Menu

Certificat d’études primaires : La ronde des centres de Ouagadougou

Même si certains ont eu du mal à retrouver l’emplacement exact de l’école primaire Paspanga C, presque tout le monde est arrivé dans l’enceinte de l’établissement avant l’heure convenue. D’un côté, le maire de la commune de Ouagadougou, Armand Pierre Béouindé, entouré de plusieurs de ses collaborateurs, attendait patiemment. C’est finalement vers 7 heures passées de quelque vingt minutes que nous faisons mouvement vers les salles de composition, où les candidats au CEP (Certificat d’études primaires) et au concours d’entrée en 6e étaient déjà installés.

 

 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la concentration était de mise et les élèves, âgés d’une dizaine d’années, osaient à peine sortir de leur silence pour répondre aux petites questions que les responsables du centre leur ont posées, sans doute pour tenter de détendre un peu l’atmosphère glaciale qui régnait dans la salle.

Pour sa part, le bourgmestre a pris le temps de leur expliquer pourquoi il était à leurs côtés avant de procéder à l’ouverture de la grosse enveloppe contenant les premières épreuves, celles de la rédaction en l’occurrence. « Tu as déjà fait une promenade. Raconte », tel est le sujet que l’édile de la capitale a lu à l’attention des candidats, prenant le soin de bien articuler et de préciser la durée de la composition ainsi que le nombre de points. Conscient que le premier examen est souvent passé avec beaucoup de stress et d’angoisse, il a encouragé son jeune auditoire à ne pas paniquer et à faire preuve de concentration et d’attention. « Nous sommes tous passés par là », dira-t-il un peu plus tard, persuadé que le succès sera au bout de l’effort.

Sachant que le monde de l’éducation a traversé différents mouvements sociaux qui ont fait planer l’idée d’une année blanche, Armand Pierre Béouindé s’est réjoui de constater que les examens de fin d’année, qui ont commencé le 6 juin dernier avec le BEPC (Brevet d’études du premier cycle), le BEP (Brevet d’études professionnelles) et le CAP (Certificat d’aptitude professionnelle) se déroulent dans la quiétude. « C’est vrai qu’à un moment donné, l’Etat s’est demandé si ces évaluations auront lieu. Nous tenons donc à féliciter et à remercier le ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales ainsi que tout le gouvernement, qui ont fait de leur possible pour que le parcours de nos enfants soit sanctionné par cet examen que tous les élèves attendent », a indiqué le maire. 

Pour cette session 2019 du certificat d’études primaires et du concours d’entrée en 6e, la commune de Ouagadougou compte 175 centres pour 52 495 candidats parmi lesquels on dénombre 28 749 filles et 23 746 garçons. Le nombre de jurys est de 57 pour 1073 salles de composition. Selon les chiffres qui nous ont été communiqués, il y a au total 1079 écoles qui ont présenté des candidats à cet examen. « Nous espérons que d’ici la semaine prochaine nous allons avoir des résultats à la hauteur de ceux que la ville a enregistrés l’année dernière », a lancé notre interlocuteur.

Interrogé à son tour, Joseph Désiré Guira, président du centre Ecole primaire Paspanga C, n’a pas caché sa joie de la présence des autorités communales pour l’ouverture de la première enveloppe. Par ailleurs, il a précisé que la session a bien démarré. « Pour le moment, il n’y a pas de difficulté particulière et on ose croire qu’il en sera ainsi jusqu’à la fin », a-t-il souhaité, précisant que cette première épreuve est à la portée des enfants. A l’en croire, tous les inscrits n’ont pas pu répondre présents. En effet, le centre qui devait compter normalement 151 candidats, précisément 71 garçons et 80 filles, a en fin de compte enregistré quatre absents : deux garçons et deux filles.

C’est vers 7h 40 que la délégation a quitté l’établissement, laissant les candidats face à leur destin.

