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Présidentielle 2012 : «Si Roch perd le pouvoir, il va à la CPI» (Pascal Zaïda du CED)

 

Avec cette dernière sortie de Pascal Zaïda, le 29 mai dernier à l’hôtel RAN Somkièta, c’est un véritable réquisitoire contre le pouvoir en place qui a été dressé. La principale ligne de mire du patron du CED (Cadre d’expression démocratique) ayant été le président du Faso himself, Roch Marc Christian Kaboré. A l’écouter,  avec l’histoire des koglwèogo, si celui-ci perdait le pouvoir, son point de chute serait la CPI, d’où une certaine volonté du pouvoir MPP de reporter la présidentielle de 2020, pour perdurer au pouvoir ou être sûr de remporter ce rendez-vous électoral.

 

 

Pour emprunter au jargon journalistique, l’enfant terrible du Cadre d’expression démocratique (CED) reste beau tout de même un « bon client ». La preuve, cette fois-ci, du beau monde a envahi la salle réservée à la conférence de presse. En effet, la réputation du tenant du crachoir, Pascal Zaïda, n’est pas usurpée et il n’a pas sa langue dans la poche, fort de son trophée de guerre qu’est le mois de prison passé à la MACO (Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou), en 2017, pour avoir organisé une marche non autorisée suivie  d’actes de vandalisme. «Depuis 2015, le Burkina Faso connaît une dégradation continuelle de son système sécuritaire, due notamment à l’impuissance et au laxisme des autorités. Notre pays est très mal en point. Notre pays souffre et son drapeau est en berne. Sa souffrance est ressentie dans toutes les articulations de la vie socioprofessionnelle… Roch Marc Christian Kaboré doit lâcher, avouer son incompétence et son incapacité à gouverner et faire comprendre que sa bonne foi n’a pas suffi », a-t-il, d’ores et déjà, tapé du poing sur la table.

 

Dès l’entame, le ton est ainsi donc donné. Pendant son discours liminaire, prononcé avec une certaine verve, il a passé en revue les maux qui minent notre pays, pointant un doigt accusateur sur le président du Faso et son parti, le MPP, qui ont, à l’entendre, détérioré le climat social en créant et en encourageant l’épanouissement d’une milice armée appelée Koglwèogo en langue mooré, en réfutant toute idée de réconciliation nationale, en se mettant en conflit avec tous les travailleurs du public et du privé, en perdant de vue l’unité de l’armée et l’expertise des devanciers, en péchant diplomatiquement à travers le choix de se débarrasser de Chine Taiwan, en occupant la forêt de Kua, qui, à le suivre, n’est pas à vendre où à louer aux Chinois… Et n’en jetez plus.

 

C’est fort de ce tableau pas du tout reluisant que Zaïda  intime l’ordre au premier des Burkinabè de rendre le tablier, parce qu’il ne s’agit pas là d’un pouvoir traditionnel. Et de sortir de son carquois une de ses flèches qu’il doit avoir nombreuses contre le président du MPP, Simon Compaoré. « Nous avons dit à Simon : tu as 67 ans ! Arrête maintenant ! ». Seulement, selon les informations de celui qui estime être très bien renseigné, le départ du pouvoir MPP ne se fera pas comme une lettre à la poste. Ce dernier entretient un projet, qu’il tient pour le moment secret, à l’aide de spécialistes et d’experts, de reporter l’élection présidentielle pour perdurer au pouvoir. « Cette élection est justement l’occasion pour le peuple de vous retirer sa confiance ou de vous la réitérer. Ce que ne veut pas le MPP. Si Roch perd le pouvoir en effet, soit il va directement en prison, ou, avec les Koglwèogo, il atterrit à la CPI (Ndlr : Cour pénale internationale) ».

 

Et pour qu’un tel report ne prospère guère, Pascal Zaïda a déjà son plan de riposte, lui qui ne veut plus voir l’opposition politique burkinabè, même en peinture. « Nous avons une opposition politique fantoche et vendue, qui ne se préoccupe pas du bonheur du peuple. L’opposition refuse de s’assumer ; nous allons nous assumer nous-mêmes.

 

 

 

Issa K. Barry

 

Dernière modification ledimanche, 02 juin 2019 21:33

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