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Une Lettre pour Laye : Saison des grenouillages au CDP

 

Cher Wambi,

 

On ne sait pas ce qui se passe mais il y a comme une épidémie d’agressions contre les enseignants du primaire dans notre pays. Tu te rappelles, sans doute, le cas de cette directrice d’une école de Mogtédo, dans le Ganzourgou, qui a été passée à tabac par un parent d’élève le 24 janvier 2019 au motif que la pauvre dame a refusé d’octroyer une autorisation de 12 jours d’absence, pour ne pas dire de congé, à son rejeton. Deux jours plus tôt, soit le 22 précisément, c’est dans la ville de Sya, à Bobo-Dioulasso, qu’un parent, aidé d’un gros bras, a frappé deux instituteurs de l’école Farakan A devant des élèves médusés.

 

 

Pourquoi ? Parce que le garnement du monsieur qui est tombé d’un table banc en se blessant le genou n’aurait pas été conduit au dispensaire ou à la maison par le maître d’école. Pourtant, l’enseignant avait pris le soin d’informer, par téléphone, le père de l’enfant de l’accident qu’il venait d’avoir. Mais le géniteur avait répondu qu’il n’avait pas le temps de venir assister son fils.

 

Alors qu’on n’avait pas encore fini de parler de cet acte ignoble, voilà que les réseaux sociaux nous ont donné à voir, le 29 janvier, une vidéo d’un homme armé d’une machette dans la cour d’une école primaire en ébullition à Ouagadougou. Vérifications faites, il s’agit de l’école Kwame Nkrumah dans l’arrondissement 2 de la capitale. Cette intrusion armée fait suite à une punition (interdit de la récréation) que le maître a infligée à son môme qui séchait les cours. L’enseignant est sorti de cette altercation avec une entorse à la main et, franchement, c’est le moindre mal.

 

Que ce soit à Bobo ou à Ouaga, les « tabasseurs » d’enseignants ont été arrêtés par les forces de l’ordre et il faut espérer que la justice passera sans faiblesse aucune.

 

Mais, cher cousin, on a l’impression que quelqu’un qui ne nous veut pas du bien a jeté un «zombri» dans notre pays, comme on dirait chez les Mossé. Le «zombri» est cette plante dont les émanations provoqueraient une bagarre généralisée dans un milieu jusque-là calme et paisible.

 

Juges-en toi-même : dans une contrée qui était assez tranquille, tout s’est gâté du coup, comme on dit. Outre les attentats terroristes qui commencent à faire partie de notre quotidien, il y a les attaques des populations contre les forces de l’ordre, comme cela a été le cas à Nafoma dans les Cascades et à Orodara dans le Kénédougou. Maintenant, ce sont les maîtres qu’on tabasse dans nos écoles. C’est vraiment le comble, cher Wambi, car, d’habitude, c’est le maître qui tient le bâton, pour ne pas dire la chicotte.

 

Ces tristes situations sont, évidemment, condamnées par le ministère de l'Education nationale, de l'Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales car « elles ternissent l’image de notre système éducatif tout en mettant à mal les valeurs de civisme que nous inculquons aux enfants ». Le ministère a alors diffusé le texte législatif qui protège le domaine scolaire.

 

Il s’agit du décret N° 926 du 03 octobre 2016, portant protection du domaine scolaire. Cher cousin, ce texte dispose en sont chapitre 2, article 5, que « le domaine scolaire est inviolable. Aucun individu autre que les enseignants, les apprenants et les personnels qui travaillent dans les structures éducatives ne peut y pénétrer à quelque moment que ce soit sans autorisation du premier responsable de la structure éducative, à des desseins autres que de renseignements en rapport avec la vie scolaire ».

 

L’article 13 précise que « sont constitutifs d'atteinte morale aux enseignants : les menaces, quelle que soit leur forme, les injures, la divulgation de la vie privée, la diffamation et les actes d'humiliation ». Quant à l’article 14 du décret, il indique que « sans préjudice des sanctions civiles et pénales conformément aux Codes civil et pénal, la violation des dispositions du présent décret est passible d'une peine d'amende de 300 000 FCFA à 1 500 000 FCFA ».

 

Autre chose qui défraie la chronique sur la toile, cher Wambi, c’est ce maître chanteur qui donne l’insomnie à de nombreuses femmes de la capitale. Le chenapan a pour terrain favori Internet, notamment les réseaux sociaux. Il racole les femmes sur Facebook en leur faisant des yeux doux. Une fois que la proie accepte son amitié virtuelle, il fait des pieds et des mains pour que de l’écran, ils puissent se voir physiquement dans un restaurant ou une boîte de nuit. Et une fois que la dame est mise en confiance, notre homme l’invite dans une maison huppée à Ouaga 2000. Le problème est que la maison est truffée de caméra et la dame, à son insu, est donc filmée dans sa nudité. Après quoi, le vaurien commence à faire chanter la dame en menaçant de balancer les images sur la toile mondiale si elle ne crache pas au bassinet. Il peut ainsi extorquer jusqu’à 2 millions FCFA si la femme est mariée et beaucoup moins si elle ne l’est pas. Le stratagème étant que pour sauver son mariage, la femme mariée est prête à tout pour éviter le scandale.

 

Le débat sur cette actualité fait rage dans les groupes de femmes sur Internet comme « Nuits épicées », « Saramania », « Secrets de femmes », « Les reines du shopping », « Sexe sans tabou ».

 

Mais, cher cousin, évidemment ce que fait cet homme est répréhensible comme acte. J’ai d’ailleurs obtenu sa photo que je ne compte pas publier pour l’instant. Mais entre le seigneur et nous, cher Wambi, de lui et des femmes qui cèdent à la tentation, on ne sait pas qui est le plus coupable.

 

Une femme mariée qui se permet d’accepter une partie de jambes en l’air ne doit pas s’indigner que ses fesses soient sur la toile.

 

Cette situation repose le problème de la dangerosité des réseaux sociaux, utilisés davantage pour le mal que pour le bien.

 

« Mais qu’est-ce qu’ils nous veulent ? Qu’est-ce qu’ils nous veulent ? » Cher Wambi, depuis maintenant trois ans que notre pays est devenu leur cible de prédilection, je ne cesse de m’interroger sur les intentions réelles des terroristes.

 

D’abord circonscrits au Nord, les enlèvements de personnes, les  attaques contre des symboles de l’Etat et les assassinats de populations civiles se sont étendus de nos jours à l’Est puis au Sud-Ouest. Sans compter le Centre, où la capitale, Ouagadougou, a été visée par trois attentats, les uns aussi meurtriers que les autres. 

 

Et depuis que la vermine est entrée dans la maison, elle ne semble pas vouloir lâcher prise, même si de temps à autre, on observe une certaine accalmie. Comme celle qui a suivi l’annonce de la démission du Premier ministre Paul Kaba Thiéba et de tout son gouvernement le 18 janvier 2019. 

 

En effet, cher cousin, dès que le nouveau PM, Christophe Marie Joseph Dabiré, a composé son équipe, trois jours après sa nomination à la Primature  le lundi 21 janvier dernier, les terroristes ont repris leur funeste service. Après le carnage au marché de Sikiré et l’attaque du camp du groupement des forces anti-terroriste (GFAT) de Nassoumbou dimanche et lundi derniers, c’est un détachement militaire basé à Kompienbiga, dans la région de l’Est, qui a été visé à l’arme lourde, mercredi passé, par des individus non identifiés. Cette localité de la province de la Kompienga est en passe de devenir un village martyr car on se rappelle que fin août 2018, le campement de chasse avait été la cible d’une attaque et qu’en septembre de la même année, huit personnes avaient été abattues au petit matin.

 

Selon une source sécuritaire que j’ai pu contacter, ce dernier assaut contre le détachement a été en réalité lancé vers 17 heures par une vingtaine d’hommes dont certains étaient sur une moto précédée par des véhicules enlevés dans les locaux de la société cotonnière du Gourma (SOCOMA).

 

Le bilan communiqué par l’état-major général des armées fait état d’un militaire blessé.

 

Il ressort de ce que m’a confié mon interlocuteur qu’il n’y eut pratiquement pas de combat entre les assaillants et nos FDS, ces derniers ayant abandonné leurs positions sous l’effet de la puissance de feu de l’adversaire. Certains de nos militaires se seraient mis à l’abri au niveau du commissariat de Pama.

 

Cher Wambi, loin de moi la prétention de donner des leçons sur un sujet qui m’est totalement étranger, mais je continue de soutenir qu’au regard du mode opératoire des terroristes rompus au maniement des armes et à l’usage de mines artisanales qui empêchent l’envoi de renforts par voie terrestre, il est indispensable que l’accent soit mis sur la couverture aérienne, beaucoup plus rapide, plus sûre et plus efficace.    

 

A présent, cher Wambi, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

. A l’heure de la guéguerre autour du choix du candidat CDP à la prochaine présidentielle, l’ombre tutélaire de Blaise Compaoré plane de plus en plus à ras sur l’ancien parti au pouvoir, tant les prétendants jouent des coudes pour avoir les faveurs de l’ex-président burkinabè.  Et dans cette cour assidue à l’homme de Ziniaré, chacun y va de ses indiscrétions sans que l’on puisse démêler le vrai du faux mais aussi de ses manœuvres pour émousser les ambitions de potentiels concurrents.

 

Selon une source bien introduite, une rencontre devra se tenir demain samedi et l’ordre du jour présage une ambiance  très houleuse.

 

En attendant le congrès de juin 2019 pour désigner le champion officiel du CDP à la présidentielle de 2020, certains poids lourds du parti seraient déjà sur la ligne de départ. On parle notamment de Kadré Désiré Ouédraogo, Juliette Bonkoungou, Eddie Komboïgo, Mélégué Maurice Traoré et Jean de Dieu Somda. D’autres postulants sortiront-ils du bois ? Rien n’est moins sûr quand on sait que toute candidature à la candidature est conditionnée, entre autres, par le versement d’une caution de vingt-cinq millions de francs CFA.

