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Revendications nouveau statut par les postiers : Ça ne passe pas comme une lettre à la Poste

Les travailleurs de la Poste réunis au sein du Syndicat national des travailleurs de la poste (SYNTRAPOST) ont débuté le 6 mai un sit-in de 72h sur tout le territoire. En cause, un processus engagé pour la relecture du statut du personnel de cette société d’Etat, processus qu’ils estiment bloqué par la direction générale. Une rencontre avec ladite direction en ce premier jour de la manif n’a pas permis de lever le mot d’ordre.

 

Sous des tentes érigées pour la circonstance, des dizaines, voire des centaines d’hommes et de femmes ont pris place sur des chaises soigneusement disposées. Quelques-uns préfèrent faire le pied de grue. Un dispositif acoustique crache des chansons de protestation bien choisies. Par moments, des coups de sifflets retentissent. Nous sommes lundi matin dans la cour de la direction générale de la Poste transformée en quartier général du SYNTRAPOST qui observe un sit-in de 72 heures. Pas d’envoi ou de réception de colis ou de courrier, les portes de tous les services sont closes dès 7h et il faut attendre 12h pour la réouverture. A l’intérieur de certains guichets, le téléphone sonne sans trouver de répondant.

Pourquoi ce mouvement d’humeur ? Le secrétaire général du Syndicat, Gilbert Goh, explique qu’il est consécutif à un mécontentement que les travailleurs expriment depuis maintenant de longs mois à l’endroit de la direction générale : la pomme de discorde, le statut du personnel de la Poste. Entre février et mars 2018, rappelle le SG, une première crise a opposé le syndicat à la direction. Pour la résoudre, il a été arrêté que le statut du personnel soit relu. De concert avec la direction générale, des travaux menés dans ce sens ont alors abouti à des conclusions en septembre, conclusions qui ont constitué un dossier à défendre par la direction devant le Conseil d’administration. Malheureusement, regrette le SG du SYNTRAPOST, le document aurait été écarté par la direction qui, suite aux interpellations pressantes du syndicat, a fini par assurer les travailleurs de l’adoption dudit statut en février dernier. Ce statut devrait permettre l’amélioration des conditions de travail des agents de la Poste, explique le numéro un du syndicat. Mais le deadline n’a pas été respecté, poursuit-il : « Depuis février, on tourne en rond, et nous estimons que trop, c’est trop », martèle Gilbert Goh qui assure que le sit-in est observé sur toute l’étendue du territoire, dans l’ensemble des 13 régions.

 

Ce qu’en dit la direction générale

 

De son côté, la direction générale refile la patate chaude au conseil d’administration, reconnaissant tout de même la légitimité de cette grogne du syndicat. « Ce mouvement d’humeur est dû au fait que le syndicat estime que le dossier a assez traîné ou que la direction n’est pas de bonne volonté », croit savoir en effet le secrétaire général de la Poste, Oumarou Ouédraogo. « Il ne s’agit pas d’une mauvaise volonté de la direction » assure-t-il. Et d’expliquer que lorsque les améliorations à apporter au document ont été discutées et le dossier soumis au Conseil d’administration, celui-ci a convoqué une session extraordinaire début avril. A l’issue de cette rencontre, ledit Conseil a estimé que les éléments qui motivent la mise en œuvre du statut ne sont pas suffisants, s’appuyant sur le fait que ce nouveau statut aurait une incidence financière de plus de plusieurs dizaines de millions sur la charge de l’institution. A l’issue d’une autre session, tenue les 16 et 17 avril, le Conseil a encore demandé des éléments de précision après avoir reçu de la direction des propositions de projections sur l’incidence financière qu’aurait durant une certaine période ce nouveau statut. Les informations complémentaires ont été renvoyées le 30 avril dernier au conseil d’administration qui s’est encore réuni deux jours après pour examiner ces nouvelles propositions. « Nous sommes dans l’attente de ce que va décider le Conseil d’administration », résume Oumarou Ouédraogo.  

Pour aplanir les divergences entre le syndicat et la direction, une rencontre a réuni les deux parties au cours de cette première journée de protestation, une rencontre voulue par la direction, qui n’a pas permis aux mécontents de reconsidérer leur position. En clair, soutiennent les responsables du SYNTRAPOST, le sit-in est maintenu jusqu’au 8 mai, et s’il ne permet pas d’obtenir gain de cause, le syndicat passera à la vitesse supérieure en observant une grève de 48 heures.

 

Bernard Kaboré

(Stagiaire)

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