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Il y a 100 ans… : Naissait la Haute-Volta

 

Cher Wambi,

 

1er mars 1919-1er mars 2019 : cela fait exactement 100 ans, jour pour jour, que le territoire de Haute-Volta a officiellement vu le jour. Bien avant cette date, cher Wambi, et depuis la conquête du pays par la célèbre colonne Voulet-Chanoine, ce territoire a d’abord fait partie du Haut-Sénégal-Niger avec pour capitale Bamako.

En 1919 et suite, entre autres, à la révolte des Bwaba dans ce qui s’appelait le Bani-Volta, l’administration coloniale décida de redimensionner l’espace Haut-Sénégal-Niger pour une meilleure prise en main. C’est ainsi que naquit le territoire de Haute-Volta en 1919.

 

 

Rappelant ce tournant historique dans un éditorial paru dans « L’Observateur Paalga » du 10 au 12 décembre 2010, son auteur l’a titré : « Le pays qui faillit ne pas exister. » En écrivant cela, il a voulu rappeler comment l’histoire territoriale de la Haute-Volta, aujourd’hui Burkina Faso, ressemble, à s’y méprendre, à celle de la vieille Pologne : constituée, démembrée au profit d’Etats voisins, reconstituée, tout cela au gré des mouvements tectoniques de l’histoire européenne.

 

Pour notre pays, le premier grignotage territorial est intervenu en 1927 par le rattachement du cercle de Say au Niger. Ce qui nous fit perdre l’accès au fleuve Niger, puisque avant cette amputation la frontière de la Haute-Volta s’arrêtait à la rive ouest de ce grand cours d’eau africain.

 

Soit dit en passant, cher cousin, cette réorganisation a été dictée par la délocalisation de la capitale nigérienne de Zinder à Niamey, justement pour des raisons d’eau.

 

Après ce grignotage, la grande catastrophe vint en 1932 quand la France décida de partager le territoire entre la Côte d’Ivoire, le Soudan français (actuel Mali) et le Niger. La raison qui sautait aux yeux, c’était qu’on voulait ainsi affecter la main-d’œuvre dont regorgeait ce pays à la mise en valeur de projets comme l’Office du Niger (Mali), les cultures de rente comme le café et le cacao en Côte d’Ivoire et la construction d’infrastructures.

 

Après la Seconde Guerre mondiale, un courant patriotique fit surface pour réclamer la reconstitution de la Haute-Volta dans ses limites de 1932. Il fut porté par des hommes politiques regroupés dans l’Union voltaïque (UV), la petite intelligentsia de l’époque, des chefs religieux comme Mgr Joanny Thévenoud, figure de proue de l’Eglise catholique au Burkina Faso, mais aussi et surtout par des chefs traditionnels et coutumiers avec à leur tête Naaba Saaga II, qui parviendra par la suite à rallier à la cause de la reconstruction d’autres chefs supérieurs, à l’instar du Tigré du Yatenga et de Simandari du Gulmu.

 

Ce sont toutes ces luttes qui aboutirent à la loi 47-1707 du 4 septembre 1947 rétablissant la Haute-Volta dans ses frontières de 1932, au temps où Vincent Auriol était président de la République française, Paul Ramadier président du Conseil des ministres et Marius Moutet ministre de France d’Outre-Mer.

 

Cher Wambi, il faut le souligner, c’est toutes ces tribulations et toutes ces contradictions de tous ordres qu’il a fallu vaincre pour que le pays soit reconstitué qui ont été le premier ciment du sentiment national voltaïque, ce vivre-ensemble que le diabolisme des terroristes veut travailler à pervertir.

 

Mais, cher cousin, ce sera vain et ils en auront pour leur cynisme.   

 

 

 

Cher Wambi, un autre anniversaire, parlons-en : le mercredi 27 février 2019, cela faisait exactement un an, jour pour jour, que le procès du putsch manqué de septembre 2015 se déroule à la barre de la chambre de première instance du tribunal militaire de Ouagadougou. Un an que la salle des Banquets de Ouaga 2000, qui a cessé d’abriter les manifestations festives, est transformée en un prétoire hautement sécurisé. Mais on espère et prie fortement pour qu’il n’ait pas de deuxième anniversaire… C’est dire qu’au début, quand je te parlais de procès-marathon, je ne croyais pas si bien dire.

