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Elèves et rapports sexuels : Faire ou ne pas faire

Les grossesses non désirées et précoces sont aujourd’hui la première cause d’abandon des classes. Les acteurs de la lutte contre ce phénomène en sont conscients mais ne sont pas d’accord sur le message à véhiculer pour sensibiliser les jeunes. Afin d’harmoniser les interventions, le groupe de plaidoyer Education sur la santé sexuelle et reproductive des jeunes en milieu scolaire, avec l’appui de l’ONG Diakonia, tient un atelier le 9 mars 2019 pour accompagner le ministère de l’Education dans la lutte contre les grossesses non désirées et précoces.

 

«C’est mieux que les enfants attendent après leurs études pour commencer une vie sexuelle» ;

«Ils peuvent le faire tout en se protégeant s’ils ne peuvent pas s’abstenir» ;

«Vous pouvez vous protéger et si ça ne marche pas, il y a l’avortement». Ce sont là les conseils prodigués par les acteurs de la promotion de la santé sexuelle aux jeunes en milieu scolaire.

Visiblement, les messages diffèrent d’une OSC à une autre. Chose qui rend difficile la lutte contre les grossesses non désirées. Pour accompagner le ministère de l’Education, le groupe de plaidoyer Education sur la santé sexuelle et reproductive des jeunes en milieu scolaire, créé en 2012, s’est réuni en atelier ce lundi 4 mars 2019. Il s’agit du CRIGED (Centre de recherche et d’intervention en genre et développement), de FAWE (forum for african women educationalists, du CCEB (cadre de concertation des ONG/associations actives en éducation de base) et d’ATTous-Yennenga (Association tout pour tous-Yennenga).

Cet atelier vise à plaider auprès du ministère la coordination et le renforcement du leadership étatique en matière de promotion sexuelle et reproductive en milieu scolaire. Il s’est agi de faire l’état des lieux de l’offre de services en matière de santé sexuelle et reproductive en milieu scolaire ; de présenter les approches d’intervention utilisées dans neuf régions du pays ; de discuter de la pertinence et de la cohérence des approches et interventions des acteurs en vue de l’atteinte des résultats des politiques nationales ; d’identifier les bonnes pratiques de l’offre de services en matière de santé sexuelle et reproductive en milieu scolaire…

A en croire le Dr Nestorine Sangaré, directrice exécutive du CRIGED, leader du groupe de plaidoyer, beaucoup de partenaires accompagnent la lutte mais pour que tous ces appuis puissent être bénéfiques au pays et aux enfants, il est important qu’on puisse harmoniser les interventions : «Certains acteurs font la promotion de la pilule chez des jeunes. La diversité et l’orientation sexuelle, l’homosexualité, sont des questions fondamentales pour une société comme la nôtre». Pour l’ancien ministre de la Promotion de la Femme et du Genre, il faut s’accorder sur ce qu’il faut dire aux enfants avant que les acteurs aillent vers eux pour les formations et les sensibilisations.

C’est pourquoi le leadership du ministère a été sollicité pour accompagner et aider le groupe de plaidoyer à se réunir autour d’un même message. Chose que le ministre a acceptée, en attendant les conclusions et recommandations à même de permettre la préparation des textes réglementaires à valider et soumettre en Conseil des ministres afin de disposer définitivement d’un cadre harmonisé et normatif qui tienne compte de la vision du gouvernement pour son système éducatif. Le Pr Stanislas Ouaro a reconnu que cette rencontre est importante, car pendant l’année scolaire 2015-2016, plus de 5 000 cas de grossesses précoces, non désirées, ont été enregistrés ; en 2016-2017, 7050 cas ont été enregistrés.

La représentante pays de l’ONG suédoise, Nadine Koné, a estimé que la coordination des actions pour des résultats plus probants est importante : «Dans notre contexte, il est bon d’avoir des discours harmonisés car l’éducation est une richesse et nous ne pouvons pas permettre que des fléaux comme les grossesses précoces viennent miner nos efforts de construction de la nation», a-t-elle souligné.

 

Ebou Mireille Bayala

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