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Lutte contre le terrorisme dans le Sahel : Si maintenant ils peuvent abattre des hélicos…

Pour peu, on croirait à une séquence de la série culte américaine « 24 heures chrono ». Sauf que là, la scène ne se déroule pas aux Etats-Unis d’Amérique avec l’intrépide Jack Bauer, mais plutôt quelque part au Sahel, aux confins de la frontière entre le Mali et le Niger. Avec comme têtes d’affiche les militaires de l’opération « Barkhane ».

 

C’est donc loin de la fiction, car on est en pleine réalité ce vendredi 14 juin 2019, même si l’information n’a commencé à fuiter que ces 48 dernières heures.

L’état-major des armées françaises a  voulu minimiser l’affaire en parlant, dans un premier temps, d’atterrissage d’urgence d’un hélicoptère de type « Gazelle » de l’opération « Barkhane ». On sait désormais ce qui s’est réellement passé.

Alors que des soldats tricolores, épaulés par leurs frères d’armes maliens et nigériens, menaient une offensive contre  des terroristes dans cette zone, la libellule de fer essuie des tirs de kalachnikov. Il s’ensuit un incendie et une perte de puissance du moteur qui contraignent l’équipage à une manœuvre d’atterrissage forcé près du théâtre des opérations. Ce qui suit est un enchaînement d’actions rocambolesques dignes des plus grands films de guerre.

Deux occupants de l’appareil sont blessés mais un autre est indemne et parvient à extraire ses camarades des entrailles de la « Gazelle », avant qu’un autre hélico, de type « Tigre » cette fois-ci, ne vienne au secours des naufragés du désert. Seulement, l’aéronef sapeur-pompier n’est pas adapté à ce genre d’intervention. Il faut donc improviser et très rapidement, comme savent le faire les soldats d’élite. Les deux militaires blessés sont alors sanglés à l’extérieur de l’appareil, près du train d’atterrissage, pour être exfiltrés après que le commando a dézingué l’hélico touché afin que le précieux joujou ne tombe pas entre les mains ennemies.

Happy end donc pour une mésaventure qui aurait pu tourner au carnage et pourrait inspirer bien des scénaristes.

N’empêche, si l’épisode de la « Gazelle » touchée s’est bien terminé pour l’équipage, qui a réussi au cours de sa mission à mettre une vingtaine de terroristes hors d’état de nuire, il n’en constitue pas moins un camouflet pour les forces françaises. Et  c’est sans doute pourquoi Paris a voulu servir dans un premier temps une version édulcorée de l’histoire en la minimisant.

Mais la vérité est que ce qui s’est passé ce fameux vendredi inquiète à plus d’un titre, car c’est bien la première fois, sauf erreur ou omission de notre part, qu’un appareil de « Barkhane », fût-ce une petite « Gazelle », est pris pour cible au Sahélistan avec une simple kalachnikov. 

Il faut donc prier Dieu pour que les terroristes qui dictent leur loi dans le désormais triangle de l’horreur (Burkina Faso, Mali et Niger) ne disposent pas ou ne parviennent pas à disposer de batteries anti-aériennes. Car ça marquerait un nouveau tournant, plus dramatique, dans cette guerre asymétrique qui ensanglante nos pays depuis maintenant sept ans.

 

Alain Saint Robespierre

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