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Pèlerinage à La Mecque : Nos premiers «ladji» sont de retour

Après plus d’un mois en terre sainte où ils ont accompli les rites du 5e pilier de l’islam, les premiers pèlerins burkinabè ont regagné Ouagadougou hier 19 août 2019. Ils sont environ 600 nouveaux el hadj et hadja à avoir foulé le tarmac de l’aéroport de la capitale et de celui de Bobo-Dioulasso sur un effectif global de 8143. Sourire aux lèvres, accolades et scènes de liesse étaient au rendez-vous à la vue des pèlerins en ce début de journée.

 

 

Annoncé pour 4h du matin, c’est finalement deux heures après que le Boeing 767-200 atterrit à l’Aéroport international de Ouagadougou avec à son bord 262 pèlerins. Les attendent au pied de l’avion le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale, Siméon Sawadogo, des responsables de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) dont son président délégué, el hadj Boubacar Yugo, et des représentants de l’ambassade d’Arabie Saoudite. Les membres de cette haie d’honneur de circonstance sont les premiers à échanger les amabilités d’usage avec les tout nouveaux el hadj et hadja, ces titres honorifiques qu’on attribue à tous ceux et à toutes celles qui ont accompli le pèlerinage à La Mecque. Tout de blanc vêtus pour la plupart, sacoche en main et bidon d’eau au cou, ils se dirigent par la suite vers des cars qui les amèneront à l’aérogare des pèlerins. Ils ont le visage luisant pour certains, l’air harassé pour d’autres, mais toujours est-il que l’essentiel a été fait et ce jour marque (enfin) le retour au pays natal. De quoi réjouir le ministre chargé des Cultes. «C’est un sentiment de joie d’assister à l’arrivée des premiers pèlerins sur les 8143 qui constituent le quota du Burkina Faso à cette édition. Hier, nous avons reçu le premier avion à Bobo-Dioulasso, avec au minimum 300 personnes. C’est une joie pour le gouvernement d’avoir contribué à ce que le Hadj puisse se dérouler. Ils ont prié pour eux-mêmes, leurs familles et le pays. Nous, nous prions Dieu afin que toutes leurs supplications soient exaucées », a déclaré le ministre Siméon Sawadogo sur fond de ronronnement de l’aéronef. Il espère que tous les autres vont regagner la patrie en bonne santé et indique, d’ores et déjà, que l’heure est aux préparatifs en vue de dresser le bilan et d’organiser l’édition 2020 dans les meilleures conditions qui soient.

 

«Tout s’est passé dans de bonnes conditions»

 

Attendant d’être soumise aux dernières formalités avant de retrouver les siens, hadja Kadi Bokoum est «très» satisfaite d’avoir accompli ce rite de la religion musulmane et s’est dit émerveillée par tout ce qu’elle a vu sur les lieux saints de l’islam. «Puisse Allah raffermir notre foi et donner l’opportunité à toutes celles et à tous ceux qui rêvent d’y aller de le faire. Mes vœux étaient essentiellement pour la paix dans notre pays, la prospérité pour nos enfants et la longévité pour nos maris afin que nous continuions de nous épauler », affirme-t-elle. Sa voisine, Mariam Kindo, ajoute : «Al hamdoulillah (1) tout s’est passé dans de bonnes conditions. Le jour de la station sur le mont Arafat, il y a eu une pluie bienfaisante si bien que les Arabes eux-mêmes ont jubilé, ce phénomène étant rare. Nous n’avons pas eu de difficultés, les délégués ont fait leur boulot, l’encadrement s’est bien déroulé». Après avoir pris congé de la ressortissante de Ouahigouya, qui y était pour la première fois, place à un autre néophyte : el hadj Issaka Ouédraogo, ainsi qu’il se nomme, ne manque pas de remercier Dieu pour ce privilège. Natif de Gourcy, il souhaite ardemment la fin des attaques terroristes enregistrées çà et là et, par conséquent, le retour de la sérénité. Ousmane Kaboré, lui, se trouve déjà vers la sortie. Désormais nanti du titre d’el hadj, aucun des piliers de l’islam n’a de secret pour lui. «Après la profession de foi, l’accomplissement de la Salat ou prière, l’acquittement de la Zakat ou l’aumône et l’observation du jeûne, mon souhait, comme tout musulman, était d’aller à La Mecque. C’est maintenant chose faite et je ne peux qu’en rendre grâce à Allah. Je n’ai pas rencontré de difficultés, les encadreurs étaient tout le temps à nos côtés, tout s’est bien passé », déclare-t-il. Devant l’aérogare, les embrassades vont bon train chez certains, pendant que chez d’autres, dans les ruelles, on préfère klaxonner, comme pendant les cérémonies festives.

 

Aboubacar Dermé

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