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Importation de pièces détachées : Le ministre Harouna Kaboré dans le collimateur des commerçants bobolais

Les associations de  vendeurs de pièces détachées de la ville de Bobo-Dioulasso ont animé samedi 23 mars 2019, une conférence de presse. A l’ordre du jour de cette rencontre avec les médias, les nouvelles dispositions prises par le ministre du Commerce en matière d’importation de pièces détachées et qui ne cessent de compromettre dangereusement l’avenir de leurs activités.

 

La mobilisation des vendeurs de pièces détachées venus des marchés de la ville de Sya pour cette conférence de presse était le signe que le problème est véritablement préoccupant et qu’il y a lieu de conjuguer leurs efforts pour des solutions à même de relancer leurs affaires dans un bref délai. Dans leur déclaration liminaire, lue par Moustapha Léga, ces vendeurs s’insurgent contre le ministère du Commerce à travers ce décret d’octobre 2018 et dans lequel, toute importation de pièces détachées doit être au préalable soumise à une autorisation spéciale délivrée par le ministère. 

Un décret dont l’importance est bien reconnue  par les vendeurs dans la mesure où l’action gouvernementale, selon eux, doit être orientée vers la protection des industries locales. Mais seulement, cela ne devrait pas se faire au détriment des PME/PMI qui représentent 85% de l’économie nationale au dire des conférenciers. Et du coup l’instauration des autorisations spéciales d’importation est perçue par les vendeurs comme une stratégie visant à plomber la relance économique à Bobo au profit d’un groupuscule d’opérateurs économiques basés dans la capitale.

«La caution pour les importations est très élevé. On ne peut pas demander à un commerçant de déposer 200 millions à la SAP avant d’importer des pneumatiques et chambres à air. Vous constaterez que dans ce cas précis,  il n’y a que les poids lourds du monde des affaires qui peuvent se soumettre à cette exigence. Et du coup, nous qui sommes les PME/PMI n’avons plus d’autres choix que de fermer boutique. Nous avons plus l’impression que le ministre Harouna Kaboré est à la solde de puissants opérateurs économiques à Ouagadougou», s’est indigné un commerçant.

Cette conférence de presse a aussi permis aux vendeurs de dénoncer la Brigade mobile du commerce (BMC) qui vient de voir le jour et qu’ils considèrent comme une structure de trop et même, une porte ouverte à la corruption. Les vendeurs qui se disent victimes de harcèlement n’entendent plus se laisser faire avec ces fréquentes sorties de la BMC pour des contrôles. Des opérations qui aboutissent le plus souvent à sceller des magasins pendant plusieurs jours. Pour les vendeurs de pièces détachées de Bobo, il y a comme une volonté manifeste de les nuire au profit d’autres acteurs du domaine.

Car pour Moustapha Lega,  «il y a déjà la douane et aussi la brigade antifraude qui sont régulièrement à nos trousses. Et on vient nous ajouter la BMC. Qu’est-ce qu’on nous veut au juste ? Le plus marrant est qu’on nous oblige à prendre les produits SAP qui ne s’adaptent plus à l’évolution du marché».

Le ministre Harouna Kaboré gagnerait à ouvrir et dans un court délai, un dialogue avec ces commerçants pour des échanges à même de ramener la sérénité dans le secteur et surtout de rétablir la confiance entre le ministère du Commerce et les vendeurs de pièces détachées de Bobo.

Jonas Apollinaire Kaboré 

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