupe, mais c’est possible qu’il en soit le cerveau. Ça va nous faire beaucoup plaisir qu’il réponde de ses actes devant la justice burkinabè. On aimerait l’entendre s’exprimer comme un grand garçon.  Le problème est interne, les événements se sont passés ici, et notre justice est capable de le juger, le dossier est prêt depuis longtemps. Nul n’est au-dessus de la loi. »

 

Kabré François, fonctionnaire

« La décision est politique »

 

« J’y crois maintenant que la décision est prise et que tout prend forme, car je n’y croyais pas avant. La justice nous dira si François Compaoré est coupable ou non ; on doit lui donner l’opportunité de se défendre dans cette affaire Norbert Zongo. Si l’assassinat de Norbert Zongo est imprescriptible ça veut dire que le temps n’est pas compté et la vérité doit se découvrir au bout du compte. Après les changements politiques, les gens ne se laissent plus faire, ils ont les yeux ouverts. La justice avait été accusée de tous les maux, c’est une occasion pour elle de redorer son blason. La décision de l’extrader est politique, mais tout est politique quoi qu’on dise, et quand la politique est bien faite, c’est une bonne chose ».

 

Abdoulaye Diallo, coordonnateur du Centre national de presse Norbert-Zongo

« Je sais que les obstacles ne vont pas manquer »

 

« C’est un sentiment de satisfaction qui nous anime. Cela fait 20 ans que nous menons ce combat. Nous avons du baume au cœur parce que nous sommes à une semaine du 20e anniversaire de la mort de Norbert Zongo. Nous sommes convaincus que François Compaoré a joué un rôle majeur dans l’assassinat de Norbert Zongo, et que l’entendre nous permettra d’avoir la vérité sur cette affaire. Il s’était réfugié derrière le régime de son grand frère, Blaise Compaoré. Il y a eu insurrection populaire, il a pris la fuite. Jusqu’à une date récente, un mandat d’arrêt a été lancé contre lui. Aujourd’hui, la justice française autorise son extradition. Je sais que les obstacles ne vont pas manquer, mais nous restons déterminés. Tôt ou tard, François viendra répondre. »

 

Lookman Sawadogo, journaliste

« Les politiques ont manipulé l’affaire Zongo à leur intérêt »

 

« La justice française a dit qu’elle est favorable à l’extradition de François Compaoré, mais il y a encore des obstacles, car il y a un pourvoi en cassation qui a été formulé par les avocats de la défense. A bien y regarder, nous en avons encore pour deux ans. François est aujourd’hui libre de ses mouvements.

Il faut dire que l’Etat burkinabè a mal géré le dossier en faisant du populisme. L’Etat n’a pas tenu compte des démarches qu’il faut. Le dossier Norbert Zongo a connu le moment le plus sombre de son déroulement. Les politiques ont voulu récupérer l’affaire, ils l’ont manipulée dans leur intérêt, et ça n’a pas marché. C’est ce qui est regrettable. Je pense que si on pose des actes de justice, je ne vois pas pourquoi il ne serait pas utile pour François Compaoré de venir répondre à la justice de son pays. C’est parce qu’il y a cette ambiance de politisation de la justice qu’aujourd’hui le dossier traîne. »

 

Siaka Coulibaly, analyste politique

« Rien ne dit que la Cour de cassation ne cassera pas la décision rendue »

 

« On ne peut pas commenter une décision de justice. Nous en prenons seulement acte. Dans le dossier, la justice française autorise des recours. Et très certainement, François Compaoré et sa défense vont faire usage de leur droit de recours.

Une fois cela fait, il s’agira pour la Cour de cassation de rendre sa décision. Cette Cour met du temps avant de rendre ses verdicts, donc on peut espérer avoir la décision finale dans deux ans. L’autre particularité est qu’avant la décision d’aujourd’hui, François Compaoré était assigné à ne pas quitter le territoire français. Maintenant, il peut le quitter en attendant la décision de la Cour de cassation. Ça peut être une victoire pour la justice burkinabè d’avoir cette décision. Mais la défaite n’est pas consommée du côté de François, rien ne dit que la Cour de cassation ne cassera pas la décision rendue au premier degré.» 

