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Huitième TAC: 11 accords de coopération à la clé

La salle des Banquets de Ouaga 2000, qui vit depuis plus d’une année au rythme du procès du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015, s’est revêtue d’un décor particulier dans la matinée du 31 juillet 2019. Elle a, en effet, enfilé une tenue d’apparat faite des couleurs des drapeaux burkinabè et ivoirien en vue d’accueillir présidents d’institutions, membres de gouvernements, diplomates et représentants d’organisations internationales et interafricaines pour ne citer que ces sommités. Ils ont été les témoins privilégiés de la cérémonie d’ouverture de la 8e Conférence au sommet du Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, présidée par Alassane Ouattara et Roch Marc Christian Kaboré. Les travaux se sont achevés par la signature de 3 accords de coopération devant les deux chefs d’Etat. 8 autres avaient été paraphés la veille.

 

 

Après un lever de rideau plus ou moins réussi, offert par l’artiste musicienne Amssa Barry qui a chanté pour les Etats-Unis d’Amérique…pardon d’Afrique, Roch Marc Christian Kaboré, lui, n’a pas manqué de propos élogieux sur cette conférence annuelle qui tient désormais une place de choix dans l’agenda politique du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire. Le président du Faso a noté avec beaucoup  de satisfaction les nombreux accords qui ont été signés dans plusieurs domaines depuis la signature du TAC en 2008. Mieux, ces bonnes intentions traduites en projets et programmes pour le bonheur des populations n’ont pas seulement été couchées sur le papier, mais ont aussi été mises en œuvre nonobstant les difficultés qui subsistent. D’où la nécessité de les surmonter en regroupant les efforts et les moyens au plan bilatéral et en œuvrant davantage pour assurer l’appui des Partenaires techniques et financiers dans la mobilisation des ressources et des compétences nécessaires à la mise en œuvre de ces actions communes.

Sur la lancinante question du terrorisme, auquel les pays du G5 Sahel en général et le Burkina Faso en particulier paient un lourd tribut, le chef de l’Etat a salué l’initiative d’Accra ; laquelle engage le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo dans une coopération active pour venir à bout de ce phénomène. Dans la même veine, le premier magistrat burkinabè a fait cas de la décision des chefs d’Etat de la CEDEAO de tenir à Ouagadougou un sommet extraordinaire sur cette question majeure qui menace nos économies et la cohésion sociale. Passé le point sur le péril créé par les forces du Mal, le président Kaboré a estimé que le TAC se pose et s’impose à nos deux nations comme une base d’amélioration continue des conditions de vie et de séjour des populations. Aussi a-t-il préconisé aux deux parties de faire en sorte que chaque session de ce traité soit une nouvelle avancée dans la merveilleuse aventure des peuples ivoirien et burkinabè, eux qui sont appelés à être les artisans de leur destin.

Cordialité et confiance réciproque

Le président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, lui, a salué l’atmosphère empreinte de cordialité, de fraternité et de confiance réciproque dans laquelle se tient l’ouverture du 8e TAC, comme ce fut le cas à l’édition précédente à Yamoussoukro. Une assemblée au cours de laquelle avaient été examinées des questions prioritaires comme le projet d’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou ; la réhabilitation du chemin de fer Abidjan-Ouagadougou-Kaya et son prolongement à Tambao jusqu’au Niger ; l’approvisionnement du Faso en électricité à partir de la république ivoirienne ; la fluidité du trafic et la libre circulation des personnes et des biens ; la matérialisation de la frontière ainsi que la coopération dans le domaine de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme. Si certains de ces projets connaissent des progrès notables, celui qui venait d’être élevé à la dignité de Grand-Croix de l’ordre de l’Etalon par son homologue a cependant déploré la lenteur, voire le non-démarrage, d’autres chantiers :  ce sont notamment le projet de réhabilitation du chemin de fer ci-dessus cité ; la matérialisation de la frontière et la gestion des ex-occupants du mont Péko. Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire, dira ADO, car l’occasion est une fois de plus offerte aux parties de se pencher sur les raisons qui justifient cet état de fait et éventuellement de permettre à ces projets en souffrance d’évoluer. Outre ces domaines, d’autres préoccupations comme la lutte contre l’orpaillage clandestin, la sécurité et la migration figurent à l’ordre du jour de la présente édition. Si également l’ensemble du continent se réjouit de l’entrée en vigueur de l’accord sur la Zone de libre-échange continentale, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, selon Alassane Ouattara, peuvent être fiers de leur avancée sur la voie de l’intégration.

Au terme des travaux, trois accords bilatéraux ont été signés, cette fois-ci, dans la salle de Conférences de Ouaga 2000, sous le regard des deux présidents. Ils sont relatifs à la coopération transfrontalière ; aux mines et à la géologie ; à la protection des enfants en situation de mobilité transfrontalière. Huit autres accords avaient été signés la veille.     

Aboubacar Dermé

Dernière modification lejeudi, 01 août 2019 21:16

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