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Attaque terroriste au Centre-Nord : L’exode

 

Deux (02) personnes, dont le chef du village de Guibga, assassinées, un chef koglwéogo et son fils enlevés à Kiemna-Yarcé, des motos emportées : c’est le triste bilan enregistré dans la commune de Pissila (province du Sanmatenga) après le passage d’un groupe d’individus armés dans la nuit du mardi 25 juin 2019. Face à la situation d’insécurité qui refait surface malgré les actions de sécurisation des forces de défense et de sécurité et   l’opération «Ndoofu », déraciner en langue nationale fulfuldé, plusieurs villages du nord de la commune se vident de leurs habitants.

 

 

 

 

Selon des sources concordantes, c’est vers 20 heures qu’un groupe d’assaillants lourdement armés juchés en binôme sur une dizaine de motos grosse  cylindrée ont fait irruption à Guibga, le village natal de feu el hadj Saïdou Baguian, marabout de renommée de la commune rurale de Pissila. Les indésirables hôtes ont encerclé la cour du chef coutumier et assassiné le maître des lieux, Naaba Nézemsé, de son vrai nom, Zabré Douniwangda Raymond. Ce dernier, au  dire  des témoins, avait  fui son village en mars dernier pour se réfugier à Ouagadougou après l’exécution atroce de Barry Raaga, un ex-conseiller municipal, par des individus armés. Agé d’une quarantaine d’années, il serait revenu pour effectuer des rites traditionnels en prélude au démarrage de l’hivernage.  Après leur forfait à Guibga, les assaillants se sont rendus dans la même nuit  du mardi à Kiemna-Yarcé où ils ont assassiné le délégué du village et enlevé  le chef des koglwéogo et son fils. Les forces du mal ont aussi emporté des motos à Kiemna-Yarcé et dans d’autres villages qu’ils ont visités à la recherche de chefs coutumiers et de personnes-ressources.

 

 

 

Des villages se vident de leurs habitants

 

 

 

Le constat était désolant toute la journée du mercredi à Pissila-centre. Apeurés par la situation d’insécurité et les représailles des forces du mal, les habitants de plusieurs villages situés au nord de la commune ont décidé d’abandonner les travaux champêtres et de s’enfuir. A l’aide de moyens de transport modernes ou traditionnels et souvent même à pied, les déplacés internes, constitués en majorité de femmes et d’enfants, ont trouvé refuge au centre-ville de Pissila. Accueillis à leur  arrivée par les autorités communales et départementales, ceux-ci ont été relogés dans les salles de classe des écoles primaires. Certains déplacés ont été accueillis par des familles. Selon des témoins, la ville de Pissila a accueilli dans la seule journée de mercredi plus de 5 000  personnes déplacées internes en situation de détresse venues de villages tels que Guibga, Kiemna-Yarcé, Goeya, Wintogkuilga, Talweoguin et Firka.  

 

 

 

                                                                                           Gousyamba Ouédraogo

 

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