 

Issaka Lingani, directeur de publication de L’Opinion

« La décision ne me surprend pas pour deux raisons »

 

« La décision, en ce qui me concerne, me surprend, d’une part, et, d’autre part, ne me surprend pas pour deux raisons : la première raison est que, pour avoir suivi cette affaire du début jusqu’à maintenant, nous avons noté un fait apparemment anodin mais d’une importance capitale, relativement à la dernière séance du tribunal : le changement du procureur général. Le changement brusque, par rapport aux procédures passées, nous avait déjà inquiétés. Personnellement j’avais trouvé ça douteux que le langage du nouveau procureur soit totalement différent de  celui de la dame qui était là et qui, de mon point de vue, était très professionnelle. Et cette fois-ci, il y a eu un langage totalement nouveau, ce qui a même irrité en partie la défense de François Compaoré qui a dû réagir, amenant le procureur général à retirer une partie de sa propre plaidoirie.

Cela dit, dans le fond, on ne commente pas une décision de justice. Je pense que le droit a été dit entre griffes. N’empêche que, en tant qu’analyste de la situation politique nationale, je comprends parfaitement que la justice française aille dans ce sens-là, dans la mesure où le président français, qui était venu ici, avait promis urbi et orbi que la justice française allait rendre François Compaoré. Un président français qui fait une telle déclaration, vous pouvez être certain que ce n’est pas un leurre, c’est un grand érudit qui connaît très bien la séparation des pouvoirs. Et s’il en arrive à parler ainsi, c’est parce qu’il se fonde sur un certain nombre de choses. Vous savez aussi que la situation sécuritaire nationale et sous-régionale peut expliquer beaucoup de choses, il y a aussi sur le plan commercial des accords qui viennent d’être signés.

Mais je vous fais observer qu’il y a une autre affaire dans l’affaire, celle du faux en écriture du juge Zerbo. Je crois comprendre que cette procédure doit être engagée incessamment et que la décision finale du tribunal va prendre en compte cet aspect parce que le juge d’instruction burkinabè a falsifié les faits pour tromper la justice française, ce qui, de mon point de vue, et les avocats de François Compaoré l’ont montré, constitue un fait extrêmement grave qui est passible de la Cour d’assises. Cette affaire dans l’affaire risque de déterminer en grande partie l’issue finale de la procédure. »

 

Alpha Yago, chargé du mouvement associatif CDP

« C’est le prix à payer pour la survie du G5 Sahel »

 

« Cette décision est une injustice flagrante et politique. C’est le prix à payer pour la survie du G5 Sahel. Le président français, Emmanuel Macron, a tenu parole après sa visite à Ouagadougou au prix du viol de la séparation des pouvoirs ».

 

Germain Bitiou Nama, directeur de publication de l’Evènement

« L’un des défis, c’est la réussite d’un bon procès »

 

« L’attente était longue, mais au bout du compte elle n’a pas été vaine.  La Cour d’appel de Paris a donné un avis favorable à cette extradition. Je crois que c’est une décision qui comble les Burkinabè et moi personnellement. Il a fallu le changement politique pour que cela soit possible. Avec la décision de Paris, je peux faire deux observations : de toute évidence ce verdict montre que le dossier n’était pas du tout vide comme on nous l’avait dit au début. Il a fallu beaucoup de temps aux juges parisiens pour examiner le dossier dans tous ses aspects. Ils ont fini par donner enfin leur feu vert. L’autre défi, c’est la réussite d’un bon procès. Ce n’est pas une question de revanche, mais il s’agit de connaître la vérité sur ce qui s’est réellement passé ce 13 décembre 1998. François Compaoré doit savoir beaucoup de choses, et c’est justement ce qu’il sait de cette affaire qu’on attend. Les conditions actuelles sont assez favorables pour que l’on apprenne sur les conditions d’assassinat de notre confrère ». 

