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Syndicat des greffiers : «Nous avons déjà demandé à nos camarades de reprendre le service» (Me Aboul Aziz Kafando, SG du syndicat des greffiers)

 

Rappelez-nous brièvement vos points de revendication

 

 

 

Nos points de revendication tiennent principalement à trois aspects. Primo, il y a la question du reversement qui a eu lieu en 2016. Ce point avait des problèmes en ce sens que ce qui a été proposé ne respectait plus la hiérarchie. Autrement dit, le reversement a été fait de telle sorte qu’il y a des nouveaux qui sont devenus plus anciens que des personnes qui étaient déjà dans le corps. La reprise de ce reversement avait alors été demandée depuis 2016.

 

 

Secundo, il y a des décrets de la loi 054 du 18 décembre 2012 portant statut du personnel du corps des greffiers. C’est au moins 17 décrets qui n’avaient pas été adoptés. Nous avions élaboré lesdits décrets qui ont par la suite été déposés au ministère. Il y a eu un comité tripartite (Justice, Finances, Fonction publique) qui a apprécié ces documents mais ils n’ont jamais été adoptés.

 

Tertio, c’est le point relatif à la modification d’un certain nombre de textes (Code de procédure pénale, Code d’organisation judiciaire modifié en ce qui concerne les greffiers avant d’être envoyé à l’Assemblée nationale).

 

Etant donné que nos préoccupations n’étaient pas prises en compte, nous avons décidé de surseoir au travail et d’observer un mouvement d’humeur. Notre grève a commencé le 19 avril dernier.

 

 

 

Au Conseil des ministres du mercredi dernier, le gouvernement a pris un décret vous concernant. Est-ce que cela résout votre problème ?

 

 

 

Suite à notre mouvement, le 24 avril 2019, il y a eu un décret qui a été pris et c’est le même décret qui a été repris le 22 mai car il n’était pas consensuel. C’étaient des propositions qui ne résorbaient pas entièrement le problème. Par exemple, il y avait toujours des entassements. Des gens qui sont sortis il y a cinq ou six ans mais qui se retrouvent devant des anciens en termes d’échelon. C’est pourquoi ce décret avait été rejeté. C’est pour corriger cela que le ministre nous a reçus en début de semaine et nous avons amendé le décret qui vient d’être adopté. Pour nous, cela résout le problème du reversement.

 

 

 

Donc les conditions sont réunies pour que vous puissiez reprendre le travail ?

 

 

 

Dès qu’on nous a fait savoir que le décret devait passer en Conseil des ministres, le lundi 20 mai, nous avons demandé aux gens de reprendre le service. Notre objectif, c’est de résoudre les problèmes et non d’être en grève. Le travail a repris mais il y a des décrets qui restent. Des travaux ont été réalisés des promesses ont été également faites qu’ils vont passer en Conseil des ministres. En ce qui concerne les textes, il y a le Code de procédure pénale qui doit passer à l’Assemblée nationale le 28 mai et promesse a été faite que nos préoccupations seront prises en compte.  C’est ce qui a prévalu à la reprise du service, sous réserve que nos préoccupations soient traitées diligemment.

 

 

 

Mais quelque part, est-ce que l’entrée des avocats dans la danse ne vous aurait pas aidé à obtenir rapidement  satisfaction ?

 

 

 

C’est une pression de plus, donc nous reconnaissons effectivement que leur entrée en jeu a pu permettre de résoudre plus facilement les problèmes.

 

 

 

Vous certifiez qu’aujourd’hui tous les greffiers sont au travail ?

 

 

 

Depuis lundi 20 mai ils sont au travail. Il faut noter que le mouvement au fond n’a pas été déclenché par les syndicats. Nous n’allons pas déclencher un mouvement qui ne suit pas la loi. Ce sont les militants qui ont décidé d’arrêter le service. Et nous avons fait des démarches entre le ministère et nos militants. Quand il y a eu des raisons de reprendre, nous sommes venus vers nos camarades pour leur signifier que le gouvernement est prêt à résoudre les problèmes et par conséquent, nous pouvons reprendre en attendant les conclusions du Conseil des ministres. Nous demandons au gouvernement de continuer dans cette dynamique pour éviter ce qui est arrivé. Pour une loi qui a été adoptée en 2012, si nous devons continuer à demander des décrets pour son application, ce n’est pas intéressant. Toutes nos excuses également à la population pour les désagréments que ce mouvement d’humeur leur a causés.

 

 

 

Interview réalisé par

 

Félicité Zongo

 

 

 

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