 

Avec un dossier de 15 000 pages, 84 accusés et des dizaines d’avocats, ce procès hors-norme a mis du temps à entrer dans le vif du sujet. En effet, entre les questions préliminaires qui s’éternisaient et le foisonnement d’exceptions de procédure soulevées par les avocats de la défense, il aura fallu quatre mois pleins pour que le tribunal débute l’audition des accusés à proprement parler. Et on retiendra que le sergent-chef Mohamed Lahoko Zerbo a été le premier appelé à la barre le vendredi 29 juin 2018.

 

Depuis que la machine est lancée et a atteint sa vitesse de croisière, le tribunal a pu boucler l’audition des accusés et, présentement, ce sont les témoins qui défilent à la barre.

 

Après cette étape, le président du tribunal pourrait ordonner l’examen et la diffusion des éléments sonores et audiovisuels ainsi que des scellés. Les réquisitions du parquet militaire, les plaidoiries des avocats de la défense et de ceux des parties civiles seront les derniers actes en attendant le verdict. Autant dire qu’on a encore plusieurs semaines, pour ne pas dire quelques mois, à passer en se coltinant ce procès qui commence vraiment à fatiguer tout le monde.

 

Mais, cher cousin, depuis 12 mois que ce jugement se déroule, on essaie de reconstituer le puzzle, même si de nombreuses interrogations restent en suspens. Le flou est d’autant plus grand qu’en dehors des témoins qui jurent de « dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité », les accusés, eux, sont libres de dire la vérité ou de mentir, libres de parler ou de refuser de répondre aux questions.

 

On se rappelle que le cerveau présumé de ce pronunciamiento, lors de sa première comparution à la barre, avait étonné plus d’un en déclarant n’avoir jamais planifié, ordonné ni exécuté ce coup de force. Le général Diendéré a particulièrement chargé l’ex-Premier ministre Yacouba Isaac Zida, l’accusant d’avoir, par ses intrigues, provoqué les événements de septembre 2015. Il a également soutenu, tout au long de cette procédure, avoir bénéficié de l’accompagnement de la hiérarchie militaire, ce que cette dernière réfute avec véhémence.

 

Cher Wambi, on en doutait mais on a fini par voir comment les nombreux pêcheurs en eau trouble ont pu se remplir les poches pendant le putsch et après.

 

Justement, à ce propos, on aimerait savoir, en tant que contribuables, combien ce procès va nous coûter. Difficile de le savoir car ceux qui ont les chiffres n’en pipent mot. Pourtant, à ma connaissance, aucun voile ne devrait recouvrir ces données, et cela au nom de la transparence.

 

Outre l’argent qu’il nous coûte, ce procès use beaucoup les énergies des protagonistes : accusés, témoins, parquet, membres du tribunal, greffiers. Sans oublier les gens de la sécurité, les techniciens du son et les journalistes.

 

Dieu seul sait, cher cousin, les sciatiques que les longues positions assises ont pu réveiller. J’ai même ouï dire que certains apportent leur natte pour pouvoir s’étaler à plat pendant les pauses. C’est dire si ce jugement est vraiment usant.

 

Un autre aspect, c’est le fait que des professionnels (juges assesseurs et témoins) sont astreints depuis de longs mois à cette procédure qui les éloigne de leur travail ordinaire, chose qui, in fine, constitue un grand manque à gagner pour l’économie nationale.

 

Mais dans tout ça, cher Wambi, la grande question que l’on se pose est celle-ci : est-ce que la vérité judiciaire sera conforme à la Vérité des événements ? Wait and see !

 

 

 

Cher Wambi, les lampions de la 26e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) vont s’éteindre demain samedi au palais des Sports de Ouaga 2000. Une biennale tenue sous haute protection pour des raisons évidentes. Des précautions indispensables, on le sait, pour la bonne tenue de la manifestation, même si cela a sans doute découragé quelques festivaliers. Alors que le rendez-vous de Ouaga tire inexorablement vers sa fin, hier, les bookmakers y allaient chacun de son pronostic sur le réalisateur qui enfourcherait l’Etalon de Yennenga. Et comme, au-delà de la qualité artistique intrinsèque des œuvres, l’environnement sociopolitique du moment peut parfois influencer le choix du jury, certains se demandent si, lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent oblige, la plus haute distinction ne prendrait pas le chemin de Tunis avec « Fatwa », le film du Tunisien Mahmoud ben Mahmoud. A moins que ce ne soit « Desrances » d’Apolline Traoré, l’une des trois œuvres burkinabé en compétition, qui emporte l’adhésion du jury. En tout cas si ça devait être elle, ce serait une vraie Yennenga puisque ce serait la première femme depuis l’institution du prix à enfourcher la prestigieuse monture.  Il serait toutefois imprudent de parier sur qui que ce soit dans la mesure où d’autres films de bonne facture existent dans la sélection de la catégorie longs métrages et étant donné que les jurés, qui sont souverains, ont si souvent déjoué les pronostics. Qui donc pour succéder au Sénégalais Alain Gomis, lauréat en 2017 avec « Félicité » ? La réponse demain dans la soirée.

