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Emile Paré : Même devant le bol de lait, le Chat noir continue de griffer

A l’occasion du lancement de la rédaction de ses mémoires, intitulés « 60 ans de vie, 40 ans de lutte politique et syndicale, la moisson est-elle maigre ? », le docteur Pargui Emile Paré, surnommé « le chat noir du Nayala », a convié les hommes de médias à un point de presse. C’était le mardi 19 mars au RAN hôtel à Ouagadougou.

 

On apercevait dans la nombreuse assistance Simon Compaoré, président par intérim du parti majoritaire, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), qui n’a pu suivre en intégralité la conférence, et Dieudonné Bonanet, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme.

Le Dr Paré a déclaré que la rédaction de ses mémoires était « une étude descriptive et analytique de mes 60 ans de vie et de mes 40 ans de lutte laissant le lecteur, l’auditeur et le téléspectateur répondre à la question ‘’la moisson est-elle maigre ?’’».

Le conférencier du jour a en outre déclaré que la rédaction de ses mémoires est précédée d’une analyse des contextes dans lesquels il entame cet exercice. « En tant que dialecticien, j’ai la forte conviction que les facteurs externes et internes sont les déterminants de mes pensées, de mes appréciations, aussi objectives ou subjectives soient-elles », a-t-il soutenu.

Pargui Emile Paré a décliné son identité politique en se définissant comme un « communiste marxiste-léniniste, qui après avoir fait un passage au socialisme démocratique, évolue aujourd’hui dans la social-démocratie ».

Faisant un aperçu du contexte international actuel, M. Paré note l’événement historique qui est la chute du mur de Berlin en 1989, « un des symboles forts de la fin de la guerre froide, de la victoire momentanée et provisoire du capitalisme sur le socialisme et le communisme ». Il fait le constat que malgré le triomphe du capitalisme et de la démocratie libérale dans le monde, « les peuples en lutte cherchent toujours la voie de leur émancipation sociale et économique ».

 

Particularité du contexte national

 

En scrutant le contexte national, le docteur Paré relève deux éléments essentiels qui sont le facteur postinsurrectionnel et la gestion du pouvoir par le président Roch Marc Christian Kaboré. Il a rappelé que l’insurrection d’octobre 2014 a voulu marquer une rupture politique, économique et sociale avec le régime de l’ancien président Blaise Compaoré. Selon M. Paré, « trois ans après la prise du pouvoir par le président Kaboré, la demande de rupture et de refonte de l’Etat est toujours exigée par la jeunesse ainsi qu’une grande partie de l’opinion nationale ». L’une des explications de cette situation, à en croire le conférencier, est que « le président Roch est resté dans la continuité d’une gouvernance de transition démocratique alors que le peuple, par les urnes, lui a donné la plénitude du pouvoir ». Au sein du parti majoritaire, ajoute-t-il, des voix s’élèvent de plus en plus pour dire que « le MPP a pris le pouvoir mais il a délégué sa gestion à autrui ». Puis M. Paré est allé plus loin dans sa critique du pouvoir : « Je vais mener une lutte contre un cercle de gens qui sont en train d’entraîner le président Roch sur une mauvaise voie. D’anciens conseillers de Blaise, d’anciens éléments de la transition et de la société civile sont en train de remplir la présidence et le gouvernement. Ça, je refuse », a-t-il asséné.

Précisons que le Dr Paré est membre du MPP et actuel directeur de l’Ecole nationale de santé publique (ENSP).

 

Dieudonné Ouédraogo

Dernière modification lemercredi, 20 mars 2019 22:09

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