 

Plus de peur que de mal

 

A l’école Cathédrale, il est 10h passées de quelques minutes. C’est l’heure de l’administration de la troisième épreuve, celle de l’étude de texte après la dictée et la rédaction. Le calme règne dans ce centre d’examen. Juste à l’entrée, de petits marchands se tournent les pouces en attendant les pauses pour faire des affaires. Les membres du secrétariat sont au four et au moulin, et on ne compte pas les va-et-vient de quelques membres du secrétariat entre leur bureau et les salles de composition, sous le regard vigilant des forces de l’ordre postées sous un arbre. Pierre Kam est le président du centre. Des gouttes de sueur perlent sur son visage et il nous assure que « les choses ont bien commencé » dans son centre, où sont affectés 269 candidats : 122 filles et 147 garçons. « Nous sommes à la troisième épreuve et jusque-là, nous n’avons pas enregistré de problème majeur », soutient-il. 11 absents sont signalés, tous des candidats libres. « Un incident », note tout de même Félicité Ouédraogo, l’un des surveillants. En effet, un des candidats a eu un malaise, mais fort heureusement il a reçu sur place les soins nécessaires qui lui ont permis de tenir le coup. « C’était sans doute dû au stress », justifie l’enseignante.

Le centre de la Cathédrale est d’une particularité remarquable. Il accueille en effet des candidats bilingues, issus d’établissements franco-arabes. Ils sont au nombre de 38, selon Pierre Kam, regroupés dans une des cinq salles. L’épreuve de rédaction leur est administrée en langue arabe et il en sera de même pour les épreuves orales (lecture, récitation et chant).

10h 47, la cloche vient d’être sonnée pour la fin de l’épreuve d’étude de texte, qui marque par ailleurs une courte pause. La majorité des candidats restent en salle, quelques-uns par contre préfèrent profiter de ce temps pour reprendre haleine à l’extérieur. L’occasion pour nous d’avoir quelques impressions des candidats. Steven Ouédraogo dit avoir trouvé les premières épreuves « intéressantes », particulièrement la rédaction qui consistait à raconter une promenade. Le jeune candidat, plein d’assurance, dit avoir raconté une virée à vélo.

D’un candidat à l’autre, l’appréciation des épreuves est quasiment la même : elles n’ont rien d’extraordinaire par rapport à ce qui leur est souvent servi en classe. Pour Nadia, élève à l’école Le petit poucet, les premiers sujets ont été « faciles ». Pour Rachid Kanazoé, élève à l’école bilingue Medersa centrale, l’étude de texte intitulé « Le karité » n’était pas compliquée. « Nous l’avions déjà faite en classe », nous confie-t-il, se souvenant avoir obtenu la note de 22 sur 30. Son camarade d’école, Inoussa Bougma, est lui aussi confiant. La vingtaine sonnée, il  ne manque pas de nous faire croire que d’une manière générale, le niveau en français des élèves franco-arabes est relativement bas.

Si la majorité des candidats vont pour la première fois à la conquête du CEP, d’autres sont, eux, à leur deuxième tentative, voire plus. Kawsara Soré de l’école Bilbalogo tente pour la deuxième fois sa chance. Mais au vu des premiers sujets, elle espère que cette fois sera la bonne.

 

« Les sujets sont accessibles à l’élève moyen »

 

A l’école Tang-Zugu, située dans le quartier Koulouba, le dispositif n’est guère différent. Il est midi et quart et les forces de l’ordre veillent au grain. Tout est calme dans les salles de classe. La cloche vient de sonner, annonçant la pause de midi. Venus chercher leurs enfants, les parents d’élèves sont stationnés sous les arbres. Après quelques renseignements, on nous apprend que ce centre enregistre 288 candidats : 144 garçons et 144 filles, comme quoi la parité a été respectée. Pour Mathurin Kaboré, président du centre, l’administration des épreuves se déroule aussi normalement. « Depuis ce matin, tout se passe bien. Nous avons commencé par l’appel et nous n’avons enregistré que deux absences, celles de deux filles. Nous n’avons pas rencontré de difficultés liées à l’organisation pratique de l’examen. Le problème se situe au niveau du matériel, qui est insuffisant et de mauvaise qualité», a-t-il affirmé. Pour Marie Kaboré, parent d’élève, les sujets de ce matin sont accessibles à l’élève moyen. Cependant, elle estime que la dictée pourrait poser des difficultés aux élèves, notamment ceux qui n’aiment pas lire.

 

Zalissa Soré

Abdoulaye Nass &

Bernard Kaboré

 

Dernière modification lemercredi, 12 juin 2019 20:01

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut