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Assassinat père Fernando: La boucherie du cuisinier Toé

Qu’est-ce qui a poussé le sieur Toé à une telle atrocité sur la personne de cet homme d’Eglise qui succombera à ses blessures ?  Une question qui reste sans réponse après ce drame qui a frappé vendredi 17 mai 2019 le centre Don Bosco de Ouezzin-Ville et qui laisse pantoise la communauté catholique de Bobo-Dioulasso. Mort des suites de ses blessures après une sanglante attaque au couteau, le père Fernando Hernandez de la communauté salésienne et de nationalité espagnole devrait être inhumé mercredi  dans la cour du centre Don Bosco.

 

 

C’est la deuxième fois à Bobo-Dioulasso qu’un prêtre est victime d’une attaque à l’arme blanche. On se rappelle encore le drame du collège de Tounouma il y a quelques années lorsqu’un élève avait mortellement agressé un prêtre blanc à coups de marteau. L’affaire, qui avait profondément ému toute la ville de Sya et particulièrement la communauté catholique, connaîtra une suite judiciaire.

 

Le jeune élève, chez qui la police avait découvert des livres sur les meurtres en série dans sa bibliothèque, sera arrêté, jugé et condamné après son deuxième assassinat dont la victime était une élève. Vendredi dernier de nouveau, la communauté chrétienne de Bobo-Dioulasso a été endeuillée par cet autre assassinat des plus crapuleux commis par un ex-employé du centre Don Bosco. Un crime prémédité selon les premiers témoignages.

 

Un ex-cuisinier du centre, qui dit-on, était en délicatesse avec ses employeurs. «M. Toé était un cuisiner à Don Bosco depuis environ une dizaine d’années. Mais ces derniers temps, il avait cessé ses activités, je ne sais exactement pourquoi.Ce qui est sûr, il n’était plus en odeur de sainteté avec les prêtres. Certains affirment qu’il était sous le coup d’une mise à pied. Mais d’autres disent qu’il était licencié» nous explique un habitant du secteur. C’est aux environs de 13 heures ce vendredi que l’auteur du crime est arrivé sur les lieux. Ex-employé du centre, il connaissait bien cet environnement qu’il a fréquenté pendant une dizaine d’années mais aussi les habitudes de ses occupants. Et c’est à l’heure du déjeuner qu’il fit son entrée au centre, armé d’un couteau qu’il avait soigneusement camouflé.

 

La suite fut tout simplement dramatique comme nous le raconte ce témoin : «Lorsqu’il est arrivé, il a demandé à voir le père Fernando. On lui a dit d’attendre parce que les prêtres sont à table. C’est après le repas qu’il a été introduit. Il se dirigea vers le père et du coup, il ôta son arme qu’il avait camouflé et commença à le poignarder. Les autres ont tenté de voler au secours de celui-ci, et l’un a été blessé. Ils n’ont rien pu faire puisque le père Fernando était déjà mortellement atteint». Stupeur et indignation au centre Don Bosco mais aussi à Ouézzin-Ville. Comme une traînée de poudre, la nouvelle va vite se répandre dans le quartier, suscitant la colère des riverains. Lesquels firent irruption au centre certainement pour en finir avec l’auteur de ce forfait. Ce dernier, qui s’était refugié dans un véhicule stationné à l’intérieur du centre après son forfait, en sera délogé et roué de coups. Il aura la vie sauve grâce à la police qui est arrivée sur les lieux.

 

Un meurtre inqualifiable, selon de nombreux témoignages, qui a plongé la communauté chrétienne de Bobo mais également les habitants de Ouézzin-Ville dans une profonde consternation. Hier dimanche, la plupart des paroisses de l’archidiocèse de Bobo-Dioulasso ont prié pour le repos de l’âme du père Fernando et souhaité un prompt rétablissement au père Germain. Au moment où nous tracions ces lignes, nous avons appris que ce dernier, de nationalité togolaise, blessé dans cette attaque, a été évacué samedi à Ouagadougou pour des soins plus appropriés.

 

                                                        Jonas Apollinaire Kaboré 

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