Alassane Bala Sakandé le Bon

Vous avez suivi l’interview que  Péguy a accordée à Christiane Taubira ? Elle a été très professionnelle la Péguy face à cette tigresse  qui n’a pas la langue dans la poche.

Oui, vous l’avez compris , j’étais au FESPACO une grande partie du temps mais n’ allez pas le dire à Nakibeugo  parce que je suis en retard sur mes élucubrations du jour et le Boss n’ attend que ça pour sortir son fouet en queue d’âne . Quoi qu’il en soit je me suis bien régalé à  ce FESPACO. Bravo Sango .Mais je voudrais bien savoir ce que sont devenues les danseuses Rwandaises. Elles sont toujours là ? Où ça ? Je vais vous dire, elles m’ont donné des idées ces danseuses. Si comme on dit à la Grande Muette on a pu neutraliser une ou deux d’entre elles, je suis preneur. De quoi me changer des pagb naabas. Allez ! Elles doivent être parties, hélas!

Aux élucus, et plus vite que ça !

Je me marre souvent. Voilà…Tout le monde sait que je suis élucubreur. Tout le monde sait qu’étant élucubreur je produis des élucubrations. Et tout le monde sait ce que c’est que des élucubrations. Pourquoi alors menacer de me bomber la gueule pour la simple raison qu’un élucubreur  doit dire que c’est « a » même quand c’est « i » et dire que c’est « i »  même quand c’est « o» ?

Il  y a aussi des gars qui lisent les élucubrations à rebrousse-poil. Comme celui qui m’a appelé en faisant ha ha ha hi hi hi.                                    

- Toégui, tu crois que c’est toi l’élucubreur du Faso ? Tu te mets le doigt dans l’œil. L’élucubreur du Faso ce n’est pas toi. C’est…UNTEL.

Et de me balancer le nom d’un de nos grands politiciens qui fut candidat à une de nos présidentielles. Oui, c’est ça, un mentor… et même un super mentor... C’est bien connu, les Mochichinautes des Mochichis FM, il vaut mieux les avoir avec soi que contre soi. Mais s’il y a un homme politique d’envergure qui jouit de l’estime de l’honorable ZABR’SILGA-Epervier du soir- et de ses compères, c’est bien notre Président de l’Assemblée Nationale Son Excellence  Alassane Bala Sakandé. Et a vrai dire il ne se passe pas un mois sans que Son Excellence ne fasse parler son cœur. Comme  lors de sa visite au Centre des mineurs de Laye. Comme lors de la  visite aux concasseuses de granit de Balolé.

Ce serait fastidieux de vouloir citer tous ceux qui ont bénéficié des gestes de Sakandé. Je me rappelle en tout cas que tout a commencé à Bobo lorsque devant toute la nation il avait pris l’engagement de céder une partie de ses émoluments à des femmes et orphelins en détresse. Les Mochichinautes savent donc de quoi ils parlent. Ils affirment que Sakandé n’est pas comme ces faux Sankara  qui parlent comme Thomas Sankara mais roulent dans des V8 et sont propriétaires de gigantesques R+.

Mais les Mochichinautes seront-ils d’accord avec Son Excellence Alassane Bala Sakandé à propos de cette loi qu’il compte faire adopter ‘’ sans peur ni hésitation’’ (sic)  et aux termes de laquelle chaque province de notre République devra être dotée d’un siège de député exclusivement réservé à un élu de sexe féminin ? Rien n’est moins sûr.

45 députés de sexe féminin par province ! Bon  an mal an      ! N’est-ce pas  là le Quota Genre du Président  Roch revu et corrigé de sorte à dépasser les bornes ? C’est Sakandé le PAN, qui au vu et au su de la nation a annoncé la future loi. Mais cette loi, qui en a eu l’idée ? C’est une idée de Sakandé lui-même ou une idée venant de Tebguéré Président du MPP ? Ou est-ce une idée de Maître Bénéwendé Sankara membre majeur de la Majorité Présidentielle ? Ou est-ce une idée de Laurent  Bado Grand Maître dans la Majorité Présidentielle ? La question mérite d’être posée parce que 2020 est déjà là et avec cette nouvelle menace nommée Kadré Désiré Ouédraogo c’est ensemble que tous les alliés du Soleil Levant doivent faire feu de tout bois.

Pour  sûr, si je demande si c’est SY Chériff qui a eu cette idée des 45 députés je recevrai un bon coup .Pan! Dans la gueule.

–       Qui t’a dit que SY Chériff est du Soleil Levant et de la Majorité Présidentielle ?

Idem si je demande si c’est Armand Ouali qui a fait montre de son génie créateur. Pan! Dans la gueule !

-         Qui t’a dit que Armand Ouali est du

Soleil Levant et de la Majorité Présidentielle ?

Le Naaba Tigré ? N’en rajoutons pas.

Aux élucus ! Encore et encore.

