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Présidentielle 2020 : Abdoulaye Soma rêve de Kosyam

Le professeur Abdoulaye Soma rêve d’un destin présidentiel et ne perd pas du temps. Le célèbre enseignant de droit et constitutionnaliste burkinabè, sera de la course pour Kosyam en 2020. Une annonce faite au cours d’une conférence de presse, le dimanche 5 mai 2019 au CENASA. L’ancien directeur de cabinet du médiateur du Faso portera la bannière du mouvement « Soleil d’avenir », un parti dont la création officielle est intervenue seulement la veille au cours d’une assemblée générale constitutive.  

 

 

Il a le profil d’un premier de la classe et veut  devenir le premier des Burkinabè. A 21 ans, il était major de sa promotion en première année de droit, à 32 ans il était le plus jeune professeur agrégé de droit d’Afrique, à 40 ans, il rêve maintenant du fauteuil présidentiel. L’engagement en politique du professeur Abdoulaye Soma, puisque c’est de lui qu’il s’agit, était annoncé depuis quelques semaines par les médias dont L’Observateur Paalga.

 

C’est chose faite maintenant depuis le 4 mai dernier. Lors d’une rencontre au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC), à laquelle les journalistes n’étaient pas conviés, a été porté sur les fonts baptismaux un nouveau mouvement politique dénommé « Soleil d’avenir » dont Abdoulaye Soma en est « l’initiateur-leader », comme il se définit lui-même. Sans plus attendre, le constitutionnaliste a aussi été désigné pour porter les couleurs jaune et bleu du parti à l’élection présidentielle de 2020.

 

« Soleil d’avenir », dont le slogan est « Jusqu’au bout du rêve » est déjà fort de 200 000 membres fondateurs repartis dans les 45 provinces, a informé son président au cours de l’officialisation de sa candidature le 5 mai. Il présentera des candidats à tous les autres scrutins, a informé le célèbre juriste. Si tout semble être allé vite, le cinquième candidat déclaré à la présidentielle de 2020 explique, dans le manifeste du parti dont il a procédé à la lecture, que l’idée a germé depuis 7 ans et a commencé à être exécutée il y a 3 ans. Aucun lien donc, a-t-il affirmé, avec son départ polémique du cabinet de médiateur du Faso.

 

Les initiateurs de « Soleil d’avenir » ont pris le temps de « mûrir les idées qui le structurent sur la base d’études, d’analyses, de réunions et discussions sur les problèmes et les solutions, sur le passé, le présent et l’avenir du Burkina Faso », a signifié l’enseignant de droit constitutionnel. Il ressort de cette analyse des fondateurs de « Soleil d’avenir » que le Burkina a besoin d’un « nouveau souffle politique » qu’entend incarner le nouveau parti et son champion. Les griefs du Pr Soma contre la configuration politique actuelle ne manquent pas.

 

Il dénonce notamment une structuration des partis et formations politiques fondée sur des inimitiés personnelles que des oppositions idéelles ou idéologiques. « Le pays semble inexorablement engagé dans un cycle infernal d’accumulation de haine politique et de vengeance au gré des changements du personnel gouvernant », a-t-il déploré avant de dénoncer en outre l’encadrement et la socialisation insuffisante du corps politique. Chiffre à l’appui le candidat affiche sa déception de voir des millions de personnes, en majorité des jeunes, ne pas voter, ne pas s’engager en politique ou dans des associations formellement déclarées. Ces jeunes selon l’ancien président de la Société burkinabè de droit constitutionnel doivent rentrer dans le moule de la république au risque de les voir répondre favorablement aux sirènes des groupes terroristes.

 

Fort de ses constats, son parti se propose de mobiliser, de canaliser et d’utiliser ce vivier de laissers-pour-compte pour servir le développement, de construire une organisation politique pour réaliser la réconciliation et l’union nationales, d’instaurer une gouvernance basée sur l’égalité de tous les citoyens et de promouvoir la vertu dans la gestion des affaires publiques.

 

Un ministre par région

 

 « Soleil d’avenir » est selon ses fondateurs bâti sur un dualisme idéologique. « Nous pratiquerons le socialisme sur les questions sociales de base identifiées comme telles pour notre pays, notamment l’alimentation, le logement, la culture, la santé. Nous pratiquerons du libéralisme pour les autres. Notre vision se résume donc à un libéralisme de droit commun et un socialisme d’exception », a expliqué le Pr Abdoulaye Soma qui précise que son mouvement occupera une place d’indépendant sur l’échiquier politique nationale tout en restant ouvert à toutes formes de collaboration avec les autres entités sur les objectifs communs.

 

 

S’il arrive au bout de son rêve présidentiel, le Pr Abdoulaye Soma qui dit « s’offrir au peuple burkinabè en solution aux problèmes de clivages et de divisions » annonce qu’il gouvernera avec 13 ministres, soit un par région. « Je ne dis pas que je suis le seul Burkinabè qui peut gouverner mais je suis parmi les Burkinabè qui peuvent gouverner », a-t-il lancé devant de militants conquis. « Ne me parlez pas de politique politicienne, vous les journalistes vous allez avoir une rupture de style, je suis dans le vrai », a-t-il également dit à l’endroit des hommes de médias, promettant de détailler bientôt son programme de société.

 

Sur sa relation avec l’ancien Premier ministre Isaac Zida dont il fut pendant la Transition le conseiller spécial, il a informé ne pas entretenir de liens personnels avec ce dernier, hormis leur collaboration professionnelle pendant la Transition. « Mais si pour l’intérêt du Burkina il me faut le rechercher je vais le faire », a-t-il affirmé.

Hugues Richard Sama

Dernière modification lelundi, 06 mai 2019 23:44

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