 

Propos recueillis par

Ebou Mireille Bayala,

Hugues Richard Sama

Akodia Ezékiel Ada

Zalissa Soré

W. Harold Alex Kaboré &

Dieudonné Ouédraogo

 

 

Encadré

« Les procédures d’extradition vont généralement de 6 mois à 5 ans »

(René Bagoro, ministre de la Justice)

 

Sollicité comme on peut bien l’imaginer par de nombreux médias à l’annonce du quitus des magistrats hexagonaux, le ministre de la Justice, qui s’apprêtait à prendre un vol pour Abidjan où il doit prendre part à une réunion avec ses homologues de la CEDEAO, a animé au pied levé hier à 15 heures une conférence de presse à l’aéroport international de Ouagadougou.

 

« Dans ce domaine, il n’y a pas lieu de se réjouir ou pas », a d’emblée affirmé René Bagoro avant de se féliciter dans ses développements d’ « une victoire d’étape ». L’avis favorable que vient de donner la Chambre de contrôle de la Cour d’appel de Paris à l’extradition du petit président est  la preuve selon  lui que « contrairement à ceux qui estimaient que le dossier était vide et politique, le dossier est bel et bien lourd et a été monté conformément aux règles de droit et avec tout le sérieux nécessaire ». Ce feu vert des magistrats du siège, a-t-il rappelé, entre en droite ligne dans les réquisitions du procureur général qui, lors de la dernière audience, s’était dit favorable à la remise de François Compaoré à la justice burkinabè. « Lorsqu’en matière de justice, les réquisitions du procureur sont conformes à une décision qui est prise, ça veut dire que sur toute la ligne des acteurs les arguments qui ont été évoqués sont fondés et qu’il  n’y a  pas pour le moment de voix discordante sur le bien-fondé du dossier. De ce point de vue, je voudrais féliciter les acteurs de la justice burkinabè pour le travail  abattu », a-t-il déclaré.

Comment le ministre appréhende-t-il la suite de l’affaire puisque les avocats de François Compaoré se sont déjà pourvus en cassation ? Il se félicite déjà que les rôles se soient désormais inversés : « Quand nous avons émis le mandat d’arrêt, c’était François Compaoré qui était dans la position défensive. Aujourd’hui le Burkina a obtenu gain de cause dans la première étape. Il se retrouve maintenant dans la situation de celui qui doit se battre et nous, nous sommes dans la situation de celui qui doit se défendre… Il lui appartient de développer les arguments qu’il estime nécessaires pour contrecarrer l’arrêt et nous, nous allons attendre pour réagir. Mais nous sommes confiants parce que notre dossier est suffisamment solide ».

Le premier responsable de la Justice confie qu’il aurait aimé voir le précieux colis atterrir à Ouagadougou par le premier vol direct, afin que le dossier Norbert Zongo « puisse connaître une évolution », mais  ce sont les juridictions françaises et les parties prenantes qui donnent le rythme. Dans un scénario favorable au Burkina, où la Cour de cassation viendrait à confirmer l’arrêt des juges, René Bagoro a indiqué qu’il appartiendrait désormais au gouvernement français de prendre un décret pour ordonner l’extradition de l’ancien conseiller économique à la Présidence du Faso. Ce décret, a expliqué le ministre, peut être aussi attaqué devant le Conseil d’Etat français. En matière d’extradition, a-t-il annoncé, « les procédures vont généralement de 6 mois à 5 ans ». Si bien que le gouvernement burkinabè ignore quand le petit président sera mis à la disposition de la justice de son pays.

Le ministre a également réagi à une affaire annexe, celle concernant la plainte contre le juge d’instruction burkinabè Emile Zerbo qui, selon les conseils de François Compaoré, se serait rendu coupable de « faux et usage de faux en écriture publique ». Jusqu’à présent, a-t-il assuré, le Burkina n’a pas reçu cette plainte. Et si tel devait être le cas, le juge mis en cause serait défendu par l’Etat burkinabè. « Nous l’avons dit en son temps, nous sommes sereins. Si cette plainte était déposée, nous allions l’analyser. Mais vous comprenez que si quelqu’un vous reproche d’avoir fait du faux et que sur la base des documents que vous avez envoyés on rend une décision favorable, je crois que l’intéressé réfléchira certainement avant d’ester en justice, car je ne suis pas sûr que la plainte puisse aboutir », a-t-il soutenu.

 

Hugues Richard Sama

Dernière modification levendredi, 07 décembre 2018 08:42

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