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Etats généraux ministère de l’Environnement : Des pistes écologiques pour reverdir le Burkina

 

C’est une salle de conférences comble du Conseil burkinabè des chargeurs qui abrite les états généraux du ministère de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique les 11 et 12 juillet 2019. Au regard de la menace dont l’environnement fait l’objet, il est question de faire un diagnostic de la gestion de la question en vue d’identifier les défis majeurs afin de dégager des pistes pour reverdir le pays.

 

 

 

 

Le Burkina perd chaque année plus de 105 000 ha de superficie de forêts malgré les campagnes de reforestation. Les bilans des campagnes de reforestation indiquent que pour la période 2002-2016, les acteurs de lutte contre la déforestation ont produit 9 525 105 plants par an et reboisé en théorie 10 428 ha, ce qui représente moins de 1/10 des superficies détruites par an. Pire, la majeure partie de ces plantations ne bénéficient pas de mesures de protection et d’entretien appropriées si bien que les plantes ne subsistent pas toujours. Résultat, il y a moins de 25%  de ces plantes qui survivent dès la 2e année. Cette situation influe sur notre positionnement sur le plan mondial. En effet, selon l’indicateur de performance environnementale, le Burkina est classé 144e sur 167 pays avec un indice de 43,71 en 2016 et au 159e rang sur 186 pays en 2018 avec un indice de 42,83.

 

Ces chiffres, selon le ministre de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique, Nestor Batio Bassière, ne sont guère reluisants et dénotent la fragilité de la gouvernance environnementale en cours au Burkina. A cela s’ajoutent les capacités limitées d’investissement dans les infrastructures environnementales, la dégradation accentuée des ressources forestières et de la biodiversité, le faible contrôle des pollutions et nuisances et le manque de culture de gestion systématique de l’environnement…

 

Comme si cela ne suffisait pas, le 4e rapport sur l’état de l’environnement de 2018 révèle que les problèmes environnementaux majeurs au niveau national sont : la dégradation des terres, de la qualité de l’air, des ressources en eau, aggravée par un système énergétique non durable, des problèmes croissants d’environnement urbain et de pollution, l’érosion de la biodiversité et les effets néfastes des changements climatiques. 

 

En dépit de ce qui ne va pas, le ministre de l’Environnement a reconnu les efforts consentis par ses agents dans un contexte sécuritaire marqué par les assassinats des agents forestiers, des incendies de postes forestiers, la destruction de moyens de travail et l’occupation des aires classées. A cet effet, une minute de silence a été observée à la mémoire de ses collègues disparus.

 

Au regard de la situation, la nécessité de tenir les états généraux s’impose. Durant donc deux jours, les acteurs du secteur feront un diagnostic de tous les paramètres entrant dans la gestion de l’environnement en vue d’identifier les défis majeurs et d’envisager de les relever.     

 

Au cours de ces 48h, les défenseurs de l’environnement seront amenés à analyser la gouvernance globale du ministère de l’Environnement en vue de dresser l’état des lieux de la mise en œuvre des missions du ministère ; d’analyser les contraintes qui entravent la bonne marche du département ; de parvenir à des propositions d’orientations stratégiques pour l’atteinte de résultats performants.   

 

Les participants réfléchiront également à la mobilisation des ressources financières ; aux défis à relever sur le plan technique pour l’atteinte des résultats et à la visibilité du ministère.

 

Dans le souci d’améliorer les prestations du secteur, le ministre Nestor Batio Bassière a appelé ses collaborateurs à mener des discussions franches et réalistes dans la sérénité et ce, dans un esprit constructif afin de proposer des recommandations qui seront à même de contribuer à la protection et à la valorisation durable des ressources forestières et fauniques en assurant un environnement sain aux populations.

 

 

 

Ebou Mireille Bayala

 

 

 

 

 

Encadré

 

 

 

Y a quoi à Kua ?

 

 

 

A la question de savoir quelle est la situation de la forêt de Kua, le ministre répond : « Y a quoi à Kua ? Actuellement, le gouvernement a une orientation claire. Le gouvernement a instruit le ministère de l’Environnement de mener tout ce qui est études afin de permettre au gouvernement de savoir de quoi il s’agit afin de décider. Donc tant qu’on n’aura pas les résultats de l’évaluation de l’étude environnementale, on ne pourra pas se prononcer sur la question ». 

 

 

E.M.B.

Dernière modification ledimanche, 14 juillet 2019 21:58

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