 

. Le 27 janvier 2019, par ces temps qui courent, le pire a été évité in extremis  grâce à la vigilance d’un sexagénaire.  En effet, il a repéré vers 16 h une grenade accrochée à un arbre, en face de sa cour, non loin  de la clôture de l’établissement Bas Neeré à Gounghin. Conscient de la gravité de la situation,  puisqu’il a bénéficié d’une formation militaire dans le temps, il a aussitôt alerté ses voisins, parmi lesquels des hommes de tenue. Ensemble, ils ont sécurisé les lieux très fréquentés par les enfants jusqu’à l’arrivée d’une patrouille et, par la suite, d’une équipe du Génie militaire. L’intervention, qui a pris fin vers 20 h, a permis de cueillir le fruit insolite de l’arbre.   

 

. Depuis mercredi dernier, toutes les personnes détenues dans le cadre « complot et incitation à commettre des actes contraires au devoir militaire » dont le cerveau présumé serait Safiatou Lopez sont désormais libres. En effet, après la présidente d’honneur du Cadre de concertation nationale des organisations de la société civile (CCNOSC), qui bénéficie depuis le 2 janvier d’une décision de mise en liberté provisoire, ce fut le tour des deux autres prévenus, Mamadou Drabo et le sergent-chef Abdoul Sanou, d’être élargis respectivement les 24 et 29 du même mois. 

 

. « Ados et réseaux sociaux : sexe 2.0 à haut débit », tel est le titre on ne peut plus « bandant », comme on dirait dans les rédactions,  du dossier que L’Observateur Paalga a publié dans son édition du 26 décembre 2018. Un mois après, l’émoi qui s’est emparé des lecteurs ne semble pas près de retomber. Certains n’en reviennent toujours pas que ces scènes de partouze de « mineurs dans des bras de non-majeurs », relatées par Benjamine Kaboré,  se passent  vraiment dans une villa à Ouaga où des enfants, qui ne se sont même pas encore sortis des  jupons de leur maman, se shootent sur le gazon, se trémoussent  tels des diables et des diablesses au rez-de-chaussée  avant de passer aux choses sérieuses au premier étage. Et pourtant !

 

 Depuis, nombre de parents sensibilisent davantage leur progéniture (en leur imposant parfois la lecture de l’article en question) aux dangers des réseaux sociaux s’ils  ne sont pas utilisés à bon escient. Des femmes battent également le rappel des associations pour qu’elles prennent à bras-le-corps ce problème, d’autres brûlent des cierges et s’en remettent à la Providence. Comme ce fut le cas notamment de l’abbé Gérard Koala de l’église « Notre-Dame des Apôtres » de la Patte-d’oie. Exemplaire en main de L’Observateur Paalga qui tenait lieu de missel, une partie de son homélie samedi 26 en soirée et le matin du dimanche 27 a en effet été consacrée à ce sujet, à la faveur de la Journée de l’enfant missionnaire. Pourvu seulement qu’il n’ait pas prêché dans le désert et que ses conseils et mises en garde soient médités par  ses jeunes ouailles et les délivrent de la luxure. Amen ! 

 

 

 

. Samedi 2 février 2019, se tient le Na basga annuel de Naaba Saaga 1er d’Issouka avec pour thème : « Identité et diversité ». La cérémonie débute à 10h par les trois sorties traditionnelles.

 

A cette occasion, le chef lancera un appel au renforcement de la cohésion nationale, vu la situation actuelle du pays.

 

Il est également prévu le lancement d’une campagne de lutte contre la drépanocytose, cette maladie orpheline qui affecte bien des familles. En partenariat avec l’hôpital Saint-Camille et le comité d’initiative contre la drépanocytose, la chefferie d’Issouka organisera une campagne de dépistage gratuit au profit des jeunes et des enfants. Les festivités se poursuivront toute la journée. De l’ambiance et des retrouvailles donc à Issouka.

 

 

 

. « Monsieur chante-clair », « l’artiste du peuple », tout le monde connaît et moult générations d’écoliers s’en souviennent.

 

Inspecteur de l’enseignement du premier degré à la retraite, de son vrai nom Wendaogo Tilado André Zombré, il est « une valeur monumentale de l’Enseignement, des Arts, des Lettres et de la Culture » de notre pays. Même dans sa retraite bien méritée, il ne reste pas inactif.

 

Il vient en effet de nous gratifier d’une anthologie de poèmes intitulée « L’enfant, Mon parti et cinq autres recueils ». Le tout édité par les « Editions Œil  Collection ». Prix unitaire : 5 000 FCFA.

 

. Sur l’invitation de son homologue de la Grande Assemblée nationale de la Turquie, le président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, président de l’Union parlementaire africaine, Alassane Bala Sakandé, effectuera une visite officielle de travail de 3 au 7 février 2019 à Ankara en Turquie.

 

Dans le programme de séjour de travail, il est prévu un tête-à-tête entre les deux présidents d’Assemblée et une réunion de travail entre les délégations burkinabè et turque. Cette visite entre dans le cadre du renforcement des relations de coopération parlementaire entre les deux pays.

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 Passek Taalé

Dernière modification ledimanche, 03 février 2019 18:12

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