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Maladie de Parkinson : Quand le cerveau refuse de coopérer

 

Avez-vous déjà remarqué ces vieilles personnes qui tremblent d’elles-mêmes, marchent d’un pas très lent ou ont du mal à porter, par exemple, quelque chose à la bouche avec précision et souplesse ? Ce sont généralement des personnes atteintes du syndrome parkinsonien ou maladie de Parkinson. Pathologie rare qui ne touche que 3 à 5% de la population, principalement les personnes âgées d’au moins 60 ans, elle est  liée au vieillissement du  système nerveux. Cependant, il peut y avoir d’autres causes comme les séquelles des Accidents vasculaires cérébraux (AVC), l’intoxication par les pesticides et les herbicides. A l’occasion de la Journée internationale de la maladie de Parkinson, célébrée ce jour 10 avril, découvrons davantage cette maladie avec le concours du Pr Jean Kaboré, chef du service neurologie de Yalgado.

 

 

 

 

Qu’est-ce que la maladie de Parkinson ?

 

 

 

Du nom de ce médecin américain qui a été le premier à faire la description magistrale de la maladie dans les années 1800, c’est une pathologie du cerveau, une atteinte du système nerveux qui est classée dans la catégorie des maladies dites neurodégénératives. Cela, parce qu’elles sont liées à l’âge, au vieillissement du cerveau qui fait qu’une partie ne fonctionne pas correctement et va alors aboutir à l’apparition de signes caractéristiques.

 

 

 

Décrivez-nous un peu le mécanisme de vieillissement du cerveau

 

 

 

Le cerveau est un appareil complexe. La fluidité de nos mouvements est due au bon fonctionnement du cerveau. Au tout début de la vie, il faut apprendre à faire certains mouvements tels que s’asseoir, marcher ou courir. Et ce sont de petites structures du cerveau qui coordonnent ces actions. Mais avec l’âge ces structures deviennent moins performantes, ne vont donc plus produire les substances nécessaires pour que les mouvements soient fluides et coordonnés. C’est ce qui va créer les symptômes de la maladie.

 

 

 

Quels sont ces symptômes ?

 

 

 

Il s’agit de la lenteur du mouvement appelée akinésie, du tremblement des membres, parfois de la tête et de l’hypertonie, c’est-à-dire que le membre devient raide. Du coup, le mouvement fluide qu’on fait facilement quand on est jeune devient lent et mal formé.

 

 

 

Quelles sont les causes d’une telle maladie ?

 

 

 

La plupart des cas sont rencontrés chez les personnes âgées de 60 ans, mais malheureusement nous en rencontrons actuellement chez des moins âgées. Dans ce cas, la cause n’est pas le vieillissement du cerveau mais peut-être l’ingestion de toxines.

 

Un certain nombre de toxines (toxines industrielles, monoxyde de carbone, cyanure, fumées d'échappement, colle, peinture, laques…ndlr) sont en effet incriminées, mais les recherches continuent pour en trouver la cause exacte. En tout cas, on pense que certains métaux comme l’aluminium jouent un rôle dans la survenue de la maladie. Il y a d’autres causes mais non relatives exclusivement à la maladie de Parkinson mais plutôt au syndrome parkinsonien. Dans cette situation, les signes s’apparentent à ceux de la maladie de Parkinson, mais on peut les retrouver chez l’enfant, chez la personne jeune ou âgée.

 

D’autres causes peuvent être les séquelles d’Accidents vasculaires cérébraux (AVC), l’intoxication par les pesticides et les herbicides qui ont malheureusement envahi le secteur agricole de notre pays. L’usage inconsidéré de ces produits chimiques provoque des intoxications dont certaines sont plus subtiles à détecter parce que d’apparition retardée. Il s’agit des troubles de la  coordination du mouvement.  

 

 

 

Et les excitants comme le café, le thé ou la cola…

 

 

 

Non, ils ne font pas partie des facteurs de risque. Au contraire, le café serait même protecteur contre la survenue de la maladie de Parkinson. De même que le thé, qui contient la même substance qu’est la caféine, protectrice des cellules contre cette maladie. 

 

 

 

Mais y a-t-il des personnes qui sont plus à risque ?

 

 

 

Oui, il y a la composante génétique de la maladie. Il y a des familles où le risque de développer une maladie parkinsonienne est plus important à cause des gènes. Ces gènes du vieillissement qui, lorsqu’ils sont modifiés, vont provoquer une insuffisance dans les éléments anatomiques que j’ai décrits tantôt et qui vont favoriser, aux alentours de 60 à 65 ans, la survenue de la maladie.

 

 

 

Et l’activité professionnelle ?

 

 

 

Oui, bien entendu, il y a un lien. Dans les professions où on utilise les matériels toxiques comme l’aluminium, les pesticides, c’est certain qu’on est plus exposé. Mais les recherches se poursuivent. Il y a quelques années on avait incriminé les dioxines. Il y a aussi les infections comme la grippe espagnole, due à un virus qui a infecté plusieurs millions de personnes en Europe en 1940 et qui a été suivie plus tard par le syndrome parkinsonien.

 

 

 

Comment se fait le diagnostic ?

 

 

 

Le diagnostic est d’observation. Quand on voit une personne qui tremble, qui n’a plus la fluidité de ces mouvements, qui se déplace difficilement, à petits pas, c’est assez évident. Au tout début, les signes peuvent être subtils mais quand le tableau est complet, on pense à la maladie.

 

 

 

Y a-t-il un traitement pour une telle maladie ?

 

 

 

Oui, mais il est palliatif. Comme ce sont les structures du cerveau qui ne produisent plus assez de substances pour fluidifier le mouvement, le traitement va consister à suppléer l’insuffisance des substances du cerveau. Cela ne veut pas dire que la substance qu’on va administrer sera définitive. Autre bémol, les médicaments sont disponibles mais coûtent relativement cher.

 

 

 

La rééducation intervient-elle dans le traitement ?

 

 

 

Oui, à un certain niveau. C’est un élément du traitement, mais ce n’est pas le traitement.

 

 

 

Peut-on envisager la guérison ?

 

 

 

Pour ce qui est de certaines causes comme les toxines, il suffit de les soustraire. Mais selon mon expérience, les atteintes du système nerveux sont difficilement curables.

 

 

 

Que faire donc pour se prémunir contre ce mal ?

 

 

 

Ce qu’il faut savoir déjà, c’est que la maladie de Parkinson n’est pas très fréquente (3 à 5% d’atteinte), et ne touche qu’une frange de la population. Mais il faut surtout éviter l’usage, sans les recommandations de protection, des herbicides et des pesticides.

 

 

Alima Séogo née Koanda

 

Tél. : 79 55 55 51

 

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