Distribution moustiquaires imprégnées : Interceptor G2 et PBO contre les moustiques rebelles
- Écrit par Webmaster Obs
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Ce vendredi 28 juin dans la ville de Sya, le Premier ministre lancera la campagne de distribution gratuite de moustiquaires imprégnées sur toute l’étendue du territoire à la place Tiefo Amoro. En prélude à cette activité, le secrétaire général du ministère de la Santé, le coordonnateur du programme national de lutte contre le paludisme et le directeur de la santé publique ont animé conjointement une conférence de presse à Ouagadougou le 25 juin 2019. Concernant la campagne 2019, deux nouvelles moustiquaires, Interceptor G2 et PBO, seront distribuées dans les régions des Hauts-Bassins, des Cascades, de la Boucle du Mouhoun et du Sud-Ouest pour faire face à l’accroissement de la résistance des moustiques aux insecticides couramment employés. Dans le reste des régions, ce sont les moustiquaires imprégnées standards, encore efficaces, qui seront distribuées du 29 au 3 juillet 2019.
Après la vague de chaleur, le temps des pluies. Mais cette période est redoutée, tant elle rime avec paludisme, premier motif de consultation, d’hospitalisation et de décès dans les formations sanitaires au Burkina Faso. Citant l’annuaire statistique de 2017, le secrétaire général du ministère de la Santé, le Dr Landaogo S. W. Lionel Ouédraogo, a indiqué qu’il y a eu malheureusement plus de quatre mille (4000) décès au cours de l’année sus-citée. Pour faire face au paludisme, des moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action (MILDA) sont distribuées gratuitement tous les trois ans depuis 2010. Les campagnes précédentes, celles de 2010, de 2013 et de 2016, ont porté un coup au mal du paludisme. « De moins en moins les populations portent les parasites du paludisme. La prévalence parasitaire est passée de 65% en 2014 à 20% en 2017 », selon le coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), le Dr Yacouba Savadogo. Il a ajouté que selon l’Organisation mondiale de santé (OMS), l’utilisation correcte de la moustiquaire reste le moyen le plus sûr pour lutter contre le paludisme. « Si elle est faite par 80% de la population, elle réduit l’incidence de la maladie de 50% et de la mortalité de 20%. Aucune autre intervention régulièrement reconnue recommandée n’a ces résultats sur l’incidence et la mortalité », a poursuivi le coordonnateur du PNLP.
S’inspirant des leçons des précédentes campagnes, dans celle qui va bientôt démarrer il y a des ajustements pour impacter davantage la situation. Parmi ces innovations, à en croire le SG du ministère de la Santé, le Dr Landaogo S. W. Lionel Ouédraogo, la principale est sans aucun doute l’introduction des MILDA de nouvelle génération (MILDA PBO et MILDA Interceptor G2) pour faire face à l’accroissement de la résistance des moustiques aux insecticides couramment employés. Concernant la première phase de cette campagne, dans certaines régions (Centre, Centre-Est, Centre-Ouest, Centre-Nord, Centre-Sud, Est, Plateau central, Sahel), ce sont des MILDA ordinaires qui seront distribuées du 29 juin au 3 juillet 2019. A la même période, dans la région des Hauts-Bassins, ce sont des MILDA nouvelle génération PBO qui seront distribuées. Les régions des Cascades, de la Boucle du Mouhoun et du Sud-Ouest attendront la deuxième phase en octobre pour recevoir des moustiquaires MILDA interceptor G2. Le coordonnateur du programme national de lutte contre le paludisme, le Dr Yacouba Savadogo, explique les raisons de ce changement : « Les moustiquaires qui sont utilisées dans les quatre régions des Hauts-Bassins, des Cascades, du Sud-Ouest et de la Boucle du Mouhoun sont adaptées aux moustiques de ces zones. Ces moustiquaires ont été conçues avec des insecticides qui permettent d’agresser les moustiques qui sévissent dans ces localités. Dans les zones où ce sont des moustiquaires standards qui seront utilisées, celles-ci restent efficaces contre les moustiques qu’on y trouve. Contre chaque type de moustique, on distribue les moustiquaires adaptées », a-t-il expliqué.
Alors que le pays connaît des déplacements internes de certaines populations du fait de l’insécurité, intervient la campagne de distribution de moustiquaires 2019. La coordonnateur assure qu’instruction a été donnée aux différents directeurs généraux de la Santé des zones concernées pour que ces populations fassent l’objet de dénombrement et bénéficient des moustiquaires au même titre que celles non déplacées.
Lévi Constantin Konfé