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Terrorisme au Burkina : Free Afrik diagnostique une absence de coordination entre FDS

L’Institut Free Afrik organise un atelier de restitution d’études du 19 au 21 décembre 2018 à Ouagadougou. Les recherches ont porté sur les thématiques : «Crise de l’électricité : diagnostics et solutions» ; «Fonds communs et performance des administrations financières » et «Terrorisme : Pourquoi ? Que faire ?» Deuxième atelier du genre, cet espace, réunissant des représentants de l’administration publique, de syndicats, de partis politiques, d’acteurs de la société civile, entre autres, se veut une tribune d’échange pour aborder les résultats des recherches «en détail et en profondeur ». L’étude sur le terrorisme a révélé une absence de coordination entre l’ensemble des Forces de défense et de sécurité (FDS).

 

Dans le cadre du projet de suivi-évaluation indépendant et citoyen du Plan national de développement économique et social (PNDES) initié par l’Institut Free Afrik, en marge du programme Présimètre porté par l’ONG Diakonia, le directeur exécutif de cet organisme, le Dr Ra-Sablga Seydou Ouédraogo, a présenté une étude sur le terrorisme au Burkina Faso. Il s’est étalé sur des raisons qui pourraient justifier les multiples attaques terroristes que subit le Pays des hommes intègres depuis trois ans, sans oublier de faire des recommandations pour en venir à bout. «Sur ce sujet, nous documentons une sorte d’impréparation incroyable du pays vis-à-vis d’un défi, le plus grand qu’il n’a jamais connu depuis les indépendances », a diagnostiqué le Dr Ouédraogo. Il a noté une situation de fragilité des Forces de défense et de sécurité (FDS) et de l’ensemble de la société qui ne sont pas très mobilisés sur le sujet. Dans la dynamique, l’étude a révélé un mauvais rapport entre l’autorité politique et les autorités militaires et sécuritaire. Chose qui se traduit par une absence de confiance dans les deux sphères. Conséquence : ils ne sont pas mobilisés de façon adéquate. Un autre grief fait aux FDS est l’absence de coordination, une contrainte majeure qu’il faut lever rapidement, selon le professeur d’université. «Il y a une montée de l’intolérance religieuse dans notre pays et cela veut dire que les autorités religieuses ont également leur rôle à jouer dans le dialogue interreligieux, la promotion de la cohésion nationale et une cohabitation pacifique entre les différentes sensibilités », a ajouté le directeur exécutif de l’Institut Free Afrik.

En guise de recommandation, Ra-Sablga Seydou Ouédraogo a fait cas d’une mise à la norme rapide de l’ensemble de la société. «Au niveau des FDS, il ne s’agit pas simplement d’augmenter leur budget, quoi que les engagements budgétaires soient très important. Au-delà des moyens financiers et matériels, il faut beaucoup d’organisation », a-t-il déclaré. Et d’indiquer qu’il y a aussi des inquiétudes sur l’agenda national 2019, qui sera une période de précampagne électorale. Selon ses explications, cette situation risque de détourner les autorités et l’ensemble de la société de la lutte contre la menace terroriste. «Il y a la question du référendum ou pas, la CENI qui est peut-être en crise, tout cela inquiète », a conclu l’économiste-chercheur.

 

Un affaiblissement de la gouvernance financière

 

Relativement à la deuxième étude, le Dr a renseigné que tous les 6 ans, la demande en électricité est multipliée par deux. Or, l’investissement requis pour faire en sorte que la demande et l’offre s’équilibrent n’est toujours pas au rendez-vous. D’où des délestages persistants depuis plusieurs années. «Nous nous sommes posé la question de savoir comment répondre à cette préoccupation sur les plans de la mobilisation financière adéquate et de la gouvernance du secteur de l’énergie afin que le pays tende vers des possibilités à même de combler ce gap », a-t-il signifié.

L’atelier s’est clôt le 21 décembre 2018 par l’analyse de la problématique «Fonds communs et performance des administrations financières». L’enjeu a consisté à évaluer des mesures de politiques financières qui ont été prises par le gouvernement en 2016 et en 2017 dans le but d’examiner leur incidence sur la maîtrise des finances publiques. «Nous nous sommes rendu compte que les finances publiques de notre pays ont connu une dégradation extraordinaire depuis deux, trois ans, y compris sur la longue durée. Il y a un affaiblissement de la gouvernance financière et cela interpelle l’ensemble des acteurs, à commencer par les autorités en charge de ces questions. Comme recommandation, si nous voulons avoir la possibilité de nous mobiliser efficacement sur les défis qui sont les plus importants, il faut que nous soyons bien organisés sur le plan financier », a conclu l’économiste-chercheur.

 

Aboubacar Dermé

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