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Rencontre GEPPAO à Ouaga : La plume contre les armes des terroristes

 

Le Groupement des éditeurs de presse publique de l’Afrique de l’Ouest (GEPPAO)  tient pendant deux jours à Ouagadougou son deuxième forum sur la sécurité. Les travaux de la rencontre qui a pour thème : «Le rôle des médias de l’UEMOA dans la lutte contre le terrorisme : entre contraintes sécuritaires et devoirs professionnels», ont commencé le jeudi 20 juin 2019, sous le haut patronage du chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, président en exercice du G5 Sahel.

 

 

 

 

Le GEPPAO a été créé en 2014 à Abidjan en Côte d’Ivoire par des directeurs de presse publique de l’espace UEMOA, afin de renforcer les liens de coopération professionnelle entre les médias publics de la sous-région. Il se veut un instrument d’intégration sous-régionale qui vise à œuvrer à la mutualisation des efforts et des moyens pour réussir les missions d’information et de formation des opinions publiques ainsi qu’à créer des espaces de réflexion et de partenariats entre les journaux de service public de l’Afrique de l’Ouest.

 

Le deuxième forum du GEPPAO, a affirmé d’emblée son président, Venance Konan, constitue des moments de réflexion sur ce phénomène troublant et traumatisant qu’est le terrorisme. Le Burkina Faso et d’autres pays comme le Niger et le Mali, a précisé le DG du quotidien Fraternité Matin, ont subi et continuent de subir les assauts meurtriers des bandes criminelles et mafieuses, qui sèment la mort et la désolation sans discernement, aveuglées par la haine et les intérêts égoïstes.

 

Malgré le déchaînement de violence terroriste et l’effroi volontairement suscité pour inhiber toute action, a-t-il confié, on s’interdit de se laisser intimider par l’hydre terroriste. Le GEPPAO, a soutenu le DG, a sonné le rassemblement des acteurs de ce secteur à Ouagadougou pour dire aux bandes terroristes qu’elles ont déjà perdu, car les acteurs des médias ne se laisseront pas arracher leur liberté d’expression et de presse si chèrement acquise.

 

M. Konan salue l’accession du président du Faso à la tête du G5 Sahel, qui se déploie progressivement sur le terrain sous son leadership, malgré ses moyens limités. Profitant de l’occasion, il a exhorté la communauté internationale à tenir ses promesses de financement, pour qu’enfin la force conjointe monte en puissance contre les terroristes.

 

L’organisation du présent forum, selon le président du GEPPAO, tient d’abord au fait que le terrorisme est devenu un des plus grands défis auxquels les Etats sont confrontés, ensuite pour la raison qu’il affecte les acteurs des médias et les interpelle au quotidien, mettant en exergue la complexité de la relation à établir avec cet épiphénomène. La rencontre de Ouagadougou se donne les moyens de répondre à des questions lancinantes à travers des panels animés par d’éminents communicateurs.

 

 

 

«Les médias ont une importante partition à jouer»

 

 

 

Selon Venance Konan, tout sera mis en œuvre pour que le forum accouche de recommandations qui feront avancer la cause de la paix et de la sécurité dans la sous-région.

 

Dans un message livré par Filiga Michel Sawadogo, le président de la Commission de l’UEMOA, parrain du forum, estime que la rencontre témoigne de la place stratégique des médias dans la lutte contre l’insécurité et le terrorisme. Pour lui, elle représente une opportunité pour les pays sahéliens de se rapprocher, de discuter et de  partager leurs expériences pour trouver des solutions à la crise sécuritaire. Au regard de cela, il trouve nécessaire d’encourager et de perpétuer l’initiative. L’Union, pour sa part, soutient fortement la démarche et encourage vivement les responsables du GEPPAO.

 

Le président du Faso a rendu hommage aux acteurs du 4e pouvoir qui ont pour sacerdoce l’information, la sensibilisation et la conscientisation des populations. Sa pensée est allée à tous ceux de leur corporation  qui ont perdu la vie en voulant sacrifier aux exigences de la profession. Pour le chef de l’Etat, le terrorisme est un affront aux valeurs communes inscrites dans la charte des Nations unies et dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen. Pour le combattre, les médias ont une importante partition à jouer, selon lui. Au-delà des règles de droit et de déontologie au respect desquelles tout journaliste est tenu, a relevé Roch Marc Christian Kaboré, il y a l’éthique, complexe par essence, et à l’aune de laquelle s’apprécie son niveau de responsabilité sociale. Le chef de l’Etat invite donc les professionnels des médias à revisiter, au cours de leur rencontre, les bases de leur sacerdoce et à envisager toutes les possibilités pour l’essor d’une presse qui construit et pérennise la cohésion sociale dans un contexte difficile.

 

Le forum de Ouagadougou, a-t-il conclu, est l’expression de l’engagement des animateurs des médias à l’excellence dans un secteur de forte concurrence qui exclut le tâtonnement et l’amateurisme

 

     

D. Evariste Ouédraogo

 

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