Menu

Poussière et protection des yeux : A vos lunettes !

 

Avec le temps qu’il fait actuellement, nos yeux sont exposés à la poussière et aux rayons UV, des agressions qui peuvent porter atteinte à la vue. Plusieurs mesures d’hygiène et de bon sens s’imposent donc si on veut conserver une bonne vue, surtout passé l’âge de 40 ans, période où différentes pathologies oculaires liées à l’âge, comme la cataracte, peuvent se déclarer. Nous abordons le sujet avec le Dr Paté Sankara, médecin-ophtalmologiste, chef de service du Centre national de lutte contre la cécité (CNLC), sis à la Trypano à Ouagadougou, que nous avons rencontré le mardi 15 janvier 2019 en pleine campagne d’opération de la cataracte.

 

 

 Que de monde ce lundi 15 janvier au Centre national de lutte contre la cécité (CNLC), à la Trypano, sise à un jet de pierre de l’hôpital Yalgado ! Et selon le Dr Paté Sankara, que nous sommes allée rencontrer, il en est ainsi depuis une semaine, car il s’y tient une campagne d’opération de la cataracte. «La campagne a débuté depuis la semaine passée où nous avons mené des activités de dépistage. Près de 600 patients ont été examinés, et entre 275 à 300 malades ont été programmés pour être opérés. Les opérations ont commencé hier et doivent se poursuivre jusqu’au 19 de ce mois, et nous allons en opérer une cinquantaine par jour. L’initiative a été rendue possible grâce au soutien d’une association saoudienne qui en a subventionné le coût, qui est de 10 000 F CFA au lieu des 75 000 F en temps normal », nous a expliqué le Dr Sankara, prêt à entrer au bloc.

 

 

 

300 malades à opérer en une semaine

 

 

 

Selon l’ophtalmologue, la cataracte est fréquente au Burkina, en témoigne l’affluence depuis le lancement de la campagne. Mais, a-t-il regretté, de nombreux malades ne pourront pas bénéficier de la campagne, qui ne prend en compte que 300 personnes.

 

Pourtant, toujours selon le Dr Sankara, la cataracte n’est pas à considérer comme une maladie. «On peut dire que ce n’est pas une maladie, mais un effet de vieillissement », a-t-il indiqué avant de relever que 75% des cas de cataracte dans nos pays concernent la personne âgée de 60 à 65 ans en moyenne, contrairement aux pays européens où il y a moins de soleil et où la moyenne d’âge des gens qui en souffrent est de 75 ans. C’est vrai, a-t-il relevé, il y a d’autres types de cataracte comme la cataracte des enfants qui est congénitale, la cataracte due aux traumatismes (quand par exemple une pierre lancée ou tout autre objet tape l’œil), la cataracte liée à certaines maladies comme le diabète, la cataracte provoquée comme celle des femmes qui utilisent les corticoïdes pour s’éclaircir la peau.

 

Mais ces cas ne représentent qu’environ 5% de l’ensemble. Les autres sont un effet du vieillissement et qui, non pris en charge, deviennent une maladie.

 

C’est pourquoi il faut faire attention aux symptômes de la cataracte, qui ne sont d’ailleurs pas méconnus des populations : par exemple ne plus bien voir, être ébloui par le soleil, ne pas reconnaître de loin les gens, jusqu’à ce que la vision baisse. « Ça peut concerner un œil ou les deux. Souvent à un stade très avancé, quand vous regardez la personne, dans le noir de son œil, vous verrez une tache blanche au fond. A la longue, ça ferme le passage de l’œil parce que c’est une opacification du cristallin. La vision baisse progressivement, mais l’œil ne fait pas mal et ne démange pas », a-t-il détaillé.

 

           

 

La vue participe à 85% aux relations

 

 

 

L’ophtalmo a donc invité à consulter au moins une fois dans l’année, à partir de la quarantaine, car, dira-t-il, la vue est importante pour les relations, auxquelles elle participe à 85%. «C’est un capital qu’il faut préserver et qu’il faut, très tôt, commencer à surveiller, à préserver comme son compte en banque », a affirmé le spécialiste de l’œil avant de donner des conseils d’ordre général pour bien prendre soin des yeux en ces temps de poussière :

« C’est la période où les yeux démangent, où il y a des conjonctivites du fait de la poussière. Il faut veiller à protéger les yeux. Il faut savoir, que l’œil est fait pour qu’on l’utilise pour marcher à 5 ou 6 km à l’heure. Dans une voiture, le pare-brise protège les yeux, mais à vélo ou à moto, on peut aller à 80 km à l’heure, sinon plus, 200 km à l’heure avec certaines motos. Alors que l’œil n’est pas fait pour ça, car dans cette situation le vent le fouette beaucoup. Il faut avoir donc des verres de protection, si possible des verres photo gray qui amortissent l’effet du soleil parce que l’ensoleillement est aussi un facteur qui accélère la survenue de la cataracte.

Les verres doivent être larges pour bien couvrir les yeux. Il faut aussi bien manger, en consommant beaucoup de légumes et de fruits, lesquels contiennent des oligo-éléments qui participent à entretenir les cellules du fond de l’œil », a prescrit l’ophtalmo. Et de conclure en attirant l’attention des populations sur les précautions à prendre dans l’achat des lunettes qui se vendent de façon anarchique : « Un peu partout en ville on trouve des verres, même des correcteurs, des plus, des moins. Généralement, chez nous, quelqu’un voit des verres avec son voisin, il les essaie et si ça lui va, il les porte. Pourtant, pour porter des lunettes, il faut d’abord aller en consultation. L’ophtalmologue détermine d’abord le numéro qui vous convient, vous le prescrit, vous payez et revenez pour qu’on contrôle, parce qu’il y a du faux qui nous envahit. C’est pourquoi c’est conseillé d’acheter les verres chez les opticiens ».

 

 

Alima Séogo née Koanda

 

Tél. : 79 55 55 51

 

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut