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Affaire charbon fin d’Essakane: L’audience renvoyée à octobre

Le dossier de l’affaire du charbon fin de la société minière IAM Gold Essakane SA a été appelé à l’audience du tribunal correctionnel de Ouagadougou hier mercredi 7 août 2019 en l’absence de quelques prévenus. La composition irrégulière du tribunal a été pointée du doigt, car un des juges n’était pas spécialisé dans la répression de la fraude économique. A la demande des avocats de la défense, l’audience a été renvoyée à octobre prochain afin de leur permettre de suffisamment prendre connaissance du dossier.

 

 

Comme annoncé par le procureur général, Laurent Poda, lors de sa dernière sortie le 6 août dernier, IAM Gold Essakane SA, Bolloré Transports et Logistics SA et 12 personnes physiques poursuivies dans le cadre de l’affaire dite du charbon fin ont été appelées à la barre à l’audience correctionnelle du pôle économique et financier du tribunal de grande instance de Ouagadougou. Mais sitôt ouverte, l’audience a été renvoyée à octobre, car les avocats de la défense ont demandé du temps pour s’imprégner davantage du dossier. Selon Me Moumouny Kopiho, ils sont nombreux les avocats qui se sont constitués ce jour même, et vu l’ampleur du dossier, le juge ne pouvait pas le retenir. Ce renvoi va donc permettre à la défense de bien préparer ses arguments.

Une autre raison du renvoi de l’audience est le fait que le tribunal n’était pas régulièrement composé. Selon Me Rodrigue Bayala, avocat de la partie civile, la loi a mis en place un pôle spécialisé de magistrats pour connaître des infractions économiques et financières. Mais un des magistrats, a-t-il indiqué, est en vacance, ce qui fait que la composition du tribunal est irrégulière. Au cours de l’audience, l’avocat qui défend les intérêts de l’Etat dans cette affaire a relevé l’absence de certains prévenus. Une chose qu’il a jugée inadmissible, car le principe de droit et l’obligation légale veulent que, quand une personne est citée à comparaître, sauf excuse valable, elle ait l’obligation de se présenter aux jour, heure et lieu indiqués. « Malheureusement des prévenus au rang desquels la société minière poursuivie n’étaient pas présents. Nous en avons fait l’observation au procureur qui a promis de prendre ses responsabilités » y relatives, a affirmé Me Bayala avant d’ajouter : « C’est une question de respect de notre pays et de notre justice », a-t-il conclu.

Pour mémoire, l’affaire charbon fin, selon le procureur général, est partie d’informations précises qui lui ont été données au cours du week-end du 29 au 30 décembre 2018. Ces informations faisaient cas de marchandises d’origine minière appartenant à une société minière du Burkina Faso qui seraient en train d’être transportées de manière frauduleuse vers la République de Côte d’Ivoire par voie ferroviaire pour ensuite être acheminées par voie maritime au Canada. 30 conteneurs contenant du charbon fin ont été saisis à Bobo-Dioulasso et 2 autres à Ouagadougou. La quantité saisie équivaut à 495 tonnes de charbon fin contenant 304, 273 kg d’or et 135,891 kg d’argent.

Au début de cette affaire soulevée par le journaliste d’investigation Ladji Bama, l’opposition politique, considérant que le ministre des Mines et des Carrières a échoué, a demandé sa démission. Dans les jours à venir, si ce n’est déjà fait, le dossier sera transmis au parquet général de la Haute Cour de justice pour suite à donner. Il reviendra à cette juridiction d’aviser.

 

 

Akodia Ezékiel Ada

 

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