 

Cher cousin, ce cru 2019 coïncidant avec le cinquantenaire du FESPACO, ce fut aussi l’occasion de se remémorer les débuts et de convoquer les souvenirs des pionniers qui étaient sans doute loin d’imaginer, en jetant cette bouteille à la mer en 1969, qu’un demi-siècle plus tard, l’aventure se poursuivrait. A ce sujet justement, il m’est revenu que des proches de François Bassolet sont un peu malheureux parce que dans les évocations, on parlerait de tout le monde, sauf de leur parent, décédé le 2 juillet 2001. Journaliste (notamment directeur de l’agence voltaïque de presse), historien, homme de culture, il fut pourtant  l’un des pères fondateurs du FESPACO dont il a été, avec Eugène Lompo, l’un des deux vice-présidents du comité d’organisation présidé par Alimata Salembéré, le secrétariat général étant assuré par Claude Prieux (alors directeur du centre culturel franco-voltaïque)  et la Trésorerie générale par Hamidou Ouédraogo.

 

Les plus anciens se rappellent, du reste, qu’en tant que directeur de l’Information, il disposait d’un fonds qui a permis, en partie, de faire tourner la Semaine du cinéma africain, l’ancêtre du FESPACO. Et quand, en guise de mesure de rétorsion contre la nationalisation des salles de cinéma décidée par le gouvernement voltaïque en 1970 sous la houlette du ministre des Finances Tiémoko Marc Garango, les sociétés de distribution françaises (SICMA et COMASICO) ont décidé de boycotter nos salles obscures, c’est encore lui qui a pris son bâton de pèlerin pour faire le tour du monde afin de ravitailler la Haute-Volta en productions cinématographiques.  Voilà, si ça peut consoler et apporter un peu plus d’éclairage dans cette querelle de paternité qui semble avoir cours…

 

 

 

Cher Wambi, à présent, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

 

 

-Transféré de la clinique du Cœur au Centre hospitalier universitaire de Tengandogo (ex-hôpital Blaise Compaoré) Djibrill Bassolet a reçu la visite d’éminentes personnalités burkinabè, selon une source digne de foi. Parmi elles, des responsables religieux, comme le cheikh Boubacar Doukouré, guide spirituel musulman et président de l’association Ittihad Islami du Burkina, et des frères Yugo de la Fondation islamique Moussa Yugo.

 

Le politique n’a pas été en reste à ce défilé au chevet de celui dont l’état de santé s’est fortement dégradé ces derniers temps.

 

En effet, le ministre des Affaires étrangères, Alpha Barry, a lui aussi a été aperçu au domicile du général Bassolet où il est venu s’enquérir des nouvelles de son prédécesseur à la tête de la diplomatie burkinabè. La cruciale question de l’évacuation du malade pour des soins appropriés a-t-elle été évoquée par les deux hommes ? En tout cas on a appris que l’affaire était dans les tuyaux, comme qui dirait.

 

Toujours au sujet de Djibrill Bassolet, poursuivi dans le cadre du putsch manqué, la Cour de justice de la CEDEAO, qui avait qualifié d’« arbitraire » sa détention à la MACA, s’est de nouveau penchée sur son dossier le jeudi 21 février dernier à Abuja, selon la « Lettre du Continent » du 27 février 2019. Le délibéré est attendu le 29 mars prochain. Depuis son inculpation pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », Djibril Bassolet, par l’intermédiaire de son pool d’avocats, a toujours remis en cause l’authenticité des enregistrements entre lui et Guillaume Soro, base de son inculpation.

