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Plantes médicinales : A la découverte du kinkéliba avec Dr Mamounata Belem

 

Pour rester en bonne santé, nombreux sont les Burkinabè qui optent pour l’utilisation des plantes médicinales, auxquelles ils disent avoir confiance, car connaissant leur origine, et parce qu’ils y trouvent leur compte. Ainsi les feuilles, graines ou racines de certaines plantes sont couramment utilisées sous diverses formes pour différents soins ou juste pour se maintenir. C’est le cas du kinkéliba, dont les feuilles sont utilisées en infusion et que de nombreuses personnes préfèrent boire à la place du thé ou du café. Sur les réseaux sociaux, les différents usages et les multiples vertus thérapeutiques de cette plante sont chaque jour partagés. Dans cet écrit, le Dr Belem/Ouédraogo Mamounata, ethnobotaniste à l’INERA, qui présente scientifiquement le kinkéliba, attire attention sur le fait qu’outre le vrai kinkéliba dont le nom botanique est Combretum micranthum G.Don, celui-là même qui regorge de vertus, il y a sur le marché deux autres espèces faussement appelées kinkéliba. Il faut donc savoir choisir le bon kinkéliba. Lisez !

 

 

 

« Introduction

 

De plus en plus, les populations citadines s’intéressent aux plantes médicinales, qui, jusqu’à une date récente, étaient l’apanage des communautés rurales.Avec les nouvelles technologies de l’information et l’internet, les populations ont accès aux informations sur les plantes médicinales, et sur les  recettes. Suite à des diffusions de vidéos sur les réseaux sociaux sur l’utilisation de plantes médicinales et sur des recettes, nous avons été interpellés par des parents ou amis, pour tel ou tel autre détail sur une plante donnée. Suite à une vidéo valorisant les vertus du kinkéliba, des internautes nous ont interpellée pour avoir des détails. Le plus souvent, c’est le nom scientifique ou le nom vulgaire qui est cité, et les personnes ne se retrouvent pas sur l’identité réelle de la plante concernée. Ainsi, suite à plusieurs interpellations, nous sentons le devoir, en tant qu’ethnobotaniste, d’apporter un éclairage. Le présent écrit concerne le kinkéliba, qui est souvent méconnu. En botanique il existe le vrai kinkéliba (Combretum micranthum G.Don) et le faux kinkéliba  (Cassia occidentalis L.) qui sont bien connus et distincts. Mais au Burkina Faso, les populations appellent faussement deux autres plantes kinkéliba, à savoir le Lippia chevalieri Moldenke et le Lippia multiflora Moldenke.

 

A travers ces lignes, lumière est donc faite sur le vrai Kinkéliba (son port, sa description botanique et quelques utilisations) afin d’éviter que les gens confondent les kinkéliba, ce qui est dangereux en médecine traditionnelle.

 

 

 

1.              PRESENTATION DE LA PLANTE

 

 

 

Le kinkéliba fait partie de la grande famille des Combretaceae ou Combretacées, qui forme le fond arbustif et arboré des forêts de savane. Le kinkéliba prend la forme d'un arbrisseau touffu pouvant atteindre 4 ou 5 mètres, quelquefois réuni en buisson, dont l'extrémité des branches est volubile.

 

Noms vulgaires : kinkéliba, tisane de longue vie.

 

En moore,  c’est le Randega ou Randé (Centre du Burkina Faso) ; Koiïnga (Nord du Burkina Faso) ; en Gourmantchéma, c’est le Golingogou et en Fulfuldé , c’est le Ngungumi ou  Gumkumi

 

Le kinkéliba, originaire d'Afrique de l'Ouest, pousse dans les pays du Sahel (Burkina Faso, Mali, Niger, Sénégal).  On le trouve également  en Côte d’Ivoire, au Togo, au Soudan et en Guinée.

 

Les feuilles, courtement pétiolées, vert sombre, largement ovales, en pointe à l'extrémité, sont entières et coriaces. Les fleurs sont petites et blanches, légèrement rosâtres, groupées en épis. Le fruit est une  samare(et est souvent appelé  akène) à quatre ailes membraneuses de 1,5 cm de long sur 1,5 cm de large, présentant des ailettes papyracées.

 

 

 

2.              USAGES DE LA PLANTE

 

 

 

Dans l’artisanat, les tiges du kinkéliba sont utilisées pour tisser des chaises, des lits ou des palissades.

 

En cuisine, les jeunes rameaux sont utilisés pour enfiler les brochettes.

 

 

 

Dans la pharmacopée et la médecine traditionnelle

 

Le kinkéliba est une plante utilisée en médecine traditionnelle pour ses propriétés cholagogues, diurétiques, anti-inflammatoires et antibactériennes. Ses feuilles sont les principales parties utilisées. Il peut être associé au Chrysanthellum americanum (Waltouko en mooré), au citron, à la citronnelle ou à la menthe.

 

 

 

CONCLUSION

 

A travers ces lignes, nous pensons avoir éclairé suffisamment les utilisateurs de plantes médicinales sur les plantes appelées kinkéliba au Burkina Faso. Le kinkéliba n’est pas à confondre avec : - le faux kinkéliba (Cassia occidentalis ou Senna occidentalis) L. ou avec le Lippia chevalieri Moldenke (ou Wissao ou Waraogo en mooré) et le Lippia multiflora Moldenke (ou Wissao raaga en mooré) communément appelés respectivement « Thé de Gambie » et  «Thé de savane», mais que les gens appellent faussement Kinkéliba au Burkina Faso.

 

 

 

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

 

ARBONNIER Michel, 2009. Arbres, arbustes et lianes des zones sèches d’Afrique de l’Ouest

 

 

 

BELEM/OUEDRAOGO Mamounata, YAMEOGO/NADINGA Joséphine, OUEDRAOGO Karim, 2018 – Attention, c’est Combretum micranthum G. Don, le vrai Kinkéliba, Fiche technique CNRST/INERA/FT-2018-032

 

 

 

TAÏTA P., 2003 Use of woody plants by locals in Mare aux Hippopotames Biosphere Reserve in western Burkina Faso. Biodiversity and Conservation 12: 1205-1217

 

 

 

YAMEOGO Joséphine, OUEDRAOGO Sibiri Jean, BAYALA Jules, BELEM/OUEDRAOGO Mamounata, 2010 - Potentialités Médicinales et Alimentaires de dix-sept espèces ligneuses préférées dans les parcs agroforestiers au sud-Ouest du Burkina Faso,  Fruit, Vegetable and cereal Science and biotechnoloy 4 (special issue 1),  55-61, © Global Science Book.

 

 

Belem/Ouédraogo Mamounata

Ethnobotaniste, INERA/DEF BP 7047 Ouagadougou 03, Burkina Faso

 

 

Alima Séogo née Koanda

 

Tél. : 79 55 55 51

 

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