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Candidature Bouteflika : Le vieil homme et les marionnettistes d’El Mouradia

 

Hier, c’était au tour des étudiants.

 

Après les avocats qui ont marché lundi et, bien avant eux, des centaines de milliers d’Algériens vendredi dernier, ce sont en effet les campus universitaires qui ont pris le relais hier mardi 26 février 2019.

 

A Alger, Oran, en Kabylie et dans de nombreuses autres localités, ces jeunes, dont la plupart n’ont connu de président que Bouteflika, sont sortis par milliers pour dire non au cinquième mandat du locataire d’El Mouradia.

 

 

Ces manifestations, qui étaient censées se dérouler au sein des universités, se sont vite déplacées dans la rue avec en face des protestataires un impressionnant dispositif sécuritaire. Au bout du compte : des échauffourées et des dizaines d’interpellations.

 

La répression est, hélas, la seule réponse possible que les régimes autoritaires, pour ne pas dire les Etats policiers, à l’image de l’Algérie, opposent à ce genre de manifestation. La mauvaise méthode qui consiste à casser le thermomètre pour espérer faire baisser la fièvre n’est pas la solution. C’est ainsi que les petites étincelles et les départs de feu isolés deviennent de véritables brasiers difficiles à maîtriser.

 

Pour le moment, on est encore loin d’un printemps algérien, à l’image de l’insurrection populaire qui a emporté les régimes vermoulus du Tunisien Ben Ali, de l’Egyptien Hosni Moubarak et du Libyen Mouammar Kadhafi, mais les autorités algériennes auraient tort de négliger ce besoin d’oxygénation démocratique et de renouvellement de la classe politique avec en toile de fond des revendications socio-économiques.

 

On ne sait pas si Abdelaziz Bouteflika a vraiment décidé de se lancer de nouveau dans la course pour un cinquième mandat ou si on en a pris l’initiative à sa place. En tout cas, ce qui se passe n’est pas du tout à l’honneur de l’Algérie et du FLN.

 

Comment, en effet, un grand parti comme celui-là, qui a lutté les armes à la main pour l’indépendance, qui dirige le pays sans discontinuer depuis 57 ans, regorge de cadres, pour ne pas dire d’hommes d’Etat compétents et à même de présider aux destinées de pays, peut-il remettre son sort et celui de toute une nation entre les mains d’un vieillard cacochyme de 82 ans plus en possession de toutes ses facultés depuis son AVC en 2013 ? Date depuis laquelle il n’apparaît que très rarement en public et en fauteuil roulant.

 

Alors qu’il doit déposer sa candidature à la présidentielle du 18 avril 2019, ne doit-il pas retourner en Suisse pour des examens dits de routine ?

 

Comment nous convaincre que ce vieux monsieur, qui n’avait déjà pas battu campagne en 2014 et n’avait pu accomplir son devoir civique de voter qu’assisté de proches, est en état de repartir pour un autre tour de piste, sans insulter l’intelligence des Algériens ?

 

A l’évidence, le pauvre Boutef est devenu une marionnette momifiée entre les mains des membres de sa famille, des hauts cadres de l’armée et de l’appareil sécuritaire qui tirent les ficelles dans le sens de leurs intérêts. Aux premiers rangs de ceux-ci : ses frères cadets, Saïd et Nasser mais aussi sa sœur Zhor ainsi que le chef d’état-major général des armées, Ahmed Gaïd-Salah.

 

Pour peu on croirait Bouteflika victime de maltraitance gériatrique et d’abus de tous genres, car dans sa situation, il devrait être dans une maison de repos médicalement équipée, comme l’est d’ailleurs depuis quelque temps la résidence présidentielle de la Zéralda. Et se faire réélire doit être le dernier de ses soucis.

 

 

Alain Saint Robespierre

Dernière modification lemercredi, 27 février 2019 21:31

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