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Une lettre pour Laye: Quand Blaise évite certains de ses camarades

 

Cher Wambi,

 

Certes on savait que le procès du putsch manqué de septembre 2015 allait être long, mais personne n’avait prévu que ça allait tant durer.

 

Débuté le 27 février 2018, le dossier a connu des soubresauts marqués par des reports de l’audience et des déports d’un bon nombre d’avocats de la défense avant de prendre définitivement son envol le 29 juin avec le sergent-chef Lahoko Mohamed Zerbo comme premier accusé à comparaître à la barre. Après six semaines de procès, Seidou Ouédraogo, le président de la chambre de première instance du tribunal militaire, ordonnait une suspension de l’audience pendant la période allant du 28 juillet au 16 août afin que les uns et les autres puissent souffler un peu. Après la reprise de la mi-août, plus de quatre mois se sont écoulés et le procès s’est poursuivi sans discontinuer. Une vraie galère, d’autant plus qu’on sait que la salle des Banquets de Ouaga 2000 n’est pas commode pour cet exercice. Nombreux sont les protagonistes du procès qui craignent de réveiller leur sciatique à force de rester assis de longues heures durant.

C’est pourquoi beaucoup ont accueilli avec un ouf de soulagement la décision du président Seidou Ouédraogo de suspendre une nouvelle fois le procès du 22 décembre 2018 au 6 janvier 2019. A la reprise, le jugement  devrait se poursuivre avec l’interrogatoire du général Djibrill Bassolet. Comme tu le sais déjà, le premier et unique général de gendarmerie est visé par quatre chefs d’accusation : trahison, complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires.

Cher Wambi, alors que l’audience sera suspendue à compter de ce soir, il me revient que les avocats commis d’office devraient rapidement avoir le sourire dans les heures qui suivent, parce qu’ils auront de quoi faire les fêtes de fin d’année que sont la Nativité et la Saint-Sylvestre : en effet, après plusieurs mois sans avoir vu le moindre kopeck de leurs honoraires tomber dans leurs escarcelles, ils vont enfin pouvoir passer à la caisse. Tu te souviens, cher cousin, que des pourparlers étaient en cours entre la justice militaire et le Barreau pour le règlement de ces honoraires. Depuis le versement, avant les vacances judiciaires, du premier acompte global de 25 millions de nos francs, les commis d’office n’avaient plus rien perçu. Selon des informations en ma possession, c’est une nouvelle cagnotte de 75 millions qui a été provisionnée. Certes, elle ne couvre pas l’ensemble des honoraires, mais elle est bonne à prendre. Les chèques sont en train d’être préparés par la CARPA pour le paiement des commis d’office à compter de ce jour. L’attente a été longue, l’âne s’est fait désirer mais il a fini par péter, comme on le disait dans le temps sur le campus lorsque les étudiants touchaient la bourse.

 

« Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge ». Cette sagesse voltairienne est particulièrement pertinente dans l’impitoyable monde politique. Blaise Compaoré  a-t-il fini par la faire sienne ? En tout cas, cher Wambi, si l’ancien président du Faso est aujourd’hui exilé sans trop savoir quand il remettra les pieds dans son Burkina natal, il le doit certes à lui-même pour avoir foncé tout droit dans le mur que tout le monde, sauf lui, voyait ;  mais aussi, en grande partie, à ses « amis » qui, pour beaucoup, n’étaient que des courtisans zélés  intéressés qui ont vite fait de se refaire une vie et de continuer à se la couler douce une fois le mentor à terre.

Cher cousin, l’ex-enfant terrible de Ziniaré vient  encore d’être éprouvé par cette amitié partisane, notamment celle de ses partisans qui ferraillent pour avoir une audience avec lui à Abidjan et ne se privent pas de faire des selfies, question de dire aux camarades qu’ils ont son soutien. Le problème, c’est que ces images ne le montrent pas toujours sous son meilleur jour, comme celles qui ont circulé sur les réseaux sociaux il y a quelques mois alors qu’il revenait, dit-on, d’un check-up au Maroc. Du coup, il serait devenu soupçonneux sur les intentions réelles de ses camarades du CDP si bien qu’il aurait décidé de limiter davantage les visites qu’il reçoit. Un des gourous de l’ex-parti  majoritaire l’aurait ainsi appris récemment à ses dépens puisqu’en séjour dans la capitale économique ivoirienne, il aurait essayé en vain d’arracher une audience avec le grand manitou. Il a quand même le droit de protéger son intimité !

 

Cher Wambi, dans quatre jours, Noël ! Et qui dit Noël fait penser étymologiquement au prénom Nathalie et par conséquent à l’ancienne présidente du Conseil supérieur de la communication (CSC), Nathalie Somé.

Tu sais qu’elle avait été arrêtée et détenue à  la MACO pour des faits présumés de «détournements de deniers publics, faux et usage de faux, corruption, surfacturation, blanchiment de capitaux et népotisme». Elle y a séjourné six mois avant de bénéficier d’une liberté provisoire en mars dernier.