 

 

 

-Les Etalons juniors n’arrêteront pas de faire parler d’eux de sitôt après leur débâcle à la CAN de leur catégorie au Niger. Quelques semaines après leur élimination dès le premier tour avec à la clé un parcours calamiteux de trois défaites sur trois matchs, voilà que des choses commencent à sortir. Il nous revient par exemple, selon le parent d’un joueur, que la prime de qualification de son rejeton ne lui a pas été versée. L’enfant en question a participé à toute la phase qualificative pour la CAN, mais n’aura pas été retenu par le sélectionneur pour le tournoi final. A défaut donc de prime de sélection en sus, il devrait se contenter de prime de qualification de 350 000 F, qui devait être octroyée à chacun des joueurs qui ont permis à l’équipe de composter le billet pour Niger 2019.

 

Sauf que là, et selon notre interlocuteur, un membre, et non des moindres, de l’encadrement des Etalons juniors aurait fait signer une dizaine de joueurs présents à Maradi alors qu’ils n’avaient pas droit à cette prime. Sur les 350 000 FCFA empochés, ils ont rétrocédé chacun la somme de 300 000 FCFA à celui qui leur a fait bénéficier illégalement de cette gratification. Et contrairement à ce qu’il avait promis, le brouteur de l’écurie des moins de 20 ans n’a pas reversé le moindre kopeck à ceux qui ont qualifié son équipe mais n’ont pas été retenus pour la phase finale à Maradi.

 

Comme quoi, la prime des joueurs constitue une véritable plaie dans le milieu du football africain et le Burkina n’échappe à ce fléau. Mais ce n’est pas une raison pour que la fédération ferme les yeux sur cette affaire dont les victimes se gardent de parler, de peur de contrecoups sur leur jeune carrière.    

 

 

 

-Le juge d’instruction a finalement rejeté la demande du procureur militaire visant à ramener Safiatou Lopez à la case prison. Une décision qui n’a pas été du goût du parquetier militaire, lequel a fait appel de cette décision devant la chambre de contrôle. L’audience qui était prévue hier jeudi 28 février a finalement été reportée.

 

 

 

-Depuis hier jeudi 28 février 2019, la délivrance des autorisations d’achat d’armes à feu civiles est suspendue, a-t-on appris dans un communiqué signé du ministre de la Sécurité, Ousséni Compaoré. Cette mesure est prise au regard du contexte sécuritaire actuel et afin de faciliter la prise de mesures idoines pour lutter contre la circulation illégale des armes légères et de petit calibre (ALPC) dans notre pays. 

 

 

 

-Le 7 décembre 2018, le pape François nommait l’abbé Théophile Naré évêque du diocèse de Kaya en remplacement de Mgr Thomas Kaboré, admis à la retraite. Le nouvel évêque sera intronisé ce samedi 2 mars 2019 à Kaya au cours d’une messe de prise de possession canonique du diocèse. Né le 7 juillet 1966 à Yargo dans le diocèse de Koupéla, ordonné prêtre le 8 juillet 1995, l’abbé Théophile Naré est diplômé des Sciences bibliques de l’Institut pontifical biblique de Rome (2000-2004) et de l’Institut de formation d’éducateurs du clergé (IFEC) de Paris (2004-2005). D’abord professeur au Grand Séminaire St-Jean-Baptiste de Wayalghin à Ouagadougou, il est nommé en 2011 recteur du Grand Séminaire St-Pierre Claver de Koumi à Bobo-Dioulasso. Depuis 2018, il était en études aux Etats-Unis.

 

Mgr Théophile Naré est le 4e évêque du diocèse de Kaya depuis sa fondation en 1969.

 

Le dimanche 3 mars, le nouvel évêque célébrera sa messe d’action de grâce. Cette intronisation a lieu à l’aube du carême qui débute le mercredi des Cendres, donc le 6 mars prochain.

 

 

 

-Le journal « Le Soir » sera bientôt de retour dans les kiosques, mais sous une nouvelle périodicité. Dans sa nouvelle formule, il passe de quotidien à bimensuel sous l’appellation «Le Soir Vox Populi » qui paraîtra les 5 et 20 du mois. Le numéro 000 est attendu à partir du mardi 5 mars prochain.

 

 

 

-Comme l’annonçait le journal dans son édition du mardi 26 février 2019, le Wogodogo Naaba Boulga organise son baasga demain samedi 2 mars. Une fête coutumière qui coïncide avec son 10e anniversaire de règne. C’est justement en prélude à cet événement que le Naaba Boulga a rendu visite à L’Obs. le jeudi 21 février dernier, histoire d’inscrire sa fête dans un esprit  d’ouverture à la modernité.

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

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