Moi quand je ne lis pas,  j’élucubre. Quand je n’élucubre pas je lis. Je lis tout et n’importe quoi. Je viens de lire la Constitution. Au Titre premier,  Chapitre premier, Article premier il est écrit ceci :

« Tous les Burkinabé naissent libres et égaux en droit… Les discriminations de toutes sortes notamment celles fondées sur le sexe sont  prohibées».

Dès les premières dispositions de la Constitution, il est manifeste qu’accorder d’office un siège de député à un candidat, c’est porter atteinte au principe d’égalité de chance. Accorder un siège gratuit à la gent féminine c’est léser la gent masculine et donc contraire au principe de justice prôné par la Constitution.

La gent féminine, en toute logique, ne devrait pas accepter cette disposition dans la Loi Fondamentale. Si non, se serait reconnaitre son infériorité par rapport à la gent masculine.

J’ai bien aimé cette déclaration d’Apolline Traoré avant la clôture du FESPACO. Elle a dit qu’elle aimerait bien recevoir l’Etalon de Yennenga, non pas parce qu’elle est une femme mais bien parce qu’elle est une excellente cinéaste. Autrement, elle recevrait un sous-Etalon de Yennenga. De même une député élue sans être élue dans les normes serait une sous-député, c’est-à-dire une député qui ne serait que le ‘’ bon enfant’’ d’un mentor.

En politique comme au cinéma, pour sortir du lot il faut avoir une compétence supérieure. Les compétences supérieures se manifestent très tôt, le plus souvent dès l’école. Comme au cinéma, il est illusoire de vouloir être une grande réalisatrice de long métrage sans avoir produit le moindre court métrage. De même, quiconque se sent des ambitions politiques doit le faire savoir par un comportement combattif. Peut-on être une vraie député sans avoir franchi ce palier qu’est le Conseil Municipal ? Sans avoir une réputation de mal causeuse ? Oui, on peut, mais à condition d’avoir un mentor qui en impose aux mentors.

Les femmes battantes ne restent pas inconnues. Juliette Bonkoungou est une femme battante. Ça se voit ça se sait. Martine Yabré n’a pas encore été élue député mais c’est une femme battante. Ça se voit ça se sait. Et j’ai en mémoire Madame Marlène Zèbango qui fut ministre et qui était la Présidente du parti PECLI. J’ai aussi Madame Joséphine Tamboura qui, elle également avait créé un parti politique dont Abbel Toussaint Coulibaly se souvient.

La femme battante c’est la femme combative. Elle en veut. Elle va à la politique, elle n’attend pas que la politique vienne à elle.

Puis-je parler maintenant ? En employant une grosse expression qui ressemble à une autre grosse expression qui rappelle quelque chose à Simon Compaoré et à Roch ? Et dont il est question  d’un certain Article 37 ?

Voilà …Vous êtes prêt ? Je vais parler : «  L’adoption d’’une loi accordant d’office 45 sièges de députés aux femmes  dans les 45 provinces, c’est anticonstitutionnel ».

Voilà qui est dit. Et ce qui est dit est dit. Si jamais je dois faire mon méa culpa manu militari je sais à qui m’adresser.

Et pourtant elle était  anti-démocratique cette limitation du mandat présidentiel. Et pourtant il avait raison Galilée : « Elle tourne».

Le FESPACO nous a rappelé au bon souvenir de Thomas Sankara. J’ai bien aimé ces mots de Sam’s  K le Jah : «… Sankara vaut de l’or. »

… Sankara… Sankara… Sankara.

Je crois vous avoir conté ma mésaventure à Yaoundé où on m’avait envoyé pour apprendre à vendre les timbres encore plus chers. C’était quelques mois après le 15 Octobre 87.

A l’époque j’étais loin de m’imaginer qu’on allait vendre mon gagne-pain aux Arabes. J’avais pris un taxi en location pour la demi-journée. Il me conduisait de maquis en maquis, de viande de brousse en viande de brousse, de machin en machin .Il a mangé beaucoup de ma viande de singe ce taximan. Il ne savait pas de quel pays je venais. Tout à coup soudain brusquement, au détour d’un 6 mètres, il demanda de quel pays j’étais. Lorsque je lui ai dit que j’étais du Burkina, il freina, s’empara d’un  coupe-coupe en criant !      -Quoi ? Burkina ? C’est toi qui as tué mon ami là !

-         Moi? Quel ami ? Non c’est pas moi. Je n’ai jamais tué personne moi.

-         C’est toi. vous avez tué mon ami SANKARA. Il a fait quoi ? Un bon quelqu’un comme lui.

Il s’approchait de moi, le ton de plus en plus menaçant. Je pris mes jambes à mon cou.

PS : Si vous entendez crier, ne cherchez pas. Accourez- vite. J’habite Katr Yaar au Nord de BASSINKO, tout au Sud de Tanghin Dassouri. Accourez-vite avant que les spatules ne soient de sortie. Surtout n’oubliez pas de faire savoir à la meute que je suis élucubreur et même que l’élucubration c’est mon affaire.

Charles Guibo