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Campagne agricole 2018-2019 : Plus de 3 millions de personnes menacées par la famine

La production céréalière de la présente campagne agricole est provisoirement estimée à plus de 5 millions de tonnes, soit une hausse de plus de 20% par rapport à celle écoulée. Malgré la bonne moisson dans plusieurs régions, celles du Sahel et du Nord, du fait du contexte sécuritaire délétère, ont enregistré un fléchissement de la production de victuailles. Conséquence, plus de trois millions de personnes sont vulnérables à l’insécurité alimentaire. C’est essentiellement le contenu de la conférence de presse du 29 mars 2019 animée par le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles, Salifou Ouédraogo.

 

 

Après 2018 où des millions de ménages ont manqué de quoi faire bouillir la marmite, cette année encore ils sont nombreux les Burkinabè en état d’insécurité alimentaire. De juin à août 2019, environ 3 745 200 personnes étaient sous stress alimentaire. Pour la même période, 676 200 personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire sévère dont 24 283 ménages en "phase d’urgence". Les provinces de la région du Nord et du Sahel, affectées par la situation sécuritaire préoccupante, sont les zones les plus exposées.  Dans ces localités, du fait du contexte sécuritaire difficile, les producteurs ont été déplacés, laissant derrière eux leurs champs.  C’est ce que révèle l’analyse de la vulnérabilité alimentaire du pays à partir des résultats prévisionnels de la campagne agropastorale 2018/2019. Comment faire face à ce manque de victuailles ? Le gouvernement, à travers le ministère de l’Agriculture, a sa petite idée de la solution à mettre en œuvre pour permettre aux ménages vulnérables de subsister en attendant la saison nouvelle. En effet, lors de l’hebdomadaire Conseil des ministres du 27 mars, un plan de riposte a été concocté. Il est doté d’une enveloppe totale de 27 814 752 589 francs CFA. Ce plan permettra de mettre à disposition des céréales (prix social et subventionné) au profit de 28 323 ménages, de distribuer gratuitement des vivres à un certain nombre de personnes, etc. Qui sort le portefeuille pour financer l’opération ? La mobilisation des ressources se fera essentiellement à travers le budget de l’Etat et la contribution des Partenaires techniques et financiers. Le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles, Salifou Ouédraogo, a salué la disponibilité des partenaires à accompagner les efforts du gouvernement.

Si certaines localités du pays manquent de quoi faire bouillir la marmite, l’ensemble de la campagne agricole 2018-2019 donne cependant un motif de satisfaction. En effet, la production céréalière est provisoirement estimée à 5 186 589 tonnes, soit une hausse de 27, 65% par rapport à celle écoulée. Comparativement à la moyenne des cinq dernières années, la moisson de l’année en cours a connu une augmentation de 17, 03%.

Rappelons que, tout comme en 2019, la récolte de l’année antérieure a exposé des millions de Burkinabè à l’insécurité : ce sont 2 671 867 personnes qui étaient sousstress alimentaire sur l’ensemble du territoire national, beaucoup d’autrespersonnes en situation d’urgence alimentaire, etc. Un plan de riposte d’un coût total de 81 491 002 888 F CFAavait été élaboré en vue d’en atténuer les effets immédiats et de protéger les populations vulnérables et directement affectées.

Hadepté Da

 

 

Encadré

Quelques objectifs du plan de riposte 2019 :

-La mise à disposition de céréales (prix social et subventionné) au profit de 28 323 ménages. Quantité de céréales de base : 8 497 tonnes d’un coût de 2 555 504 028 FCFA ;

-la distribution gratuite de vivres ;

-la mise à disposition de 18 623 tonnes d’aliments bétail pour les éleveurs (à prix subventionné et distribution gratuite) ;

-l’appui à la production végétale (maraîchage et culture pluviale notamment semences de céréales et du niébé) dans les zones vulnérables ;

-la prise en charge de 42 206 enfants en situation de malnutrition aiguë sévère (MAS) et de 102 051 enfants en situation de malnutrition aiguë modérée (MAM) ;

-la création de jardins nutritifs au profit de 920 ménages

-l’approvisionnement en eau potable par la réhabilitation de 410 forages dans 20 communes ;

- la réhabilitation de 50 forages pastoraux.

 

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