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Grève SYNTSHA : Piqûre de rappel à un gouvernement « méprisant »

Le Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) observe une grève de 96 heures à compter d’aujourd’hui 21 mai 2019. Lors d’une conférence de presse organisée hier lundi à Ouagadougou, les responsables du bureau national ont évoqué les raisons qui commandent cet énième mouvement d’humeur visant à mettre le gouvernement face à ses responsabilités.

 

Les formations sanitaires à travers tout le territoire national connaissent aujourd’hui, en principe, une perturbation générale. Le SYNTSHA a lancé un mot d’ordre de grève qui court du 21 au 25 mai 2019. Sur ce débrayage collectif, le secrétaire général du syndicat, Pissyamba Ouédraogo, entouré de ses collaborateurs, a pointé un doigt accusateur sur le gouvernement pour dénoncer son manque de volonté à mettre en œuvre le protocole d’accord signé avec le syndicat le 13 mars 2017. Cela n’est, selon lui, ni plus ni moins qu’une démission à l’égard de la santé des populations et un mépris vis-à-vis des travailleurs et de leurs regroupements.

Après le préavis de grève du 25 mars de l’année en cours, foi du SG, au mépris de ses propres engagements et contrairement aux promesses annoncées au sortir du conseil des ministres du 3 avril 2019, l’exécutif n’a pas eu de négociations sérieuses avec le SYNTSHA. Les différentes démarches de ce dernier auprès des autorités, notamment le ministre de la Santé (le 10 et le 17 mai 2019), pour obtenir des réponses claires à l’ensemble de ses revendications sont restées vaines.

Le syndicat, au regard de toutes ces tentatives infructueuses, est arrivé à la conclusion que le gouvernement et le ministère de la Santé ont opté d’abuser de sa disponibilité au dialogue. Et Pissyamba Ouédraogo d’affirmer avec force qu’aucune négociation véritable n’a été tenue entre le gouvernement et le SYNTSHA, à ce jour. En lieu et place, on a plutôt pu observer de vaines manœuvres dont le seul but est de diviser les rangs du syndicat dans les Centres hospitaliers universitaires et régionaux.

Les responsables syndicaux disent en prendre acte. Face à ce comportement qu’ils qualifient de mépris exprimant clairement la démission du gouvernement par rapport aux problèmes des services de santé et de l’élevage posés dans la plate-forme revendicative du SYNTSHA. Celui-ci se voit alors obligé de durcir le ton. La conséquence est le maintien de son mot d’ordre de grève du 21 au 25 mai 2019, le boycott des gardes et permanences du 25 mai au 3 juin prochains. Cela a pour objectif d’exiger la satisfaction de ladite plate-forme, et plus de respect pour les travailleurs de la santé humaine et animale, ainsi que leur syndicat.

 

Mobilisés et déterminés pour le succès de la lutte

 

Le SYNTSHA tient le gouvernement entièrement responsable de ce qui pourrait advenir du blocage actuel du traitement de ses justes revendications. Il prend l’opinion à témoin et l’informe du refus manifeste des autorités d’ouvrir un dialogue sincère et constructif avec le syndicat sur la situation chaotique des formations sanitaires et des services de l’élevage au Burkina Faso.

L’ensemble des acteurs des secteurs de la santé humaine et animale est invité à soutenir la lutte, à s’abstenir de tout acte susceptible de compromettre son succès. Les acteurs concernés sont appelés à prendre la pleine mesure de la situation et à rester mobilisés et déterminés.

Concernant la présente grève, le gouvernement à travers son service d’information a publié un communiqué (Cf. L’Observateur paalga n°9856 du 20 mai 2019) dans lequel il énumère les actions entreprises dans l’optique de trouver des solutions aux points de revendication soulevés par le SYNTSHA. Les responsables du bureau national disent en avoir pris connaissance, mais pensent qu’il s’agit là tout simplement du dilatoire de la part de l’exécutif pour gagner du temps. C’est toujours là l’expression de son manque de bonne foi et de volonté de régler les problèmes des travailleurs. Le gouvernement, à en croire le SG du SYNTSHA, privilégie toujours des méthodes et des  manœuvres pour éviter au mieux un dialogue vrai. Pourtant, en acceptant le protocole d’accord, a-t-il ajouté, le syndicat entendait amener le gouvernement à reconnaître ses engagements.

En tout état de cause, le SYNTSHA, souligne son secrétaire général, en cas de non-satisfaction, pourrait engager d’autres actions, déterminer la suite et la forme de la lutte afin de faire aboutir ses justes revendications. 

 

D. Evariste Ouédraogo

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