Depuis lors, elle est dans l’attente impatiente d’une décision judiciaire qui tarde à venir, car, comme on le dit, la justice sait prendre son temps.

Le comble pour l’intéressée, c’est qu’elle se retrouve aujourd’hui sans salaire après que ses indemnités lui eurent été coupées dans un premier temps.

Vite donc que la justice accélère la procédure pour qu’elle sache à quoi s’en tenir. Car son sentiment depuis son incarcération, c’est que tout n’est qu’acharnement contre elle.

 

Cher Wambi, à présent je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

n Initialement annoncée pour hier jeudi 20 décembre 2018 à la salle de conférences du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, la cérémonie de remise des subventions aux partis politiques a finalement été reportée sine die. Officiellement pour des raisons techniques, a-t-on appris. Toutefois, cette version  ne convainc pas dans certains milieux, qui avancent plutôt des difficultés financières. Mais selon une source émanant du ministère, l’activité a été reportée en attendant que le Trésor public  positionne les fonds dans les comptes des partis bénéficiaires.

 

n Encore un mouvement d’humeur au sein de la garde de sécurité pénitentiaire (GSP). Très tôt le matin du jeudi 21 décembre, les geôliers de la République se sont signalés en exigeant le départ de leur directeur général lequel aurait eu recours à des réquisitions pour l’escorte des convois de prisonniers. A cette pierre d’achoppement s’ajouteraient les coupures de salaires pour fait de grève. 

 

n Ce week-end à Dianra  à  quelques encablures de Tougan, des hommages traditionnels à la mode samo seront rendus à feu hadja Bintou Kikelé Molo qui a rejoint son époux, feu Sangoulé Lamizana, le samedi 2 juin 2018 à Ouagadougou. Les cérémonies débuteront ce samedi 22 décembre par l’arrivée dans la capitale, la nuit tombante, de la terre prélevée sur la tombe et qui servira d’annonce officielle des funérailles, comme cela avait été fait pour son célèbre époux.  

Avis donc aux amateurs de cors, de flûtes et de danse san. Et ce n’est certainement pas le bon gnontoro qui va manquer. Et honni soit qui mal y pense.

 

n Fin d’épisode pour le fameux dossier  dit des 84 nouveaux agents de la CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale) ? Cette affaire qui avait défrayé la chronique en son temps et coûté son poste au directeur des Ressources humaines a connu le verdict du Conseil constitutionnel ce mercredi 19 décembre. Suite à l’appel interjeté par le Directeur général, qui avait  voulu mettre entre parenthèses le recrutement  desdits agents qui étaient déjà en phase de formation, devant le Tribunal administratif qui avait invalidé sa décision, l’instance supérieure a confirmé le verdict  précédent.

 

n Sacré Professeur Bado ! Il ne cessera jamais de surprendre par ses déclarations  à vous couper le souffle. Imaginez un peu ! Alors qu’un confrère de radio Oméga s’enquérait de son état de santé parce que ayant constaté sa longue absence de l’hémicycle, notre bien-aimé  Kilachu  eut pour seule réponse : «Je mourrai avant le 31 décembre».  Evidemment sur le ton badin qu’on lui connaît.

C’est vrai qu’actuellement ce n’est pas la grande forme chez le père-fondateur du PAREN.  Mais ce n’est pas à seulement 73 ans que l’inénarrable fils de Zoula rejoindra ses ancêtres.

Tous nos vœux de prompt rétablissement  au Professeur Bado.

 

n Le Réseau des instances africaines de régulation de la communication (RIARC) a célébré les 20 ans de son existence du 10 au 16 décembre derniers à Yaoundé. A cette occasion, Luc Adolphe Tiao et Mme Béatrice Damiba, anciens présidents du Conseil supérieur de la communication (CSC) du Burkina Faso, ont reçu les insignes de «Chevalier de l’Ordre de la Valeur» de la République du Cameroun pour services rendus au RIARC. Pendant leurs présidences du CSC, en effet, M. Tiao et Mme Damiba ont dirigé le Réseau des instances africaines de régulation de la communication. Les récipiendaires étaient effectivement présents aux festivités.

 

n  Grandes retrouvailles ce dimanche 23 décembre à Pabré, où la promotion 68/69 du petit séminaire du même nom célèbre le 50e anniversaire de son entrée dans ce célèbre établissement.

Placé sous le thème : «Cinquante ans de grâces dans la foi et l’espérance», ce jubilé d’or débutera, comme il se doit, par une messe à partir de 9 h, présidée par Mgr Médard Léopold Ouédraogo, leur aîné de quatre ans.

S’ensuivront d’autres activités comme une plantation d’arbres à partir de 12 h et des échanges à 14h30.

Joyeux anniversaire ad multos annos!

 

n Retrouvailles coutumières et familiales ce samedi 22 décembre à Bouassa, où le Naaba Boulga de la localité célèbre son basga annuel.

Ambiance assurée.

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