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Syndicats de l’éducation : Grève d’avertissement le 18 avril

La Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) était face à la presse le samedi 13 avril 2019. Objectif : annoncer qu’elle observera un arrêt de travail de 24 heures le jeudi 18 avril prochain sur l’ensemble du territoire national. Elle veut prendre à témoin l’opinion nationale et internationale par rapport à la lenteur du gouvernement au niveau de la mise en œuvre de leur protocole signé depuis janvier 2018 si bien que la lutte peut s’intensifier si rien n’est fait.

 

 

Rappelons qu’en janvier 2018 la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) et le gouvernement burkinabè avaient signé un protocole. Il s’agissait de mettre fin au mot d’ordre de la « suspension des évaluations au post-primaire et au secondaire, la suspension des compositions au primaire, l’arrêt du traitement et la transmission du courrier (données statistiques, rapports trimestriels) et le non-traitement des dossiers de concours au primaire, au post primaire et au secondaire, etc ».

 

 

A écouter les conférenciers, cette mesure d’une grande responsabilité avait été prise pour montrer au gouvernement une fois de plus leur volonté à poursuivre les discussions dans un esprit de dialogue sincère. Ils ont expliqué qu’en janvier dernier, le gouvernement, à son niveau, avait adressé une correspondance avec des propositions notamment un atelier sur l’élaboration des actes de bonification d’échelon et des avancements et le début de la constatation financière pour fin mars 2019 et le transfert du traitement des indemnités de logement et spécifiques aux directions régionales dès la première dizaine du mois de février 2019, etc.

 

 

Selon le coordonnateur de la CNSE, Bonaventure Bélem, en termes de bilan, les conclusions sont loin d’être satisfaisantes. A l’entendre sur l’ensemble des points rappelés dans leur correspondance du 1er février dernier, aucun n’est entièrement satisfait et sur certains, aucun élément n’indique qu’ils seront respectés. « Le gouvernement s’inscrit davantage dans un esprit de dilatoire que de résolution véritable des problèmes», a-t-il martelé.

 

Il a exposé qu’il y avait un certain nombre de points qui étaient assortis de délais pour leur mise en œuvre et, plus de 15 mois après, ces points n’ont pas connu une avancée significative malgré les interpellations.

 

Quant à la question du statut valorisant pour une sortie de crise et pour une gestion des carrières des personnels des ex-garderies populaires, le gouvernement vient dire en mars dernier qu’il souhaite prendre en compte l’ensemble des préoccupations similaires parce qu’il semblerait que dans d’autres ministères des gens aussi y soient sans avoir un statut assez clair. En outre, il n’est pas dans une logique d’en faire un statut valorisant.

 

Selon le premier responsable de la CNSE, M. Belem, au regard de tout ce qui précède, un préavis de grève a été déposé auprès du secrétariat du gouvernement le 3 avril 2019 appelant « l’ensemble des travailleurs de l’éducation et de la recherche à observer un arrêt de travail de 24 heures le jeudi prochain ». Ladite grève de protestation sera ponctuée de marches-meetings sur l’ensemble du territoire national.

 

A la question de savoir si ce n’est pas une manière de prendre en otage les examens de fin d’années qui s’approchent et dont les dates ont été publiées,  les orateurs du jour ont affirmé que s’il y a prise en otage des examens, ce sera la conséquence de la réaction du gouvernement et de leur attitude. Ils ont mentionné qu’ils sont conscients des difficultés économiques que le pays traverse mais qu’ils ont l’impression que les autorités ne réagissent que sur la pression.

 

Ils ont indiqué qu’à la date du 27 mars dernier, la partie syndicale représentée au sein du comité de suivi de la mise en œuvre du protocole apprenait de source gouvernementale que seulement 12 982 sur 100 114 agents ont constaté l’incidence financière de la bonification d’échelon en fin mars 2019, soit environ 12,5%.

 

Pour eux, étant des parents d’élèves, des éducateurs, des acteurs du système éducatif, lorsqu’on critique la qualité du système éducatif, ils se sentent interpellés.

 

Et en tant qu’acteurs, ils ne sont pas fiers du marasme du système éducatif parce que tout ce qu’ils font vise la qualité de l’éducation et la réhabilitation du système éducatif burkinabè. « Pendant plus de 15 mois, sans satisfaction, nous sommes restés aux côtés des enfants et des élèves que nous encadrons pour les accompagner. »

 

Félicité Zongo

Dernière modification lemardi, 16 avril 2019 22:12

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