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Sécurité alimentaire et défis sécuritaires : Un bataillon de 1040 producteurs sème les graines de la résistance

 

Depuis le 25 avril 2019, la capitale de la région du Sud-Ouest vit au rythme de la 21e édition de la Journée nationale du paysan. Pendant trois jours, le gouvernement et les 1040 producteurs des treize régions conviées vont mener la réflexion sur comment atteindre la sécurité alimentaire dans ce contexte de problème sécuritaire. Cela dans le cadre du forum et des ateliers sectoriels qui se tiennent à l’occasion de la JNP.

 

 

La salle de conférences de l’Ecole nationale des enseignants du primaire de Gaoua, qui a servi de cadre à la cérémonie d’ouverture, n’a pu contenir tout son monde si bien que beaucoup de producteurs étaient contraints d’assister au cérémonial à partir du hall d’entrée. Les moins chanceux, sous des appâtâmes.

 

A l’intérieur, le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles livre son discours d’ouverture dans lequel il a d’abord parlé des avantages de l’agriculture dans notre économie : elle emploie plus de 86% de la population active, 35% de contribution au PIB, etc. Salifou Ouédraogo, avec réalisme, a aussi et surtout évoqué les difficultés qui minent actuellement ce secteur dont dépend la majorité de notre population. Le terrorisme, parlons-en, d’autant que c’est un phénomène qui s’attaque désormais à notre secteur agricole. A ce sujet, Salifou Ouédraogo rappelle que la lutte contre le fléau est au centre des échanges de la biennale qui a pour thème : « Défi de la sécurité alimentaire dans un contexte d’insécurité : quelles stratégies d’accompagnement des exploitations agro-sylvo-pastorales, halieutiques et fauniques ? »

 

Concernant toujours le problème sécuritaire, les inquiétudes des producteurs sont connues. « Dans quelques jours, il va commencer à pleuvoir. L’agriculteur sera dans son champ et le terroriste sera à côté, armé. Que va-t-il faire ? Que feront l’Etat et les producteurs pour s’en sortir ? Nous, agriculteurs, sommes obligés d’être au champ. Quant aux terroristes, ils veulent nous mettre des bâtons dans les roues. L’Etat et les producteurs doivent s’asseoir autour d’une même table pour résoudre le problème. On ne saurait parler de sécurité alimentaire sans préalablement assurer l’intégrité physique des producteurs. » Voilà comment le président de la Fédération des éleveurs du Burkina Faso et vice-président de la Confédération paysanne du Faso, Boureima Diallo, a résumé la crainte des producteurs face au terrorisme. Alors comment combattre l’hydre ?

 

Pour sortir de l’ornière les producteurs, voire le Pays des hommes intègres, le président de la Confédération paysanne du Faso défend un point de vue qui implique les populations dans la recherche de solutions. « La solution, c’est de donner la parole aux populations. Elles doivent s’exprimer sur le fléau qu’elles vivent. La solution n’est pas forcément militaire, elle est au niveau du peuple. C’est pourquoi il est très important, lors des forums, de discuter avec l’ensemble des acteurs, de recueillir leurs avis, de les analyser et de mettre en œuvre des actions concrètes », a vivement soutenu Bassiaka Dao.

Il ajoute : « Si on parle d’insécurité, vous ne pouvez pas dire seulement qu’il faut recruter de jeunes militaires. Il faut voir dans l’ensemble quelles sont les responsabilités du peuple dans ce fléau qui nuit à notre sécurité alimentaire. » Globalement, l’opinion de Bassiaka Dao incluant les autres couches de la société pour mieux « terroriser les terroristes » s’inscrit dans le même ordre d’idées que le thème de la 21e édition de la JNP. De ce fait, le président de la Confédération paysanne du Faso apprécie positivement cette journée qui, précise-t-il, permet aux sans-voix de s’adresser aux décideurs politiques et de leur proposer des solutions idoines qui vont permettre de combattre les ennemis du peuple burkinabè.

 

 

Hadepté Da

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